C1 – Barcelone-OL : déjà les vacances ?

Lyon n’aura pas démérité mais las, Barcelone est au-dessus, en dessous, à gauche et surtout à droite, doublé de Messi. Voilà, c’est fini, l’histoire européenne lyonnaise s’arrête là. Coup de sifflet final, Benzema et Henry échangent leurs maillots, de manière définitive. Les deux joueurs sont échangés cash et Titi rajoute un chèque de 18 millions pour équilibrer la transaction.

Les larmes aux yeux et la petite cuillère encore chaude, Juninho annonce dès la fin du match sa retraite à David Astorga. Le centre d’entrainement de Lyon, Tola Vologe, est renommé Complexe Juninho dans la foulée. Aulas peste contre l’Hexagone qui n’aime pas Lyon comme il se devrait et menace de délocaliser son club en Suisse.

Le lendemain, Mensah prend des vacances et retourne au Ghana dès le premier avion. Faut pas déconner. Cris annonce sa volonté de se reconvertir, la mairie de Vénissieux lui a proposé un emploi de policier à mi-temps. Lloris est inconsolable et pleure toutes les larmes de son corps, car Laurent Marchand, son ancien camarade de CM2, ne veut pas lui rendre ses billes. Bref, les tauliers de l’effectif lyonnais l’ont bien compris, la saison est déjà finie pour eux.

Ederson, Makoun, Pjanic, Delgado et compagnie feront le boulot parfaitement sans eux ; ils ont faim de titre(s) et largement le niveau pour assommer définitivement la concurrence en L1 dès la fin avril. Et surtout Claude Puel dans les pattes, donc pas question de lâcher la bride. Les Lyonnais fêtent d’ailleurs le huitième dans un hôtel Accor près d’une aire d’autoroute de la banlieue sochalienne, Piquionne organise une petite sauterie et se rend compte de sa méprise quand sa compagne d’un soir lui chante du Michel Sardou. Toulalan est furax et demande illico son transfert. Bernard Lacombe, lui, est content, il a enfin appris à Kader Keita à lui ramener la balle. Les vacances arrivent enfin, Lyon recrute les meilleurs joueurs de France, la ritournelle, en route pour un neuvième titre de champion.

Sauf que, sauf que Barcelone ne les a pas encore éliminés et certains Lyonnais, peuple pourtant plutôt pessimiste par nature – et maintenant par habitude -, y croient encore. Parce que Lyon court toujours après un exploit et l’occasion ne se représentera pas de sitôt. Pas avant l’année prochaine en tout cas. Bon, après, si c’est pour éliminer les Catalans et se faire sortir par l’Atletico… Remarque, ce serait une certaine forme de la classe, quelque chose de très “Wes Andersonien”, mais pas sûr que tout le monde le prenne bien.

Alors voilà, tout ce qu’il nous reste à faire, c’est attendre. Laissons les Lyonnais jouer leur match retour au Camp Nou, attendons de voir, n’ayons pas la prétention de savoir comment Lyon pourrait faire tomber Barcelone ou pire, de connaître, avant même son coup d’envoi, l’issue d’un match, aussi déséquilibré semble-t-il. D’ailleurs certains esprits mesquins l’estiment joué d’avance et parlent d’ores et déjà de vacances pour les Lyonnais, alors qu’il aurait plutôt fallu leur souhaiter bonne chance.

Simon Capelli-Welter