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Ancelotti et la révolution calme

Par Côme Tessier
Ancelotti et la révolution calme

Depuis une grosse semaine, Carlo Ancelotti a pris ses fonctions avec le Bayern. Une arrivée discrète, qui rompt définitivement avec les années Guardiola plus marquées par un bousculement des habitudes et des règles du board munichois tout-puissant. Mais il ne faut pas s'y tromper : dans les grandes lignes, c'est déjà la marque de fabrique d'Ancelotti qui se glisse au Bayern.

Samedi dernier, le premier match amical du Bayern pour préparer la nouvelle saison n’a pas été de tout repos pour son entraîneur : une victoire de justesse 4-3 contre le modeste Lippstadt, une nouvelle blessure pour Arjen Robben et un cordon de presse copieusement rempli devant le banc.

Rien qui ne déconcentre pourtant Carlo Ancelotti, les yeux rivés sur la tâche qu’il veut accomplir et insufflant déjà un nouvel état d’esprit au Bayern. Pour lui, il faut un calme plat avant tout, une dolce vita. Pendant 90 minutes, Ancelotti reste posé sur son banc ou observant les bras croisés, comme quelqu’un « dans un musée observant une peinture impressionniste » , dixit le Süddeutsche Zeitung. Sans coup d’éclats, sans crise de folie, alors que son équipe qui menait 4-0 se faisait doucement rattraper depuis que les jeunes avaient été envoyés au charbon. « Il est très relax » , loue Philip Lahm après le match. « Mais ce n’était pas non plus la grosse excitation pour ce premier match contre Lippstadt. » Ce n’était qu’un premier match, mais il donne bien la ligne de conduite du Bayern nouveau. Le club vivra serein ou ne vivra pas.

Révolution ? Point com

Dès son premier jour, Carlo Ancelotti a bien précisé en conférence de presse qu’il ne changerait rien. « Le Bayern a une tradition et une histoire fabuleuses. Je désire suivre cette lignée et ce style. » La com est rodée, simple et efficace à la fois. La prise en main de l’Italien ne doit pas être un soubresaut dans la course du Bayern à un nouveau titre européen, mais la suite d’un projet bien mené par le board, en toute cohérence. Surtout pas de remous. Le départ de Guardiola n’est pas un échec, mais une base de travail pour son successeur. Ancelotti poursuit le déroulé de son discours dans la même veine : « Je ne suis pas là pour commencer une révolution. Guardiola a fait un travail fantastique et je souhaite suivre ce style. » Encore une fois, les mots suivre et style sont les points-clés, répétés autant que faire se peut. « Le système [de jeu ?] sera plus ou moins le même » , ajoute le nouveau venu, pour souligner que c’est le Bayern qui mène la danse et pas lui. Ainsi, en filigrane, il y a bien une image qui ne trompe pas et qui souligne que le Bayern vient de s’offrir une période apaisée et calme. Dans la gestion humaine, le Bayern vient de changer totalement de paradigme. Les quelques épisodes de drame à la soap-opera de la période Guardiola ne sont plus d’actualité. La modestie est le nouveau mot d’ordre, ce qui convient à toutes les parties, et plus particulièrement à Ancelotti.

La gestion au calme

L’ancien patron du Real et du PSG ne va donc pas beaucoup modifier la routine et seulement s’assurer que tout roule pour tous. Le cas Götze est emblématique de la gestion douce et réaliste d’Ancelotti. Le technicien a une idée bien précise des joueurs qu’il veut pour son Bayern, mais travaille de concert avec le board et laisse le sale boulot aux dirigeants. Pour Götze, le départ était inéluctable, acté, décidé. La com essayée un temps par Götze n’y change rien. Ancelotti ne le défendra pas si le Bayern n’en veut pas. « Pour un manager, le plus important est la relation avec les joueurs. Il faut être capable de travailler avec l’équipe. Nous avons besoin de respect mutuel. » Il aurait pu ajouter « avec les joueurs et les membres du club » . Ce principe était en tout cas un souhait également dans l’effectif après le passage de Guardiola, à en croire le deuxième gardien Sven Ulreich : « Les contacts rapprochés avec Carlo nous font du bien. » Sous-entendu : il faut restaurer la concorde dans le club. « C’est un bon gars, très humain avec un grand cœur. Nous avons recruté un entraîneur fantastique » , se félicite Rummenigge de son côté après le match contre Lippstadt. Car l’atout majeur du nouveau coach est là : plus d’humanité, plus de calme, moins de controverses et de batailles d’ego qui peuvent mettre en péril les résultats en une semaine – surtout en Coupe d’Europe. C’est dans l’apaisement que l’Italien aime travailler et le Bayern ne veut plus d’atermoiements façon FC Hollywood. Plus de taupes, plus de médecins virés en un tour de bras. Ancelotti va pouvoir modeler le Bayern à l’image d’un club familial qui prend soin de tous ses joueurs – tant qu’il en a besoin. Après une simple semaine d’entraînement, c’est évident : Ancelotti est venu en Allemagne pour se faire de nouveaux amis. Sa révolution avec la période précédente est là. Et s’il y a un titre européen au passage, tant mieux. Il est de toute façon, désormais, au pays où l’on dit habituellement qu’il faut « être onze amis, si vous voulez atteindre la victoire » . Elle viendra donc d’elle-même, au calme.

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