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Arshavin, tsar abstrait

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Arshavin, tsar abstrait

Le génial attaquant russe peine encore à briller à Arsenal, malgré quelques exploits ici ou là. A première vue, on pourrait facilement conclure aux difficultés traditionnelles des mecs de l'Est en Occident. Sauf que l'explication pourrait bien être plus footballistique que ça.

Le séisme du 21 avril est bien loin. Pour info, on fait référence au 21 avril dernier quand Andrei Arshavin a mis Anfield à genoux en inscrivant un mythique quadruplé à Liverpool dans un match absolument dingue (4-4). Oui, ce soir-là on s’est dit qu’Arsenal avait bien de la chance de posséder un tel phénomène tout en regrettant l’absence du flingueur russe en Ligue des Champions, non-qualifié pour avoir débuté la compétition avec le Zénith Saint-Pétersbourg. Ceci accompagné d’une promesse : cette saison, ça allait chier et on allait voir ce qu’on allait voir. Pour tout dire, après un petit trimestre de compétition, on attend encore. Car pour l’heure, Arshavin n’a pas vraiment donné suite à son coup de force d’Anfield. Et, à dire vrai, on se demande si Arsenal est pour lui le meilleur endroit pour donner la pleine mesure de ses moyens.

Bergkamp, les jambes en plus

Pourtant, Arsène Wenger ne fait pas semblant quand il s’agit de déclarer sa flamme au vainqueur de la Coupe de l’Uefa 2008. « Je crois qu’il a un beau challenge à relever parce qu’il a fait briller la Russie et le Zénith. Donc s’il fait la même chose avec Arsenal, il deviendra l’un des meilleurs joueurs de tous les temps » . Carrément ! Bon, il faut rappeler au manager des Canonniers qu’Arshavin a déjà 28 ans et que s’il veut devenir « un des meilleurs joueurs de tous les temps » , il va quand même falloir se magner un peu. Qu’on ne se méprenne pas : il n’est nullement question ici de remettre en cause les immenses qualités du Slave. Au hasard, sa vitesse balle au pied sidérante, une qualité de déplacements et d’appels toujours malins, une technique en mouvement soyeuse, son énorme frappe des deux pieds et une vision du jeu bergkampienne, les jambes en plus. Ajoutez à cela un centre de gravité assez bas (trapu le gars, l’air de rien) et on comprendra aisément le danger que représente l’Andrei dans les trente derniers mètres. C’est simple, ce type sait tout faire. D’ailleurs, son fameux quadruplé en atteste entre but d’avant-centre, cacahuète de loin, pion de renard et flèche assassine en contre. Et Wenger de poursuivre le panégyrique : « J’adore Arshavin. Il fait des choses que lui seul peut faire. Il ressemble un peu à un footballeur de la rue parce qu’il peut vous faire quelque chose de totalement imprévu » . Et c’est peut-être là que ça coince.

Électron libre aujourd’hui confiné

Wenger, à travers son équipe première et ses équipes de jeunes, essaie d’introduire une culture de jeu commune à Arsenal, quasi systémique à la manière d’un FC Barcelone dont la Masia joue exactement comme l’équipe Une. De fait, les Gunners se trouvent les yeux fermés, offrant une fluidité rare dans leur animation. C’est probablement le premier écueil pour le Russe qui n’a sans doute pas totalement intégré les automatismes de la maison. Un retard à l’allumage qui s’explique d’autant plus facilement qu’Arshavin est sans doute, comme le suggère Wenger, un joueur « hors système » , un génial improvisateur positionné en électron libre naviguant entre les lignes pour mieux les faire sauter. Car, que ce soit avec le Zénith ou en sélection, l’Andrei a souvent fait parler la poudre dans un rôle de neuf et demi, en appui sur une pointe “fixe” type Pavlyuchenko ou Pogrebnyak. Depuis son arrivée à Londres, Arshavin doit le plus souvent s’acquitter d’un rôle de milieu gauche un peu rigide pour ses habitudes “libertaires”. Résultat : on ne reconnaît plus vraiment l’enchanteur de 2008. Même au soir de son exploit de Liverpool, le tsar lucide avait reconnu : « Hormis sur les quatre buts, on ne m’a pas vu dans le jeu, je n’ai pas su me situer » . Vrai, tout comme à Manchester (1-2) quand le Russe, transparent et maladroit, n’avait sauvé sa partie que sur un coup de canon aussi génial qu’isolé. Il n’empêche, malgré son manque de repères, Arshavin sait sortir de sa boîte dans les grandes occasions, artiste de l’événementiel, lui le designer de vêtements féminins à ses heures perdues. Et le Russe, gourmand, de donner rendez-vous dès samedi pour le choc face à Tottenham : « Pour nous, c’est le derby le plus important. Je me suis tout de suite rendu compte de l’importance de ces matchs après avoir signé à Arsenal. Les personnes qui travaillent au club m’ont raconté les duels mémorables entre les deux équipes. Une défaite dans un match comme celui-là, c’est quelque chose d’horrible pour les supporters » .

Conscient cependant que son intermittence autant que l’immaturité juvénile de son escouade ne les mèneront pas bien loin, Arshavin ne cesse de réclamer des renforts : « Il nous manque peut-être deux joueurs de haut niveau » . Avant d’ajouter, là encore clairvoyant : « Le plus beau football n’est pas ici, mais à Barcelone » . Pas de doute, ce mec connaît le football. Un peu trop pour être à Arsenal ?

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