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Arsenal et Dortmund face au miroir
Dortmund-Arsenal, ou l'affrontement de deux équipes qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau : jeunes, offensives, talentueuses et... dans le doute !
On en a encore mal aux côtes. La bourde de Michel Vorm samedi face à Arsenal fait déjà partie du must des bêtisiers de la saison et nous ne sommes qu’en septembre. Mais cette cagade du portier néerlandais de Swansea, qui rappelle que les Anglais n’ont pas le monopole des gants de vaisselle, avait en fait quelque chose de pathétique. Pas pour lui ni même pour le club gallois mais pour les Gunners. Car dans un océan de fébrilité voire de médiocrité, il fallait au moins ce cadeau, cette offrande même, de Vorm pour Andrei Arshavin pour tirer les Londoniens d’une nouvelle déconvenue qui aurait été à peine moins inquiétante que la branlée prise à Old Trafford par Manchester United (8-2). Alors la tentation est grande de faire un calcul à trois bandes : Arsenal a ramé face à Swansea, Dortmund est beaucoup plus fort que Swansea, donc Arsenal va se faire laminer par le Borussia.
Mais bien évidemment, le football ne marche pas comme ça, même si la conclusion de l’équation n’est pas non plus à exclure. Il n’empêche, on veut bien miser quelques pounds que les Canonniers seront autrement plus performants ce mardi en Ligue des champions que samedi après-midi en Premier League. Souvent, l’implication, la détermination sont décuplées à l’écoute de la petite musique. Et puis face à une équipe qui va se livrer, plus que sur attaque placée, une configuration propice pour faire rejaillir le manque de confiance, la vitesse des Gunners peut faire davantage de dégâts. A condition bien entendu que ce ne soit pas Manchester United en face, mais on doute que Dortmund fasse partie de la même confrérie. L’heure de se rappeler que cette saison, c’est en Coupe d’Europe, à l’extérieur, lors du barrage retour chez Udinese (2-1), qu’Arsenal a sorti sa meilleure partoche et c’est tout sauf un hasard.
Mario Götze, la star de demain
Et franchement, malgré le mal-être qui le ronge, les doutes qui l’habitent, on ferait presque d’Arsenal le favori de ce premier match du groupe F. Car Dortmund ne se porte pas tellement mieux que son visiteur du soir. Modestes onzièmes de Bundesliga, les champions d’Allemagne en titre ont du mal à digérer leur sacre du printemps dernier, même si Arsène Wenger, toujours prompt à mettre la pression sur l’autre, suppose que la dernière défaite face au Hertha Berlin (1-2) s’explique par le fait « qu’ils avaient déjà la tête à la Ligue des champions » . La vérité, c’est surtout que le Borussia se heurte au même problème que les deux autres champions “surprises” de ces dernières saisons, Stuttgart (2007) et Wolfsburg (2009), dans le ventre mou dans la foulée de leurs sacres respectifs : comment confirmer ? D’autant que les deux prédécesseurs n’ont pas non plus su tirer leur épingle du jeu en C1, tous deux sortis en phase de poules.
Toutefois, à bien y regarder, Dortmund paraît plus solide, malgré le départ au Real Madrid du très précieux Nuri Sahin. Car les Schwartz-Gelben s’appuient sur toute une tripotée de jeunes talents et, surtout, comptent dans leurs rangs un certain Mario Götze, 19 ans, formé au club, qui a la tête de la star teutonne de demain, demandez aux Brésiliens laminés par son talent en match amical en août dernier. Peut-être celui qui remettra définitivement Dortmund au top du foot allemand, comme dans les années 90, quand les pensionnaires de l’incroyable Westfalenstadion disputaient au Bayern Munich la suprématie outre-Rhin en s’installant sur le toit du continent (vainqueur de la C1 1997 face à la Juve). Un revival pour lequel signeraient bien aussi les Gunners. A l’époque, Arsenal faisait le match dans son royaume. Mieux : lui aussi gagnait en Europe (victoire en C2 1994). Dortmund-Arsenal, l’histoire de deux hymnes à la jeunesse qui regardent dans le rétro avec un regard envieux.
Par Dave Appadoo
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