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Arsenal-Tottenham : London’s burning
Aujourd'hui, à 13h45, l'Emirates Stadium devrait vibrer très fort devant le clash entre Gunners et Spurs, les deux ennemis intimes, pour un derby qui, une fois n'est pas coutume, vaudra son pesant de cacahuètes dans la course au titre.
Et Harry Redknapp annonça la couleur : « Tottenham un grand club. Espérons qu’il puisse un jour jouer en Ligue des Champions. C’est quelque chose que je veux réaliser pendant que je suis ici » . Franchement, on ne serait pas surpris que “Dirty Harry” ait, quelque part dans un coin de la tête, l’idée de réussir le grand saut dès cette saison. Pour l’heure, le moins que l’on puisse dire, c’est que les Spurs sont dans les temps. Avant l’entame de cette 11e journée, le club du nord de Londres pointe à la quatrième place et quelque chose nous dit que les partenaires de Peter Crouch signeraient des deux mains pour ce classement en fin d’exercice. Pour enfin connaître le grand frisson de la Champions’, eux qui n’ont plus connu les joies de la C1 depuis bientôt cinquante ans (1961/62). Mais pour pouvoir prétendre à ce strapontin, Tottenham va devoir croiser le fer avec un autre squatteur de ce wagon de tête, Arsenal, troisième avec le même nombre de points que le voisin honni mais une meilleure différence de buts (+16 contre +7) et un match de moins. En plus de la haine exacerbée habituelle entre les deux voisins, il y aura donc cette fois un véritable enjeu sportif que l’on n’avait plus connu en Premier League depuis plus de trois ans. Chouette !
Spurs rockers contre pop gunner
L’affaire est réjouissante car, une fois n’est pas coutume, les Spurs n’ont pas massacré leur début de saison, eux qui avaient pris la sale habitude de clore leur saison dès le premier quart. Pas cette fois. La raison semble évidente et se nomme Harry Redknapp. Arrivé l’an passé en cours de saison pour redresser un club lanterne rouge, le mentor, natif de Poplar, dans l’East End londonien, avait su remettre les pensionnaires de White Hart Lane dans des eaux moins troubles, au 8e rang, avec en bonus une finale de Carling Cup perdue aux tirs au but face à Manchester United. Pas rien et prometteur. Car, fort d’un résultat aussi probant dans un contexte aussi délicat, l’attente était grande de voir l’ancien sorcier de Portsmouth (à la dérive depuis son départ, tiens, tiens…) à la tête d’un potentiel aussi puissant dès l’entame de la saison. C’est peu dire que Redknapp ne déçoit pas pour l’instant et sans renier les fondamentaux locaux s’il vous plaît. Car le plus excitant est sans doute ce rendez-vous enfin honoré entre les résultats et la culture “football spectacle” si propre à Tottenham. Car, on ne le dira jamais assez, il y a quelque chose de rock’n’roll dans la philosophie de jeu des Spurs, ce rythme effréné, cette absence de calcul et d’inquiétude quant à la prise de risque parfois insensée d’une équipe qui attaque toujours en (sur)nombre (3e mitraillette de PL), toujours au bord de la sortie de piste (14 buts encaissés déjà). Et à la lecture de cet état d’esprit, il n’est finalement pas si surprenant de comprendre pourquoi Tottenham se casse toujours le nez sur les Gunners depuis dix ans (aucun succès en Premier League). Car si les Spurs incarnent une certaine rock attitude, Arsenal récite invariablement une pop bien plus calibrée, sans beaucoup de passages mémorables, sans beaucoup de fausses notes non plus. Dur sur-mesure pour bien figurer dans les charts, de manière plus fiable en tout cas que les keupons d’à côté.
Et si Wenger avait raison ?
Pour l’heure, il est bien difficile de situer Arsenal. A première vue, les Canonniers sont bien mieux que la saison passée où ils avaient hypothéqué toutes leurs chances avant même le début de l’automne. Cette fois, l’escouade de Wenger est dans le rythme, virtuellement au coude à coude avec Manchester United, à deux longueurs de Chelsea, le leader. A condition bien sûr de battre Bolton en match en retard. Mais sur la forme, les partenaires de Fabregas (sacrément fort depuis le début de la saison, soit dit en passant) intriguent, entre des défaites au couteau à Manchester (face à United et City) et des couacs plus obscurs (à West Ham la semaine passée ou à Alkmaar en Ligue des Champions). Et si les stars habituelles bandent de nouveau dur (Fabregas, on l’a dit, mais aussi Van Persie, Gallas…), Arshavin peine encore à se situer alors que le Russe est probablement la clé pour que les Gunners aillent plus haut. Il n’empêche, Arsenal est dans le coup et ne déplore pas de blessures majeures, contrairement à l’an passé, au sein d’un effectif pacifié (Adebayor, Touré, bonne route). Et on finit par se demander si Wenger n’a pas quand même raison de croire à ses jeunes pousses, même si, sur la durée de la saison, le pari reste immense. Une remarque valable pour Tottenham. Qui brisera les rêves de l’autre samedi après-midi ?
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