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Barragistes, ouvrez les vannes !
Deux enseignements majeurs de la phase aller des barrages de la zone Europe : aucune équipe n'a fait la différence et surtout la pression a clairement pris le pas sur la qualité de jeu dans des rencontres soporifiques, avec seulement cinq buts au total. Quelles sont alors les chances des jeunes nations européennes (Slovénie, Bosnie et Ukraine) de résister aux assauts d'équipes plus expérimentées (Russie, Portugal et Grèce) ? Les pronostics de Sofoot...
Slovénie-Russie (match aller : 1-2)
En début de semaine, la Russie et la Slovénie ont enfin trouvé un accord sur le passage du gazoduc russe South Stream sur le territoire slovène. Ce soir, personne ne sera étonné de voir de l’eau sur le gaz à Maribor pour la venue des hommes du génie Guus Hiddink. Un Gugusse qui a du reboucher, à deux minutes de la fin du match aller, la bouteille de vodka qu’il s’apprêtait à s’enfiler pour fêter la quasi-qualification. Avant cette la 88e minute, son équipe menait 2-0 grâce à deux buts de Diniyar Bilyaletdinov, le milieu de terrain d’Everton à la tête d’ado. Bref, une confortable avance qui permettait de gérer tranquillement l’escapade slovène et de se projeter vers le mondial avec toute la confiance emmagasinée depuis la demi-finale de l’Euro 2008. Oui mais voila, Nejc Pecnik réduit le score et redonne l’espoir à la Slovénie de se qualifier pour sa deuxième Coupe du Monde après celle disputée en 2002. Pas besoin d’être Einstein pour comprendre qu’une victoire 1-0 des coéquipiers de l’Auxerrois Birsa et du Sochalien Jokic enverrait la Slovénie en Afsud. Maintenant, on n’y croit guère. L’attaque russe, articulée autour d’Archavine et de Pavlyuchenko, est rôdée, Semak est toujours aussi impressionnant au milieu et Igor Akinfeev est certainement l’un des meilleurs gardiens européens. On parie même sur un but de l’ancien Marseillais Sytchev sur passe décisive de l’ex-Parisien Semak pour calmer les esprits avant l’OM-PSG de ce vendredi.
Côte de qualification : Slovénie : 30% – Russie : 70%
Bosnie-Portugal (match aller : 0-1)
« Je vais créer une ambiance pour pousser les joueurs à attaquer les Portugais comme des loups affamés » . L’avertissement est signé du sélectionneur bosniaque Miroslav Blazevic et n’a pas intérêt à être pris à la légère par les Portugais. Le match aller avait laissé des regrets dans les deux camps : pourtant privé de Cristiano Ronaldo et José Bosingwa, le Portugal avait pris l’avantage grâce à une tête de Bruno Alves et aurait pu alourdir l’addition si Deco ou Liedson avaient été plus adroits devant les cages. Mais la troupe lusitanienne de Carlos Queiroz peut aussi s’estimer heureuse : la Bosnie a touché trois fois les montants ! Une équipe de Bosnie qui sait que le stade de Zenica sera entièrement acquis à sa cause et que l’ambiance risque d’être hostile au Portugal. Comme à son habitude, les Bosniaques s’en remettront à leur attaque avec le trio Pjanic-Ibisevic-Dzeko pour espérer décrocher le premier billet de leur jeune histoire pour une compétition internationale. Blazevic, qui avait conduit la Croatie en demi-finale en 1998, en rajoute même une couche : « Je veux qu’on mette une telle pression dès la première minute que les Portugais ne seront pas en mesure de comprendre ce qui leur arrive » . La Bosnie sera tout de même privée de trois de ses titulaires habituels (Muratovic, Rahimic et le Montpelliérain Spahic).
Côte de qualification : Bosnie : 45% – Portugal : 55%
Ukraine-Grèce (match aller : 0-0)
Le premier round à Athènes a été d’une indigence totale avec des formations frileuses, luttant pour éviter de concéder le moindre espace à l’adversaire. Avantage dans le jeu tout de même à l’Ukraine qui s’est procurée les occasions les plus dangereuses par l’intermédiaire de Gusev et Shevchenko. Sheva justement. On prend le pari qu’il sera l’homme de ce match retour à Donetsk. Le Ballon d’Or 2004 revit depuis qu’il est retourné au bercail du Dynamo Kiev et retrouve peu à peu son niveau de l’époque milanaise. Son missile expédié sous la barre face à l’Inter en Ligue des Champions en est une belle preuve… Le salut passera par Sheva ou ne passera pas. Depuis son sacre européen en 2004, la Grèce n’a dansé le sirtaki sur la scène internationale qu’une seule fois. Et s’est fait éliminer au premier tour de l’Euro suisse, sans que cela soit une honte vue le niveau de l’équipe hellénique. Quart de finaliste au Mondial allemand, l’Ukraine veut, elle, montrer que son absence à l’Euro 2008 n’est qu’un accident de parcours. Disputer la Coupe du Monde 2010 est primordiale pour une nation qui va co-organiser le prochain championnat d’Europe et sera donc exempte des éliminatoires. Deux ans et demi sans match officiel, ça fait beaucoup. Alors pas le choix pour les coéquipiers de Shevchenko : exploser la Grèce du vieux Otto Rehhagel pour aller jouer du vuvuzela en juin prochain…
Côte de qualification : Ukraine : 60% – Grèce : 40%
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