Carrasso à Bordeaux : Le N°1 chez le N°1 !
Comment devenir le gardien français Numéro 1 quand on est déjà le gardien français Numéro 1 ? Eh ben en allant chez le champion de France, pardi ! Cédric Carrasso devrait s'engager la semaine prochaine pour quatre ans à Bordeaux et pour environ 8 millions d'euros. Pour l'instant, le plus gros buzz du mercato estival français. Un joli coup signé Lolo Blanc...
Bon, on en rajoute une bonne couche d’entrée : Cédric Carrasso est bien le meilleur gardien français du moment. Seb Frey est toujours aussi bon, Mandanda et Lloris sont OK, mais l’excellente saison réalisée par le portier toulousain a mis en évidence un talent qui le place un peu au-dessus des autres. Bien sûr, il y a eu le match OM-TFC (2-2), où il a été magistral en plein Mistral. “Marseillais” à double titre puisque natif d’Avignon et ex-gardien de l’OM (formé au club puis en équipe première 2000-08, avec deux saisons off à Crystal Palace en 2002 et Guingamp 2005), Cédric avait symboliquement pris une revanche époustouflante au Vélodrome, son ancien “chez lui”. Mais il n’y a pas eu que cet OM-Toulouse de feu : d’autres grandes performances ont logiquement poussé Ray Strange à le sélectionner en 3ème gardien avec les Bleus où la concurrence avec Steve et Hugo ne fait désormais que commencer…
On connaît l’histoire de Cédric. Digne successeur de Fabien Barthez à l’OM (il joue lui aussi avec le N°16), il devient enfin titulaire du club phocéen lors de la saison 2006-07. Tout va bien pour lui puisqu’il signe une prolongation de contrat jusqu’en 2011. Et puis, patatras : il se blesse le 22 août 2007 à l’entraînement ! Rupture du tendon d’Achille gauche. Six mois d’indisponibilité. Steve Mandanda le supplée, cartonne et lui pique la place. Cédric revient. Il est même titularisé en mars 2008 par Gerets. A Carquefou… Le club de CFA 2 inflige la honte la plus mémorable de son histoire à l’OM (1-0) et c’est Carrasso qui était dans les buts ! A ce moment, cet épisode 100% lose réveille le souvenir douloureux d’un autre ancien grand gardien marseillais tombé ensuite dans le noir : Stéphane Porato. Cédric ronge son frein sur le banc puis décide de signer à Toulouse. La voie du déclin, assurément ? Non. L’Avignonnais fait bien mieux que se relancer : il explose carrément. Encore plus intéressant : il a repris sa courbe ascensionnelle en progressant dur. A 27 ans, il semble avoir passé le fameux cap qui distingue les bons gardiens des très bons. Un cap que Mika Landreau, par exemple, n’a toujours pas atteint.
Alors, “Go West !” pour Cédric : Marseille, Toulouse et maintenant Bordeaux. Bordeaux, le champion de France et qualifié direct pour la Ligue des Champions, une compète en or que Cédric avait ratée du fait de sa blessure. Jouer la C1 va lui permettre de rattraper une partie du retard accumulé sur Hugo & Steve sur le plan “international” (Équipe de France et Coupes d’Europe). Face au super challenge qui s’offre à lui (défense du titre de L1 et Champions League), Cédric Carrasso a tout simplement l’occasion de postuler à la place de Numéro 1 chez les Bleus. A lui de le prouver… Et puis à Bordeaux, la visibilité médiatique est beaucoup plus favorable qu’au Téfécé. “Céca” (ou “Cécé”) remplacera ce bon vieux Ulrich Ramé (bientôt 37 ans), auteur d’une saison plus qu’honnête mais plus aussi décisif qu’avant (notamment lors de sa superbe saison 2007-08).
Saluons l’ambition de Lolo Blanc, qui a fermement incité ses dirigeants à surenchérir sur les 6 millions d’euros initiaux proposés puis refusés par le boss du TFC, Olivier Sadran (il en voulait 10). Bordeaux est revenu à la charge et aurait mis autour de 8 millions sur la table. A priori, Lolo Blanc a fait un très bon choix qualitatif au poste hyper sensible du gardien de but. Bilan provisoire du mercato estival : un Carrasso qui débarque, un Gourcuff qui a re-signé, un Fernando parti pour rester, un Diawara qui n’ira pas à l’OM et un Diarra finalement sur le point de ne pas quitter la Gironde. L’effectif bordelais 2009-10 semble dessiner le profil du futur champion de France. Il appartient maintenant à Claude Puel, Antoine Kombouaré et Didier Deschamps d’aller contrecarrer les ambitions de Lolo-la-Touillette…
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