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Henry, en pleurs

Par Quentin Ballue

Redouté, le forfait d'Amandine Henry pour la Coupe du monde a été confirmé vendredi. La Nordiste va donc manquer le quatrième tournoi majeur dans sa carrière. Alors qu'elle comptait sur la sélection pour prendre une bouffée d'air frais, ce rendez-vous raté vient un peu plus plomber un début d'année à oublier.

Henry, en pleurs

Elle devait être le facteur X du milieu de terrain de l’équipe de France. Celle qui donne le ton et qui guide ses coéquipières, sur le terrain comme dans le vestiaire. Malheureusement pour elle et pour les Bleues, la Nordiste ne montera pas dans l’avion en direction de l’Australie. Son forfait pour la Coupe du monde et son « remplacement » par la défenseuse Aïssatou Tounkara ont été officialisés vendredi après-midi. Un immense coup dur pour Hervé Renard, déjà obligé de se passer de Marie-Antoinette Katoto, Delphine Cascarino ou encore Griedge Mbock. L’ancienne capitaine de la sélection aurait dû apporter un impact physique et une expérience inestimables dans l’entrejeu. « Son expérience fera la différence dans des moments clés de la compétition », assurait le sélectionneur. Fin juin, elle posait fièrement dans la tunique flambant neuve des Bleues, tout sourire. Une banane malheureusement effacée par cette foutue lésion au mollet.

Infirmerie, on-dit et arrêt maladie

Disputer cette Coupe du monde était « une consécration » pour Henry, qui espérait enfin mettre les galères derrière elle. Blessée au genou contre Reims le 4 mars, elle n’a pu être que spectatrice de l’élimination des Fenottes en quarts de finale de la Ligue des champions. Son aventure avec l’OL, riche de 354 matchs et 30 trophées, s’est d’ailleurs terminée en eau de boudin. Les spéculations ont même poussé la joueuse à une mise au point par le biais d’un communiqué amer sur les réseaux sociaux : « On m’a fait comprendre ces derniers mois que le club ne comptait pas sur moi, ni pour terminer la saison, ni pour y finir ma carrière. Au regard de cette décision qui m’attriste, j’ai pensé qu’il serait peut-être plus judicieux pour terminer ma convalescence de rejoindre dès que possible un nouveau projet. (…) Même si j’en ai été déçue, je comprends et respecte la décision du club de vouloir me conserver jusqu’au terme de mon contrat. »

Elle a aussi dû se défendre quant à la raison de l’arrêt maladie qui a suivi son retour de blessure en avril, alors qu’émergeait l’hypothèse d’une envie de se préserver pour ne pas entraver la signature de son contrat avec Angel City. Un arrêt justifié « pour des raisons personnelles, et non par convenance », répondait-elle. « On me dépeint comme une personne que je ne suis absolument pas ! On me prête en effet des mots (réclamer, exiger, refuser de jouer, pressée de quitter…) qui ne me représentent pas et sont extrêmement loin de la vérité. » Pas vraiment la sortie imaginée par la troisième joueuse la plus capée de l’histoire de l’OL, arrivée dans le Rhône seize ans plus tôt.

Du placard à l’espoir

Amandine Henry voulait « se donner toutes les chances de porter à nouveau, peut-être, ce maillot bleu qui (lui) tient tant à cœur ». Malgré plus de trois mois sans jouer, elle a réussi à convaincre Hervé Renard de l’inclure dans sa liste, mettant fin à une longue traversée du désert en sélection. En froid avec Corinne Diacre, la native de Lille n’avait plus représenté les Bleues depuis la réception de l’Autriche au Roudourou le 27 novembre 2020. Elle confiait à RMC qu’elle s’était « résignée à ne plus porter ce maillot ». Jusqu’à la nomination d’Hervé Renard, qui a ravivé l’espoir. De retour à Clairefontaine « avec une immense émotion », elle n’a pas pu aller au bout de ses intentions. L’énième chapitre d’une carrière internationale écrite en pointillé.

Titulaire à seulement 19 ans en quarts de finale de l’Euro 2009, elle est envoyée au placard par Buno Bini et passe presque trois ans loin de l’équipe nationale. Absente à la Coupe du monde 2011 et aux JO 2012, elle revient pour l’Euro 2013 et prend définitivement sa place sous Philippe Bergeroo, décrochant le Ballon d’argent du Mondial en 2015, puis le brassard de capitaine. La Coupe du monde « maison » lui a encore permis de passer dans une autre dimension. Avant une nouvelle mise à l’écart, qui l’a privée du dernier Euro. Revenue en grâce, Henry, qui aura 34 ans en septembre, a probablement vu s’envoler son ultime chance de jouer un Mondial avec sa blessure. Comme Karim Benzema, qu’elle prenait justement comme exemple en notant que l’attaquant était devenu « encore plus fort » après avoir été « mis plus bas que terre ». Contrairement au Nueve, son histoire avec les Bleues est loin d’être terminée. Le sélectionneur a montré qu’il comptait sur elle, et deux échéances majeures vont rapidement se profiler – les Jeux olympiques en 2024, l’Euro en 2025. En revanche, le temps perdu ne sera jamais rattrapé.

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