C3 – Paris la queue entre les …
Paul Le Guen n'a sûrement pas fait le meilleur calcul en négligeant la réception de Santander. Pourtant, l'affaire a bien failli connaître une issue heureuse (2-2). Pas très à l'aise dans le costume de mathématicien, Paulo a abordé cette rencontre avec la présomption d'un célibataire en plein rush.
Le PSG ? Une bande de potes qui débarquent au Parc comme sur n’importe quel dancefloor, un verre à la main et prêts à se faire virer de la boîte à tout moment. Hier, Paris pensait passer une bonne soirée, se frottant à sa proie espagnole et baladant ses mains un peu partout pendant une bonne demi-heure. Au final, le PSG a dormi seul avec le sentiment qu’il était à deux doigts de faire son affaire derrière le rideau de l’estrade, sans que sa victime ne s’en plaigne.
Le Guen avait pourtant tout compris. Il y a des jours comme ça où l’on peut dire à ses beaux gosses de venir en fin de soirée, histoire de suppléer leurs camarades les plus éméchés (entrées de Makélélé, Sessègnon et Hoarau aux 65e, 71e et 76e).
En battant Santander, Paris aurait eu l’occasion de snober la fête de Manchester City et tout miser sur l’ultime réception de Twente, la petite boulotte dont les atouts ne s’aperçoivent qu’à partir d’une certaine heure.
Tout devait fonctionner, Ludo Giuly avait « bénéficié du travail de tout un groupe » le week-end dernier et s’était tapé la plus belle cible française, une Lyonnaise aux lèvres pulpeuses et aux courbes dont les charmes ne sont plus à prouver (1-0). Ludo n’était pas de la partie hier, paraît qu’il a des sentiments pour celle qu’il a pourtant vulgairement besognée samedi soir.
Alors Le Guen a fait confiance à Pancrate, dont les propos d’avant-match laissaient penser que sa titularisation allait confirmer la bonne santé parisienne. « Je veux bouffer du gazon » qu’il disait.
Mateja Kezman, souvent snobé par les choix de son coach, a profité de cet événement du jeudi pour se mettre rapidement dans le bain, plaçant la première banderille en début de match (1-0, 5e).
Giuly-Hoarau fonctionne, Kezman-Luyindula aussi, du moins au tableau d’affichage, puisque tandis que Kezman est parti s’accouder au bar avec le sentiment du devoir accompli, c’est Peguy qui double la mise, bénéficiant d’un hors-jeu non signalé et d’une défense de Santander qui écarte les jambes coupablement (2-0, 32e).
La suite est moins drôle. Tandis que tout se passe bien pour Armand (capitaine de soirée) et ses coéquipiers, que la musique est bonne et que les filles semblent open, Sammy Traoré déboule – trop confiant – quelques verres d’avance. Coup franc pour Santander tiré par Munitis, Sammy envoie un grand coup de crâne dans la lucarne de Landreau. Embrasser sur la bouche un ami, ça s’fait pas (2-1, 39e csc).
Ceara, torse nu sur un podium, ne maîtrise plus complètement ses membres, ses dégagements trouvent souvent les pieds des milieux de terrain de Santander et les sifflets du Parc.
Munitis, sobre et bien membré, fait ensuite le boulot en décalant Colsa, milieu def’ trop grand, trop chauve et trop costaud, avec qui il ne faudrait mieux pas avoir de problèmes ce soir.
Le gaillard arme son extérieur du droit et saccage les illusions parisiennes. Lucarne, poteau, filets, Colsa met de l’huile et salit l’ambiance (2-2, 56e).
Pas de débordement en fin de match. Garay échoue de justesse dans sa quête de pousser les joueurs de la capitale au vomi.
Hier, Grégory Bourillon est resté toute la soirée allongé sur la banquette.
Par