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Ce qu’il faut retenir

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Ce qu’il faut retenir

Superclasico sans grippe A, festival de buts des Uruguayens, première place lunatique : ce qu'il faut retenir du week-end argentin.

La chaise musicale
La première place du classement est maudite. Les journées passent, les leaders changent. En tête la semaine passée, San Lorenzo se fait taper par Colon qui lui chipe sa place du même coup. Pour son retour de blessure, Federico Nieto a régalé le cimetière des éléphants, plus vivant que jamais.

Les poursuivants, pas fous, deviennent superstitieux et préfèrent rester en retrait. C’est la tactique adoptée par Estudiantes qui a déjà expérimenté ce méchant guignon qui colle au siège de leader. A un point de la tête, les coéquipiers de Veron se tapissent dans l’ombre, en embuscade, prêts à dégainer le moment venu. Pas dupe, Argentinos se contente de son côté d’un match nul contre Tigre, dernier du championnat, laissant Morel enchaîner dans la surface un terrible coup de rein et une subtile pichenette.

Rosario Central, en revanche, ne pouvait se permettre tels luxes de riches. Après une inquiétante série de défaites, les Canallas étaient dans l’obligation d’engranger quelques points pour, ô paradoxe, continuer à rêver de titre et chasser le spectre de la relégation. Heureusement, Jorge Broun, le gardien, est un mec consciencieux et avait enfilé le bleu de chauffe. Deux trois parades spectaculaires pour s’échauffer suivies d’un but sur penalty. Jesus Mendez, homme à tout faire de Central, ne se laisse cependant pas voler la vedette si facilement. Il sert une passe savoureusement dosée à Zelaya qui marque le but du break pour Central. Dans la foulée, le magique n°5 de Rosario dribble toute la défense roja mais échoue sur le portier. Raté, l’homme du match sera donc Broun.

Qui veut gagner des millions ?
La première journée du championnat écoulée, il est temps de faire un point sur le classement du meilleur buteur, place ô combien enviée en Argentine. Le prestige ? Que nenni. Pour sa valeur commerciale, plutôt. Synonyme de visa européen pour les joueurs et de valises pleines de dollars pour leurs clubs, le titre de goleador embellit le plus sale des CV. Vendre le produit, toujours. Escroqueries argentines pour certains, ignorance vulgaire des Européens pour d’autres, les attaquants fraîchement sacrés ayant usé leurs crampons sans peine et sans gloire sur le Vieux Continent sont légion. Remember Martin Cardetti, Esteban Fuertes et cie.

A ce petit jeu de l’oie, Santiago Silva est sorti de sa case avant tout le monde et poursuit sa course en tête : doublé contre Godoy Cruz, dont un but consécutif à un « une-deux » pour le moins improbable : centre de Silva au deuxième poteau pour Rodriguez qui, de la tête, renvoie la balle de l’autre côté de la surface à l’ami uruguayen. Golazo. Si Banfield, second à un petit point, devient champion, Silva pourrait bien être la prochaine arnaque argentine du mercato. Destinations envisagées : Turquie, Russie, Grèce. Ou Paris.

Derrière, les outsiders essayent, tant bien que mal, de suivre le rythme. Nieto, après son doublé contre San Lorenzo, pointe à six unités. Lors de l’affiche opposant Velez et Newell’s, Cristaldo, la promesse du Fortin, inscrit son cinquième but mais Boghossian lui répond d’un joli doublé qui installe son équipe à la seconde place du classement. Avec 4 buts seulement mais un gros potentiel, l’Uruguayen peut encore rêver du jackpot final.

Le Superclasico des vieux

En Argentine aussi, c’était weekend de Superclasico. Seulement, ici, on ne reporte pas le match de l’année, peste bubonique ou pas. Question de principe.

A chaque affrontement, une thématique. Cette année, la rencontre s’annonçait gérontologique. 28 ans de moyenne d’âge pour Boca et River, une des plus importantes des dernières années. Deux équipes construites et soutenues par des ancêtres. D’un côté Palermo (35), Riquelme (31), Ibarra (35) et Abbondanzieri (37). De l’autre, Ortega (35), Gallardo (33) et Almeyda (35). Un duel de papis, un Clasico moyenâgeux.

Pour eux, la fougue est un substantif désuet, l’arthrose une réalité. Ibarra sera d’ailleurs contraint d’abandonner ses camarades en cours de route, blessé. Les autres, le temps d’un match, oublient leur âge. L’heure est aux héros. Ortega, pour l’un de ses premiers ballons, régale le Monumental d’une série de dribbles que l’on croyait effacés par les affres du temps. Le Pato Abbondanzieri se détend comme à la belle époque pour sortir un penalty tiré par le Burrito. Le premier dribble n’était qu’illusion, l’idôle millionaria est perdue sur le terrain. Peu importe, Ortega sait toujours se rendre utile, d’une manière ou d’une autre. Acteur dans l’âme, il provoque lui-même une pseudo-bagarre avec Caceres et se jette à terre en se tenant le visage. La grandiloquence fonctionne, Caceres prend un rouge et Ortega corrige l’erreur du gamin Villagra, mis au coin quelques minutes auparavant. Vieillesse toujours, la poupée Gallardo, maintes fois recousue, le corps abîmé, est toujours aussi douce au toucher. Comme l’année passée, Marcelo ouvre le score d’un coup-franc parfait qui laisse le Pato pantois. Contre toute attente, River mène 1-0 à la mi-temps.

Dès le début de la deuxième période, les joueurs d’Astrada se rendent cependant compte que les papis xeneizes ont laissé leurs cannes au vestiaire. Riquelme tente plusieurs fois sa chance de loin, Palermo se fait oublier. A la 63ème minute, le duo infernal rejoue la partition éculée d’un thème éternel : talonnade géniale de Riquelme, pointu parfait de Palermo. Boca égalise, les vieux se sautent dans les bras.

En fin de match, Abelairas, 24 ans, et Chavez (20) massacrent chacun une occasion de donner l’avantage à leur équipe. Preuve s’il en est que c’est avec les plus vieux que l’on fait les meilleurs Clasicos.

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