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Bayern, la septième vague

Par Douglas de Graaf
Bayern, la septième vague

En arrachant son septième sacre consécutif en Bundesliga à la dernière journée, le Bayern a décroché le plus laborieux de ses derniers trophées nationaux. Ce qui en fait ainsi peut-être l’un des plus beaux.

En 55 saisons de Bundesliga, jamais une équipe championne d’automne avec plus de trois points d’avance n’avait perdu le titre. C’est fait. Triste première pour un Borussia Dortmund aussi jeune et frais qu’enthousiasmant, éclatante première pour un Bayern en crise pendant quasiment toute la première moitié de saison, mais qui a su trouver les ressources pour conserver son dû. Petit retour en arrière : début décembre, le Borussia Dortmund trône fièrement en tête de la Buli avec pas moins de neuf points d’avance sur un Bayern à l’agonie. À l’époque, le crime de lèse-majesté n’en surprenait pas tant que ça. Le président du club bavarois Uli Höness avait depuis longtemps fait savoir que cette saison serait celle de la transition, relativisant à l’avance les déboires futurs de son équipe. « Nous étions prêts à sacrifier le championnat cette saison pour faire des adieux décents à des joueurs comme Ribéry ou Robben. J’ai gagné plus de cinquante titres dans ma vie, alors un de plus ou un de moins…   » , osait-il même en décembre auprès de Kicker. De quoi justifier le faible renouvellement générationnel et l’intronisation de Niko Kovač, un entraîneur de standing modeste et novice sur la scène européenne.

Mais, comme il ne faut pas prendre les fans des Roten pour des idiots, les tares de ce Bayern cuvée 2018-2019 ont bien vite été trop criantes pour être passées sous silence. En première ligne : la vieillesse de l’effectif, le plus âgé de Bundesliga. Si Robben, Ribéry, Boateng, Müller et consorts ont si longtemps fait le bonheur des Bavarois, l’absence de concurrence crédible et le poids des ans se sont fait brutalement ressentir sur ces séniles tauliers. « Plus de concurrence ne ferait pas de mal » , estimait le magazine Kicker, qui souhaitait que « les éventuels nouveaux apportent de la présence physique, du rythme, de la volonté, de l’envie et de la soif de gagner » .

Pour ne rien arranger, le costume d’entraîneur du Bayern paraît vite trop large pour Kovač. Possession stérile, style peu spectaculaire, porosité défensive… Sans compter que le Croate se met à dos les cadres du vestiaire comme Arjen Robben ou James Rodríguez, qui lui reprochent sa politique de rotation et des entraînements trop légers. Uli Höness lui-même est tancé pour sa gestion omnipotente et attentiste. La trêve hivernale ne peut pas tomber plus à pic.

Les grandes manœuvres

Et celle-ci fait un bien fou au Rekordmeister. Au niveau de sa direction, notamment, qui se décide à enclencher les grandes manœuvres pour la saison prochaine (signatures de Benjamin Pavard, Lucas Hernandez et Jan-Fiete Arp pour 117,5 millions d’euros – pas mal pour un club critiqué pour ne pas frapper assez fort sur le mercato). Dans les têtes, aussi, puisque le rapport de force semble soudainement avoir changé. Le Bayern réalise qu’il est bien ce géant national beaucoup mieux armé que le Borussia, qui se met quant à lui à douter de sa faculté à tenir la distance. « Il n’y a personne ici qui ne soit pas convaincu que nous allons être champions » , assurait même le défenseur central Niklas Süle en janvier.

Vertement tancés, certains cadres se réveillent, à l’image de Javi Martínez, indispensable au milieu, tandis que la jeunesse bavaroise se met à niveau et prend progressivement le relais des vieilles gloires, portée par un Serge Gnabry exceptionnel, un Kingsley Coman de retour de blessure et un Süle solide en défense.

« On est la meilleure équipe d’Allemagne »

Débarque alors début avril l’importantissime Topspiel entre le Rekordmeister et le Borussia, un poil moins fringant qu’en 2018. Les bases sont posées : «  Le BvB fait une très belle saison, (…)mais si on joue sur notre classe, on est la meilleure équipe d’Allemagne et on sera champions, assurait Niko Kovač dans Sport Bild. « Mes joueurs ont joué un grand nombre de matchs comme celui-là. Dans ces moments-là, ils sont au maximum de leur concentration. » Et ce qui devait arriver arriva : le Bayern détruit son rival de la Ruhr (5-0) et repasse devant. Comme quoi, l’expérience d’un effectif qui compte six champions du monde et dix anciens vainqueurs de Ligue des champions, ça fait toujours le taf contre un jeune loup étincelant, mais trop insouciant (seul Mario Götze a gagné un titre majeur, le Mondial 2014, chez le Borussia).

Le Bayern est de retour à sa place naturelle, la greffe Kovač semble avoir pris et Uli Höness laisse même son directeur sportif Hasan Salihamidžić prendre de l’épaisseur. Et si les Roten manquent de s’assurer le Schale le week-end dernier en concédant le nul à Leipzig (0-0), ils ne trembleront jamais dans cette dernière journée de tous les dangers. Une défaite et le Borussia peut repasser devant ? Pas de quoi inquiéter le vieux loup de mer bavarois, qui termine sur un ultime carton contre l’Eintracht Francfort (5-1), sans jamais s’affoler même après l’égalisation de Sébastien Haller. Loin d’être le plus beau, ce septième titre consécutif restera comme celui ayant été le plus difficile à obtenir. Ce qui en fait peut-être le plus beau, finalement.

Par Douglas de Graaf

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