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« Il y aura des supporters du Partizan »
Le 29 septembre dernier, Brice Taton décédait des suites de ses blessures. Le supporter du TFC en goguette à Belgrade avait été confondu avec un punching-ball par les hools du Partizan. Ce soir, le match retour a des relents de vengeance. Résolument antiviolent, Philippe Maury (ancien président des Indians Tolosa, aujourd'hui président de l'association Brice Taton) appelle au calme.
Deux mois après le décès de Brice, que signifie ce match contre le Partizan ?
Il rappelle forcément le souvenir du drame du match aller, mais il doit rester un match comme les autres. En espérant que tout se passe bien. On a fait des appels au calme pour dire aux gens de ne pas répondre aux provocations s’il y en a.
Vous vous attendez à ce que les supporters du Partizan se déplacent ?
Le club a demandé il y a trois jours aux supporters de ne pas se déplacer. Ils s’y prennent un peu tard. On pense qu’il y aura des supporters du Partizan.
Certains supporters du TFC ont-ils une volonté de vengeance ?
La position des Indians est aussi l’appel au calme, après on ne peut pas maitriser tout le monde. Mais dans l’ensemble, le mot d’ordre sera respecté. On l’espère.
Des actions sont prévues à l’occasion du match ?
Il y a déjà eu beaucoup d’actions de faites. On va prendre ce match comme les autres, malgré tout. Il n’y aura pas de manifestation ou d’évènementiel spécifique. Il y en a eu avant, il y en aura après. On a envie d’oublier cet épisode-là et de se concentrer sur la mémoire de Brice et sur son procès qui va arriver. Il va falloir être présent pour que justice soit rendue.
Où en est la procédure judiciaire ?
Le gouvernement serbe voudrait que le procès soit assez tôt. Une quatorzième personne a été arrêtée et des témoins se manifestent mais ils sont quand même menacés de mort là-bas. C’est une mouvance de hooligans extrémiste, nationaliste qui est assez forte et qui essaie de faire pression sur les témoins.
Au fond, le décès de Brice est surtout symbolique de la violence des hooligans en ex-Yougoslavie, qui existait déjà avant et qui a continué (cf les violences en marge du derby Partizan-Etoile Rouge ce week-end).
Oui. Dans les deux semaines qui ont suivi (le décès de Brice, ndlr), il y a eu un mort en marge d’une rencontre entre un club roumain et un club croate. Enfin bon, ça n’arrête pas. Notre association fait passer un message au niveau local et on essaie de le faire au niveau national. Mais quand on voit que, quelques semaines après le drame, les supporters stéphanois se font agresser en plein centre de Montpellier. Et un mois après, Marseille-PSG annulé avec quasiment une guerre civile autour de la gare Saint-Charles…
Quels sont vos moyens de lutte contre la violence ?
Premièrement, il faut continuer à aller au stade. Parce que si nous partons, c’est ceux qui « prônent la bonne parole » qui s’en vont. Ensuite, pour enrayer le hooliganisme, il faut taper haut. Malheureusement, c’est à l’État de prendre ses dispositions. En Angleterre, ils y sont arrivés plus ou moins bien, il faut que nous aussi on y arrive. Maintenant, je crois que tout sport ultra-populaire amène forcément beaucoup de haine et de violence. C’est surtout un problème d’éducation, dès le début, dans les clubs de foot. Ça va être compliqué d’arrêter ce fléau. La première chose est de ne pas baisser les bras, mais c’est un travail à très long terme demandant beaucoup de moyens.
Quelle est l’avenir de l’association ?
On a contacté beaucoup de clubs de Ligue 1 et Ligue 2 pour récolter des maillots de joueurs afin d’organiser une vente aux enchères qui aura lieu fin avril/début mai 2010. On a plusieurs étudiants en école de commerce qui travaillent là-dessus dans le cadre de leur projet. Histoire de récolter des fonds et de faire parler de l’asso, pour perpétuer la mémoire de Brice. On essaie de trouver des dates pour en faire parler au long de l’année 2010, parce que là on en reparle car c’est le match retour, mais on sera rapidement dans l’anonymat, donc à nous de nous montrer.
Comment se manifeste le soutien du club aujourd’hui ?
Il est sans faille. Dès qu’on a besoin d’eux, ils répondent présents. Quand on a besoin d’un relais, on peut passer sur TFC TV. Quand on a besoin d’un contacts, ils nous aident. Dès qu’ils peuvent mettre en œuvre quelque chose pour nous, ils le font.
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