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Et si ces joueurs de MLS revenaient en Europe cet hiver ?
Par Raphael Gaftarnik, avec Éric Maggiori
Dans moins de deux semaines, la MLS fermera ses portes après des mois de joutes intenses. Une fin du football sur le continent nord-américain dont n'ont que faire l'Europe et ses championnats prestigieux. D'ailleurs, certains clubs ne seraient pas contre l'idée de profiter du chômage technique des plus grandes stars de la ligue pour les faire revenir, juste le temps d'une pige. Revue d'effectif.
Steven Gerrard
Pourquoi il va signer… à LiverpoolAu fond, personne ne se remet du départ d’une légende. Surtout quand celle-ci s’appelle Steven Gerrard. Parti de Liverpool avec les honneurs et les pleurs, Steven pensait avoir mis fin à son histoire avec les Reds. Mais il en reste sans aucun doute un peu dans les chaussettes de Stevie G, pour lequel les fastes de la MLS ne se substitueront jamais à l’ambiance d’Anfield. Pour le bonheur de tous, et d’un Jürgen Klopp qui pourrait bien se servir de l’expérience d’un homme de la maison, Gerrard se doit de faire une dernière pige. Ce qu’il va se passerDébarqué juste après les fêtes sur les bords de la Mersey, Gerrard voit un gros morceau s’avancer pour son retour en Angleterre. Arsenal, son Özil aléatoire, son Giroud flamboyant, sont les premiers acteurs à retrouver la légende sur les prés anglais. Pourtant, Gerrard est laissé sur le banc au coup d’envoi et assiste aux difficultés des siens. Menés 1-0 à dix minutes du terme, les Reds doivent attendre l’entrée de l’ancien pour retrouver de l’allant. Après une première ouverture de 60 mètres, c’est d’une frappe sèche que Stevie vient décrocher le point du nul. Un retour aux affaires presque victorieux qui ne sera pas suivi d’effet. Après une glissade fatale contre Manchester United la semaine suivante, Gerrard est écarté du onze de Klopp et ne fera que 4 apparitions jusqu’à son départ. Un retour raté et conclu d’une seconde cérémonie de départ dans un Anfield aux 3/4 vide. Thierry Henry avait pourtant montré le chemin à éviter.
Andrea Pirlo
Pourquoi il va signer… à l’InterAprès près de vingt ans à arpenter les pelouses de Serie A, le beau Andrea avait envie d’aller voir ailleurs. Le barbu a donc mis les voiles pour New York. Il a régalé de quelques ouvertures dont il a le secret, mais on ne construit pas une nouvelle équipe en six mois. Du coup, pour garder le rythme et entretenir son rêve d’aller à l’Euro, Andrea va décider de rentrer en Italie. Un retour à la Juve ? Un retour au Milan ? Non. Pirlo a déjà tout gagné avec ces deux clubs. Mais il a une revanche à prendre sur la seule expérience ratée de sa vie : l’Inter. Il rentre donc à Appiano Gentile, 15 ans après en être parti. Et débarque dans une équipe deuxième de Serie A, qui a déjà remporté neuf matchs sur le score de 1-0. Ce qu’il va se passerLe 31 janvier, Pirlo est titulaire pour le derby milanais. À la 85e minute, il dépose un ballon sur la tête de Mexès qui marque le seul but du match. Le 4 février, il pose en costard pour une pub Armani. Le 14 février, jour de l’amour, il dépose des roses dans les vestiaires du stade Artermio Franchi, puis vient dessiner au pinceau la trajectoire d’un coup franc parfait dans la lucarne. Le 21 février, il pose avec un verre de vin en couv’ de Number Wine. Le 28 février, pour son dernier match avec l’Inter, il se déplace au Juventus Stadium. La Juve tient sa victoire jusqu’à la 92e minute, lorsque Pirlo frappe un coup franc sur la barre. Le ballon rebondit sur le crâne de Buffon et termine au fond des filets. Pirlo ne célèbre pas et lâche même une larme. Après la rencontre, un jet privé le ramène à New York. Dans l’avion, il écrit un joli poème en alexandrin.
Didier Drogba
Pourquoi il va signer… au Mans Football ClubDes années que tout un peuple l’attend. Des années que l’on espère son retour autant que l’arrivée de Mario Jardel. Pourtant, Didier Drogba ne reviendra jamais à Marseille, surtout dans ce contexte bordélique. Le double D, un mirage olympien qui n’ira pas plus se poser à Bologne malgré l’insistance des médias italiens. En effet, l’affaire aurait pu se conclure, Joey Saputo étant propriétaire du club transalpin et de l’Impact de Montréal où évolue actuellement l’attaquant de 37 ans. Dès lors, une seule option restante : le MUC. Premier club à avoir fait confiance à Drogba, Le Mans pourrait en effet profiter de l’expérience de Didier pour s’extraire de son groupe de CFA 2. Un juste retour aux sources à valeur sentimentale. Ce qu’il va se passerÉvidemment, le prêt de Drogba crée l’événement du côté de la Sarthe. Mais le boulot est immense : il faut remotiver les troupes et redonner à MUC une allure professionnelle. Nommé entraîneur-joueur, DD galvanise les troupes dans le vestiaire et ne tarde pas à faire parler la poudre sur le terrain. Son association avec Elias Uzamukunda fait des merveilles (16 buts à eux deux en 10 matchs), tandis que Le Mans prend la tête de son groupe de CFA 2. Mais l’important est ailleurs. Grâce à la présence de Didier, les dirigeants du Mans décident de rouvrir la MMArena et remplissent autant l’enceinte que les caisses. Pourtant, une fois parti, Drogba va voir le club s’effondrer et retomber dans ses travers. Accroché à ses rêves de grandeur passée, le MUC recrute Daniel Cousin pour un salaire de 60 000 euros hebdomadaires, mais ne parvient plus à suivre au niveau sportif. Placé en liquidation judiciaire, le MUC est ainsi relégué en DSR et doit désormais se résoudre à jouer sur le terrain du Club sportif Sablons-Gazonfier. Une triste descente aux enfers, tandis que Didier Drogba enfile de nouveau les buts sur les pelouses nord-américaines.
Sebastian Giovinco
Pourquoi il va signer… à LyonDes années que Sebastian cherche sa place, entre saisons incomplètes et mises au banc. Mais en ralliant Toronto, Sebastian Giovinco semble avoir fait une belle affaire, marchant sur les States tout en justifiant son salaire mirobolant. Mais l’important est ailleurs. En effet, Sebastian n’a pas, en Europe, la notoriété que son talent de fourmi atomique aurait dû lui fournir. Dès lors, un retour dans un championnat plus huppé ne serait pas une mauvaise chose. Et pour cela, Lyon semble être une cible parfaite. Le club rhodanien, qui risque de subir quelques perturbations en raison de l’affaire dite « de la sextape » de Mathieu Valbuena pourrait bien se servir d’un autre milieu explosif ayant des difficultés à attraper ses céréales le matin. Ce qu’il va se passerRevenu à 3 points d’un PSG embarqué dans des matchs couperets sur la scène européenne, l’OL accueille son adversaire dans son Grand Stade le 27 février. D’abord à la réception d’un centre de Morel, Giovinco inscrit un doublé sur coup franc face à un Trapp immobile. Son 7e depuis son arrivée début janvier. Au coude à coude avec les Parisiens, Giovinco va même porter l’OL vers le titre, abreuvant Lacazette de bons ballons et devenant l’idole des Bad Gones. En tribunes, Aulas s’éclate le soir du titre : « Lyon c’est atomique, Paris c’est tragique. » Une opposition qui se matérialise une nouvelle fois en mai, à l’annonce de la liste de la Squadra Azzurra dont est exclu Marco Verratti.
David Villa
Pourquoi il va signer… à Aston VillaParce que David a déjà tout gagné et qu’il préfère s’offrir un shoot d’ego dans un club à son nom. Ce qu’il va se passerInstallé dans sa confortable villa de Birmingham, David déprime. Le retour à la vie, la normale, loin des fastes new-yorkais, ne lui plaît guère. Et pourtant, Aston a tout fait pour rendre Villa heureux. Après avoir débauché un entraîneur de renom en la personne d’André Villas-Boas (parce que Rémi Garde…), les gentils Villans déclarent haut et fort avoir confiance en leur nouvelle recrue pour se démener sur le front de l’attaque (parce que Jordan Ayew…). Une belle opportunité de revenir vers les sommets depuis le village départ. Mais l’affaire va tourner court. En stage d’oxygénisation du côté de Villard-de-Lans, David se blesse en débarquant sur une piste noire. Une vile aventure qui met un terme à sa saison et laisse l’Espagnol face à son désarroi. Noyé dans la villageoise, David sombre dans le délire. Dans ses rêves, il imagine une finale de Ligue des champions Villa-Real et vit la vie qu’il aurait souhaité avoir. Malheureusement, l’expérience de David ressemble à un crash industriel. Et les journaux de titrer le jour de son départ à l’aéroport : « Et Villa coulait. »
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Par Raphael Gaftarnik, avec Éric Maggiori