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Impact dans un an
Le compte à rebours avant l'entrée en MLS est dans tous les esprits à l'Impact Montréal. En attendant, il va falloir se coltiner une ultime saison dans la peu glamour antichambre du soccer nord-américain. Avec une palanquée de Français dans l'effectif.
« C’est à l’américaine ici, tout va très vite. Quand on dit qu’on va faire un truc, on n’attend pas, on y va à fond, et c’est ce qu’il se passe en ce moment » . Ça fait maintenant un an que Philippe Billy est à Montréal, ce qui fait de lui le Français le plus expérimenté des six qui composent aujourd’hui l’effectif de l’Impact et le plus à même de comprendre ce qui se passe en ce moment autour du club. Le branle-bas de combat est général, car dans un an, la formation québécoise sera la dix-neuvième équipe à intégrer une Major League Soccer en plein développement (lire ici).
Et effectivement, les choses ne traînent pas depuis l’annonce de cette “promotion”, en mai dernier. Sur le plan des infrastructures, les dirigeants ont annoncé les jours derniers l’agrandissement de l’actuel stade Saputo, du nom du groupe agroalimentaire propriétaire du club. « Le président (Joey Saputo) met du cœur et les moyens de réussir. Il a des origines italiennes, donc pour lui, le foot, c’est comme une deuxième religion » , constate Philippe Billy. 23 millions de dollars vont être déboursés pour faire passer cette enceinte de soccer, située juste à côté du stade olympique, de 13 000 à un peu plus de 20 000 sièges, dont plus d’un tiers couverts.
Des moyens de Ligue 1
Le staff grossit également autour de l’entraîneur Marc Dos Santos, de même que le personnel administratif. Hassoun Camara, nouvelle recrue passée par l’OM et Bastia, se dit « impressionné » par les moyens mis en place, « dignes de clubs de L1 » . Pour ses entraînements, l’Impact bénéficie de l’ultra moderne complexe sportif Bell de Brossard, en banlieue de Montréal, utilisé par l’équipe de NHL des Canadiens. Et l’équipe a disputé il y a quelques semaines un stage de présaison en Arizona, pour se tester face à trois formations de MLS (deux défaites, une victoire) et reprendre du rythme loin du rude hiver québécois. Sur le plan de l’effectif, ça bouge également beaucoup, avec un gros renouvellement en cours : sept nouvelles arrivées ont été enregistrées depuis le début de l’année, alors que 2010 avait déjà été marquée par pas mal de changements. L’Impact fait sa mue et mise à fond sur la carte frenchy. En cours de saison dernière, Anthony Le Gall et Richard Pelletier avaient débarqué outre–Atlantique, suivis depuis quelques semaines par trois autres larrons : Hassoun Camara, donc, mais aussi Kevin Hatchi (formé à l’AJA, carrière de globe-trotteur) et Idriss Ech-Chergui (ex-ASSE). Avec Billy, on arrive donc à un total de six Français, soit 30 % du total de l’effectif.
« Pas le fruit du hasard »
L’Impact, par l’intermédiaire de son responsable communication Patrick Vallée, affirme que cette arrivée massive « n’est pas le fruit du hasard » mais que ce n’est pas non plus « un objectif » de franciser l’effectif. « Dans un contexte de marché de plus en plus international, il faut avoir de bons contacts, explique-t-il. Il se trouve que l’arrivée de Billy et de son expérience en Europe l’an dernier a été une réussite. Notre directeur sportif Nick De Sanctis ne se gêne pas pour lui demander son avis. Après, plus les liens se créent, plus c’est facile de faire venir des joueurs » .
[page] MVP en 2010, Philippe Billy a contribué à lancer la mode du joueur français. Lui se contente de dire qu’il a fait sa « part de travail » en étant performant pour sa première saison au Québec et reconnait que lors du camp d’essai géant (trente-trois joueurs) effectué en janvier, il est allé « discuter avec les joueurs français présents, dont certains que je connaissais d’avance » . Parmi eux, donc, Hassoun Camara, qui a convaincu les dirigeants de l’engager et qui se dit lui-même convaincu d’avoir fait le bon choix : « Après Bastia, j’avais possibilité d’aller jouer aux Émirats Arabes Unis et ça ne s’est pas concrétisé ; j’ai pris le risque de payer mon billet d’avion pour faire cet essai et je trouve ici un challenge à la hauteur de mes ambitions, avec la possibilité de disputer la MLS l’an prochain, ce qui a constitué un facteur primordial dans mon choix de venir ici » .
« Une année de transition »
La MLS, on en revient toujours à cet objectif. Patrick Vallée : « On sent bien que le club a gagné en notoriété, à Montréal mais également à l’étranger. Le changement de ligue et les matchs internationaux disputés (Milan AC et Fiorentina l’an dernier) attirent les joueurs, en Europe mais aussi en Afrique et en Amérique du Sud » . Sauf que voilà : avec l’entrée en MLS, tout va changer, les contrats notamment, et aucun joueur de l’effectif actuel n’a la certitude d’en être d’ici un an. Billy sait que pour cette « année de transition, chaque joueur va vouloir se montrer » .
Pour cette ultime saison dans l’antichambre, l’Impact est engagé en NASL, un championnat à huit équipes, peu lisible et sans grand enjeu qui débutera le 10 avril. La saison va aussi être marquée par le mini tournoi parallèle entre les clubs canadiens, Toronto, Vancouver, Edmonton et Montréal, qualificatif pour la Coupe Concacaf, la C1 locale. Enfin, comme d’habitude, des matchs amicaux devraient avoir lieu. Un est déjà annoncé : la venue des RB New York de Thierry Henry en mai au stade Saputo. Comme un avant-goût de ce qui attend les Montréalais à partir de l’an prochain.
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