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En finir avec l’arnaque Trapattoni
Considéré comme une référence par la profession, Giovanni Trapattoni doit davantage sa réputation à son passé qu'à ses dernières expériences en tant qu'entraîneur. Non, la France n'a pas à avoir peur de l'Irlande et encore moins de son technicien, qui si tout va bien, devrait être à la retraite 90 minutes après le coup d'envoi du match de mercredi soir.
Bien sûr que non, l’Irlande ne va pas éliminer la France de la course à la Coupe du Monde. On peut vous le dire maintenant. En fait, c’était une histoire inventée de toutes pièces pour faire peur aux enfants. Et dans le rôle du père fouettard, cet être imaginaire censé nous mettre la fessée, il y avait ce vieux monsieur qui en réalité n’a jamais existé, ou alors il y a bien longtemps. Oui, c’est ça ! Giovanni Trapattoni ! Un mirage, une légende urbaine. Comme la dame blanche, celle de l’autoroute.
Car non, l’ancien joueur du Milan AC n’est pas (plus) l’un des meilleurs entraîneurs mondiaux. Et ça ne date pas d’hier. Après tout, les joueurs régressent avec l’âge. Pourquoi pas les entraîneurs ? Présenté, à tort, comme la star de l’équipe d’Irlande, Giovanni Trapattoni ne s’est pour l’instant pas montré à la hauteur de sa réputation. Une réputation de maître tacticien basée uniquement sur des faits remontant à la nuit des temps, mais à qui une mise à jour ne ferait pas de mal. Réveillons-nous, il est temps d’appuyer enfin sur F5 quand on évoque le Trap’. Les années 80 sont terminées, mais Trapattoni, lui, s’est arrêté à ce football d’un autre temps, et a refusé d’évoluer. Un peu comme ces fans de Chantal Goya et de Cookie Dingler qui continuent de considérer « Made In Normandie » comme un tube planétaire.
Si les plus récentes lignes du CV de celui qui compte tout de même sept scudetti et cinq coupes d’Europe renvoient vers l’Autriche (Salzbourg), le Portugal (Benfica) ou l’Irlande, ce n’est pas forcément un hasard. Le mister ne fait pas partie du gotha des entraîneurs qui comptent aujourd’hui, ceux qui n’ont qu’à passer un coup de fil pour obtenir un job. Son expérience à la tête de l’Italie au début de la décennie fut un désastre. Certes, l’élimination en huitièmes de finale par la Corée du Sud lors du Mondial 2002 peut relever de l’accident, mais que dire de l’Euro 2004, où la Squadra Azzurra, malgré un effectif de premier ordre, fut incapable de sortir d’une poule dominée par la Suède et le Danemark ?
Avant son arrivée en tant que sélectionneur, l’Italie était vice-championne d’Europe. Deux ans après son départ, elle soulèvera la Coupe du Monde. En 1998, alors au Bayern, il trouvait le moyen de laisser filer le titre aux dépens d’un promu, Kaiserslautern. En 2006, la direction de Stuttgart décidait de le licencier après seulement 20 petits matches, pour résultats insuffisants. Un an plus tard, en 2007, le VFB était champion d’Allemagne. A soixante-dix ans passés, Giovanni Trapattoni a donc largement dépassé sa date de péremption. Une dernière preuve ? Samedi dernier, le Trap’ s’est quand même pris une leçon de quadrillage du terrain par un certain Raymond Domenech, un mec qui fait jouer ses n°9 dans les couloirs.
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