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Siffler les Bleus, nouveau point noir

Par Tom Binet
4 minutes

Comme au mois de septembre lors de la venue de l’Islande, le Parc des Princes n’a pas épargné Adrien Rabiot, rejoint cette fois par Florian Thauvin sous les sifflets. Une rengaine loin d’être nouvelle pour les internationaux évoluant dans le stade d’un club rival du leur, mais qui commence à poser question.

Siffler les Bleus, nouveau point noir

Son aventure aurait dû se dérouler autrement. Belle histoire de cette trêve d’octobre avec un retour totalement inattendu après six ans loin de la sélection, Florian Thauvin avait le droit d’espérer un autre accueil de la part des supporters de l’équipe de France. Ravi de le revoir égayer les pelouses de Ligue 1 de son talent chaque week-end, le public français le lui aurait d’ailleurs sans doute accordé dans n’importe quel autre stade que le Parc des Princes. Oui, mais voilà : le nouveau Lensois a le tort d’avoir joué six saisons sous les couleurs de l’Olympique de Marseille, rival du Paris Saint-Germain. Un passif visiblement suffisant pour gâcher, en partie, la feel good story de l’automne. Un cas loin d’être isolé, puisque comme en septembre contre l’Islande, Adrien Rabiot a subi le même traitement.

Qu’internationale soit la trêve

Une habitude sous forme d’épisodes malheureux, mais relativement rares depuis la construction du Stade de France. Lequel, malgré sa proximité géographique avec Paris, a toujours fait office de terrain neutre de ce point de vue. Voir un international se faire siffler était, alors, l’apanage des quelques délocalisations de rencontres loin de Saint-Denis. « C’est malheureux d’entendre ça, mais je ne suis pas non plus étonné, relativisait Mathieu Valbuena, face aux médias, un soir de novembre 2014 après avoir observé Lucas Digne être pris pour cible par le Vélodrome. Moi aussi, j’ai été sifflé par le public à Paris. Au Parc des Princes, quand j’y ai joué avec l’équipe de France. » L’année précédente, pour être précis, lors d’un amical contre l’Australie. Une simple guéguerre entre Parisiens et Marseillais ? Pas vraiment, répondrait Jonathan Clauss, hué par l’ensemble du public lillois lors de sa première titularisation avec les Bleus en mars 2022 contre l’Afrique du Sud.

Avec le départ de l’équipe de France de son enceinte dionysienne, entendre les artistes se faire siffler à tour de rôle en fonction des stades va-t-il devenir la norme ? Le contingent parisien doit-il se préparer à avoir les oreilles qui sifflent au premier match disputé sur la Canebière ? Idem pour William Saliba à Lyon, Manu Koné à Bordeaux et Brice Samba à Lille ou toute autre ville bretonne autre que Rennes ? « C’est inacceptable. Quand il vient en club, ça ne me regarde pas. Mais là… Même si Adrien (Rabiot) est suffisamment solide, il les a d’ailleurs un peu tous retournés sur la dernière action avec son tacle, fulminait Didier Deschamps devant la presse, après le succès étriqué contre l’Islande. Même si c’est une minorité, on ne devrait pas avoir à subir ça. C‘est l’équipe de France et il est français, comme tous les autres. »

Que la logique revienne

Si le désormais Milanais en club cristallise d’autres tensions avec le public de l’ouest de la capitale de par son passé bouleversé avec le PSG, voir le moindre ancien Olympien être également ciblé interroge. L’équipe de France est-elle condamnée à ne plus pouvoir évoluer dans son intégralité dans le contexte favorable qu’est censé offrir un match à domicile ? « Aller dans un stade hostile en club, ça me plaît, glissait le principal intéressé ces derniers jours, sur RTL. Mais quand on représente l’équipe de France, on devrait avoir tous les supporters français derrière notre équipe et pas divisés. C’est sûr que c’est triste à voir, pour l’image du foot en général. »

« Ça ne m’affecte pas du tout », assurait tout de même Rabiot, habitué (comme tous les joueurs de ce niveau) à devoir régulièrement performer devant des publics hostiles parce qu’acquis à la cause adverse. Ce qui n’est pas le cas ici, où les sifflets ne sont qu’un moyen de prendre certains pour cibles individuelles. Et ce, qu’importe leur attitude ou le niveau de leur prestation. Manifester sa désapprobation face aux choix de carrière du joueur ou simplement le chambrer lors d’un choc entre clubs fait amplement partie de la panoplie des supporters, certes. Le fait de le huer inlassablement à chaque rassemblement avec l’équipe nationale, beaucoup moins. Contre l’Azerbaïdjan, les deux concernés ont prouvé que cela ne faisait pas trembler leurs guiboles (un but chacun, notamment). Histoire de s’attirer, aussi, un joli lot d’applaudissements. Le son n’en est que plus agréable, et plus intelligent.

« On ronronnait en première mi-temps, » admet Rabiot

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