S’abonner au mag
  • Ligue des champions
  • Groupe B
  • Schalke/Montpellier

Holtby Lewis ne perd jamais

Par Ali Farhat
Holtby Lewis ne perd jamais

À 22 ans, Lewis Holtby est en train de devenir l’un des cadres de cette équipe de Schalke 04. Pourtant, le chemin fut long pour un meneur de jeu qui s’est longtemps cherché, que ce soit sur le terrain ou en dehors.

En Allemagne, la tendance est à la jeunesse, c’est un fait. Si un gamin techniquement et tactiquement doué se montre discipliné, tout est fait pour qu’il soit amené à jouer en équipe première très rapidement. Ainsi, en Bundesliga, le Werder Brême, avec sa moyenne de 26 ans, possède l’effectif le plus « vieux » du championnat. Les jeunes ont donc pris le pouvoir, et l’exemple le plus abouti est (pour l’instant) celui du Borussia Dortmund, auréolé de deux titres de champion consécutifs et d’une Coupe d’Allemagne. Tout le monde se paluche sur les jeunes pousses de Jürgen Klopp, qui proposent un jeu dynamique, tourné vers l’offensive, etc. Tout le monde, sauf une partie de la Ruhr, bien évidemment. Devant tant de succès du grand rival, Schalke 04 ne pouvait rester insensible. À sa manière, il a donc entamé sa révolution. Et elle commence à porter ses fruits. En défense, il y a les jeunes Joël Matip (21 ans) et Kyriakos Papadopoulos (20 ans). Au milieu de terrain, il y a non seulement la pépite Julian Draxler (18 ans), pur produit de Schalke, mais aussi une autre attraction qui porte, elle, le numéro 10 : Lewis Holtby, 22 balais.

L’Aigle contre les Lions

Il s’en est fallu de peu pour que Holtby ne porte jamais le maillot du Null-Vier. La faute à une déclaration toute bête qui date de 2009, alors qu’il évoluait encore à Aix-la-Chapelle. « Jamais je n’irai à Schalke, c’est définitif. » Trois mois plus tard, le blondinet posait ses valises à Gelsenkirchen, ce qui lui a valu de se faire allumer comme il faut par la presse et se fait traiter de « plus jeune chiffe molle qu’ait connu la Bundesliga » . Ça pique, surtout quand on n’a que 18 ans. Holtby a donc fini par s’engager chez les Königsblauen. Au-delà du club, ce sont peut-être juste les couleurs qui lui ont plu. Car le petit Lewis est un grand fan d’Everton.

Apparemment, si le joueur devait aller pratiquer sur la terre où le football est né, ce serait pour les Toffees, et personne d’autre. C’est ça quand on a un papa originaire de Grande-Bretagne et que la carrière militaire a un jour mené en Allemagne. Un papa très influent, qui a longtemps fait douter son fils quant au choix de son équipe nationale de cœur. Enfant, Lewis Holtby se rappelle très bien du 1er septembre 2001. Ce jour-là, l’Allemagne se faisait déglinguer à Munich par l’Angleterre 1-5, avec Michael Owen en chef de meute (triplé). Devant sa télé, ce n’était pas le maillot frappé de l’Aigle que portait le petit Lewis, mais bien celui aux Three Lions. « À ce moment-là, j’étais anglais. » Aujourd’hui, il est bel et bien allemand. Depuis le 7 juin 2011 plus exactement, jour où il a fait ses premiers pas officiels avec la Mannschaft, à la 88e minute d’un match face à l’Azerbaïdjan comptant pour les qualifications à l’Euro 2012.

Petit joueur deviendra grand (s’il continue comme ça)

En attendant d’être appelé plus souvent par Joachim Löw, Lewis Holtby continue à faire ses gammes. Il est actuellement le capitaine des U21, et sans aucun doute le joueur le plus expérimenté de sa génération. Étant donné qu’il n’est pas arrivé à Schalke pour jouer des bouts de match, Holtby a immédiatement demandé à être prêté pour avoir du temps de jeu. Ça tombait bien, il y avait justement un voisin à la recherche d’un meneur de jeu de son profil. Lewis est prêté 18 mois au VfL Bochum, et marque son premier but contre le « rival » Dortmund. De là à y voir un signe… Puis Bochum descend, et Holtby retourne à la maison-mère. Sauf que là, pareil : trop de monde au milieu, ce serait de la perte de temps de rester à Gelsenkirchen. Nouveau prêt en septembre 2010 donc, à Mayence cette fois, où le cadre est juste parfait pour lui. Holtby retrouve en effet Christian Fuchs, qu’il a connu à Bochum. Il fait la connaissance d’un ailier qui répond au nom d’André Schürrle et un attaquant nommé Ádám Szalai. À eux trois, ils vont monter un groupe de rock fake, les Bruchweg Boys (du nom du stade dans lequel ils jouent, Ndlr) ; accessoirement, ils contribueront à l’excellent début de saison du club, qui finira européen. Après quoi, finies les conneries : Schürrle se barre à Leverkusen, Szalai se blesse, Holtby retourne à Schalke. Il a grandi désormais, il est prêt à jouer. Auteur d’une saison 11/12 plus qu’encourageante (27 matchs, 6 buts en championnat), Lewis Holtby commence pour l’instant sur les chapeaux de roue : 6 matchs en Bundesliga, 3 buts. Soit les mêmes statistiques que Klaas-Jan Huntelaar. Certains se chauffent et osent même une comparaison avec Raúl. Doucement, quand même… « Je ne vais pas jouer comme Raúl. Je suis Lewis Holtby et j’ai ma façon de faire. » Avec le pied gauche, bien entendu.

Par Ali Farhat

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine