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Toutes ces choses que la Kings League ne pourra jamais piquer à la Ligue 1
Avec l’appui de Jules Koundé, Aurélien Tchouaméni et Mike Maignan, la Kings League va devenir un véritable championnat en France et pourrait donc nourrir l’ambition de croquer la Ligue 1, en baisse de popularité. En réalité, elle a tous les défauts du « vrai foot » sans avoir ses qualités.

Pablo Longoria crie à la corruption, Paulo Fonseca tente de mettre un coup de tête à un arbitre, Luis Campos, Olivier Létang et Medhi Benatia aiment descendre près des bancs pour mettre un peu de pression sur les hommes en noir. La Ligue 1 vous exaspère ? Vous n’allez donc pas plus aimer la Kings League. Le streamer AmineMaTue a annoncé que cette compétition allait arriver en France dès ce mois de mars, avec des moyens colossaux, mais autant de défauts que son grand frère du foot à onze. Notamment à propos de l’arbitrage, moins d’un an après les pétages de plomb de Samir Nasri et du créateur de contenus : « On peut perdre d’une certaine manière, mais là, on se fait baiser par l’arbitrage depuis le début de A à Z » ; « Mais je m’en bats les couilles, c’est quoi ces règles ? Ils nous prennent pour qui ? Ce sont des fous » ; « Ce qui se passe n’est pas normal, je peux faire quoi de plus ? Je suis allé voir Gérard (Piqué), je lui ai dit : “Fais quelque chose, ce que vous faites, c’est mauvais pour votre image, vous nous baisez.” […] Bah les frères, à un moment donné, les Français, on n’est pas des putes. »
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Lors de cette Kings World Cup, les scandales avaient été assez nombreux, tout comme les ratés à propos du niveau du jeu et de l’implication de certains retraités, dont Eden Hazard ou Francesco Totti, mais elle a réussi son pari en réunissant 100 millions de téléspectateurs sur les plateformes et en générant plus d’un milliard d’interactions sur les réseaux sociaux. Le casting est toujours XXL avec la participation, en tant que présidents, de Jules Koundé, d’Aurélien Tchouaméni et de Mike Maignan, le retour de Samir Nasri, d’Adil Rami et de Jérémy Ménez, ainsi que des influenceurs Squeezie, Michou ou encore PFut. À l’étranger, Iker Casillas, Neymar, Gianluigi Buffon ou Alessandro Del Piero sont d’autres prestigieux représentants. Ça brille certes, mais cela suffira-t-il à devenir le championnat le plus populaire du pays ?
Vous n’aurez jamais le Stade brestois et Pascal Dupraz !
Arrivés dans la peau de dirigeants, les internationaux français évoluant dans les meilleurs clubs d’Europe et les sept influenceurs ayant également organisé des matchs de foot surmédiatisés entre la France et l’Espagne, des Grands Prix de Formule 4 sur le circuit du Mans et un petit tournoi de tennis sur les mythiques courts de Roland-Garros ressemblent autant à des chefs d’entreprise que les présidents de Ligue 1, soulignant au passage l’absence de femmes dans cet organigramme. « Il n’y a eu aucun gros chèque. Pour être honnête, il y a d’autres ligues en Europe et dans le monde qui m’ont contacté, on m’offrait des sommes monstrueuses. Vraiment, je le dis honnêtement, je ne l’ai pas du tout fait pour l’argent. Je n’ai reçu aucun chèque à la signature ou tout ce que vous voulez, je vous le dis honnêtement. Vraiment, je n’ai jamais vendu mon cul pour l’argent, je préfère vous le dire, ne croyez surtout pas ça », s’est d’ores et déjà justifié AmineMaTue, même si on concède qu’il manie moins la langue de bois que Nasser al-Khelaïfi et compagnie.
Derrière les tensions liées à l’arbitrage, l’élite du football professionnel français peut quand même se targuer d’offrir beaucoup plus de choses que ce championnat artificiel. Avec seulement sept matchs de championnat, suivis de play-off, les surprises peuvent survenir, mais elles ne seront jamais aussi grandes que la qualification du Stade brestois en Ligue des champions, le titre de Montpellier devant Paris version QSI ou la lutte jusqu’à la dernière journée entre Bordeaux et Monaco en 1984. De la même façon, le fait qu’il n’y ait que huit équipes oblige forcément à une ligue fermée et empêche des scénarios dignes du maintien dingue du Toulouse de Pascal Dupraz, de la relégation du RC Lens avec seulement 17 points ou encore de l’interminable ascenseur du FC Metz. Au-delà de son histoire, ce qui fait le sel de la Ligue 1 est l’ancrage local si important dans le sport et qu’on ne pourra pas retrouver dans cette Kings League puisque, derrière son écran, le public semblera plus que jamais versatile. Les téléspectateurs auront juste plus de facilités à voir les matchs que sur DAZN.
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