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« À la maison, on est resté à l’heure espagnole »

Propos recueillis par Benjamin Laguerre
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En entretien comme sur le terrain, le milieu espagnol de l'OL Sergi Darder donne le ton sur un tempo tranquille mais subtil. On fait donc le bilan sur son adaptation à la vie lyonnaise, les difficultés de début de saison, la déception en Ligue des champions, ses cours de français, son match clé contre le PSG et « la finale » en apothéose entre Lyon et Monaco pour s'adjuger la deuxième place.

Depuis le mois de janvier ce match contre Monaco, cette finale pour la deuxième place, était votre objectif. Objectif atteint, et avec la manière !C’est vrai qu’à 9-10 matchs de la fin du championnat, le mister, Bruno, a fixé comme mode de fonctionnement l’idée de jouer les matchs les uns après les autres – partido a partido – pour arriver à ce match avec trois points de retard comme minimum. On a pu faire mieux que prévu et être à égalité de points avec Monaco avant cette « finale » grâce au travail de tout le monde au club. L’objectif a donc été atteint, oui !

Ton but contre le PSG à domicile, ça reste ton meilleur souvenir cette saison ? Ou alors c’est cette « finale » contre l’ASM et la qualification en Ligue des champions ? Chaque match a son histoire… Personnellement, le match contre Paris a une saveur particulière. Parce que c’était un match spécial pour moi. Je jouais peu à cette époque-là et j’ai joué ce match important pour nous. C’était un tournant, on a gagné contre le PSG et j’ai marqué ce but. Mais le match contre Monaco ce samedi était plus important, car c’était vraiment une finale pour la deuxième place avec la qualification pour la Ligue des champions au bout. Les deux matchs sont spéciaux et je choisis les deux : personnellement celui contre Paris et collectivement celui contre l’ASM. Mais un peu plus celui contre Monaco, car si on gagne ensemble, je gagne aussi !

Cette année, tu as vécu ta première expérience à l’étranger. Quel bilan en tires-tu ?Chaque joueur veut toujours jouer plus, jouer toutes les minutes, tous les matchs… Pour moi, le plus important cette saison a été de réussir à m’adapter. C’est vrai qu’en janvier, les choses n’allaient pas vraiment comme je le souhaitais, je ne jouais pas beaucoup et surtout pas au niveau que j’espérais. Mais après, j’ai eu une bonne période, j’ai enchaîné une bonne série de matchs. J’ai été en confiance et j’ai pu jouer mon football et apporter à l’équipe ce que je voulais. Donc, je suis plutôt satisfait de cette première saison, et, en plus, on a réussi à se qualifier pour la Ligue des champions.

Quand j’ai reçu l’offre de Lyon, c’est vrai que je pensais que le championnat français était un peu plus facile que la Liga. Mais c’est difficile de réussir à s’imposer en Ligue 1. J’ai donc revu mon jugement de départ.

Quelles sont les différences majeures pour toi entre la Liga et la Ligue 1 ? Lors de ton arrivée en France, quelles ont été tes premières impressions ?Quand j’étais à Málaga et que j’ai reçu l’offre de Lyon, c’est vrai que je pensais que le championnat français était un peu plus facile que la Liga. C’est ce que je croyais avant d’arriver ici, car c’est un championnat assez peu médiatisé en Espagne. Je savais que je venais dans un grand club, l’OL, qui a gagné beaucoup de titres et qui est connu en Europe, et c’est pour ça que je suis venu à Lyon. Mais, une fois ici, je me suis rendu compte que le championnat n’était pas inférieur à la Liga. C’est juste différent : en Espagne, on touche plus le ballon, il y a plus de stars, c’est un championnat très médiatisé. Mais ici, c’est difficile de réussir à s’imposer en Ligue 1. J’ai donc revu mon jugement de départ.

Certaines choses t’ont marqué au début ? Ou t’ont fait rire ?Surtout des choses par rapport à la langue, des incompréhensions. Au début, je ne comprenais rien et ce n’était pas évident ! Mais j’ai vite appris. En tout cas, j’ai vite compris. Après, j’ai progressé peu à peu pour parler. Sinon par rapport au reste, tout a été assez simple finalement.

Ton professeur de français, Isabelle, est-elle contente de l’élève Sergi ? Tu es plutôt bon élève ?J’espère ! Elle m’a beaucoup aidé et pas seulement par rapport à la langue. Elle est intervenue dans les choses du quotidien, la recherche d’une maison… Quand tu arrives dans un nouveau pays, sans rien connaître, ni personne, avoir quelqu’un comme elle qui te facilite les choses, c’est vraiment appréciable.

Sur les réseaux sociaux, on vous voit très heureux avec ta fiancée, Mireya, à Lyon. Elle apprécie la vie en France ?Au départ, j’avais peur qu’elle ait du mal à s’adapter. Pour moi, c’était plus facile, je venais pour faire mon métier, pour jouer au football, mais elle, elle venait ici pour vivre simplement. C’était moins évident pour elle de venir ici en France. Mais finalement, elle a su s’adapter sans problème et nous sommes ravis de cette première année ici.

Y a-t-il eu des aspects négatifs au début pour vous deux ?C’est sûr que changer de pays, ce n’est pas évident. Il te manque beaucoup de choses, des repères, des habitudes, les amis, la famille, le soleil… Il y a toujours des moments difficiles au début, mais c’est normal je crois. Rien que le fait de changer de ville, de pays, de langue. Tout ça, c’est pas évident. Mais, tous les deux, on pensait que ce serait plus difficile de s’adapter ici. Finalement, cela a été plutôt facile dans l’ensemble.

En Espagne, les présidents interviennent moins au quotidien. Mais, avec le président Aulas, c’est vraiment agréable d’avoir quelqu’un qui est toujours là pour t’aider, surtout dans les moments difficiles.

Dans ta vie quotidienne as-tu déjà adopté une habitude française, ou lyonnaise ?Surtout l’heure des repas. En France, vous mangez beaucoup plus tôt que nous en Espagne ! Quand je suis avec l’équipe, je m’adapte… mais à la maison, on est resté à l’heure espagnole !

Quand tu étais à Málaga, tu as déclaré que ton entraîneur Bernd Schuster « avait changé ta vie en te disant : joue ton football comme tu sais le faire et tu joueras » . Cette année tu as connu deux entraîneurs à Lyon, Hubert Fournier et Bruno Génésio. Ont-ils changé ta vie eux aussi ? Ce que j’ai dit par rapport à Schuster, c’est parce qu’il m’a donné la chance de débuter en première division. C’était un rêve qui se réalisait dans ma vie, et après ça, tout ce qui vient après, c’est du bonus. J’ai pu jouer beaucoup de matchs en Espagne, gagner au Camp Nou, jouer la Ligue des champions… En tant que joueur, tu apprends avec chaque entraîneur au cours de ta carrière. J’ai donc aussi beaucoup appris avec Javi Gracia à Málaga, et cette année avec Hubert et Bruno.

Le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, est un personnage charismatique et incontournable dans le football français. Tu le connaissais avant de venir à Lyon ?Non, pas vraiment. Avant de signer ici, je me suis renseigné et j’ai appris que c’était une personne très importante à Lyon. En Espagne, les présidents interviennent moins au quotidien. Mais avec le président Aulas, c’est vraiment agréable d’avoir quelqu’un qui est toujours là pour t’aider, surtout dans les moments difficiles. Quand tout va bien, c’est facile, tu n’as pas besoin d’aide, mais quand c’est moins évident et que tu as un président comme lui, qui t’encourage, qui est là pour t’aider, te mettre en confiance, c’est vraiment agréable. Il est toujours à nos cotés, à nous défendre et ça nous donne beaucoup de confiance.

Comment expliques-tu l’échec en Ligue des champions ?Ça a été un coup dur. Il y a plusieurs explications à mon avis : c’était une période difficile en championnat, on ne jouait pas bien, il y avait un manque d’expérience de certains jeunes joueurs, et de cohésion avec d’autres nouveaux joueurs, comme moi, qui venaient d’arriver. Je pense que si on avait joué la Ligue des champions à partir de janvier les choses auraient été différentes. Mais bon, on ne peut pas refaire la saison. Heureusement, la saison prochaine, nous aurons la possibilité de rejouer la Champions. Ce sera une revanche par rapport à nous-mêmes !

Les filles de l’OL sont un modèle à suivre ?Elles sont finalistes de la UEFA Women’s Ligue des champions, elles sont championnes depuis 10 ans… C’est ça l’OL, un club avec des références, qui gagnent des titres, chez les garçons comme chez les filles. Chez nous les garçons, le PSG a un budget très supérieur et des joueurs au top niveau mondial. Mais j’espère que l’an prochain, on pourra gagner un titre pour les supporters lyonnais, comme il y a quelques années !

Je dois commencer par jouer et être bon en club avant que le rêve de jouer avec la Roja ne puisse peut-être se réaliser… Mais en Espagne, à mon poste, il y a du beau monde !

Tu es catalogué en France comme un joueur « box to box » . Partages-tu cette définition de ton jeu ? Y a-t-il un joueur à qui tu aimerais ressembler, ou un modèle ? C’est vrai que mon rôle a changé sur le terrain ici en France. Quand j’étais à Málaga, je jouais comme milieu défensif et je faisais attention au jeu de Xabi Alonso, un joueur que j’aime beaucoup. Ici, je joue un peu plus comme relayeur et des joueurs comme Iniesta ou Modrić sont donc des exemples dans ce registre. Pour moi, ce sont les deux meilleurs à ce poste, et en regardant leurs matchs, j’apprends toujours des choses.

Tu as joué avec toutes les sélections en jeune, la sélection en A, c’est pour bientôt ? La Coupe du monde 2018, c’est un objectif ?Je ne vais pas dire que c’est un objectif. C’est un rêve. Mon objectif, c’est d’abord de jouer et de m’imposer avec l’OL, de jouer le plus de matchs possibles. Et si ça doit arriver, ça arrivera. Je ne veux pas me fixer un objectif précis, me dire je dois jouer la Coupe du monde 2018. Je dois commencer par jouer et être bon en club et alors le rêve de jouer avec la Roja pourra peut-être se réaliser… Mais en Espagne, à mon poste, il y a du beau monde !

Tu penses qu’en jouant en France, c’est plus difficile d’être appelé en sélection ?Sans doute un peu… Mais si tu fais une bonne saison en club et que tu joues la Ligue des champions, c’est possible.

Pour cet été, on te souhaite quoi ?Pour commencer de bonnes vacances ! Aller en Espagne, me reposer chez moi à Majorque, et aussi revenir à Málaga. Voir la famille, les amis, tout ce qui me manque ici en fait. Sinon par rapport à l’Euro en juin, j’espère que l’Espagne va gagner.

Et pour la saison prochaine ?Avec l’OL, j’aimerais bien gagner un titre. Je crois que si le PSG gagne la Coupe de France, on jouera le Trophée des champions contre eux en terminant deuxième en championnat. Si on peut gagner un titre cet été avant de commencer la saison, pourquoi pas ! Ça nous mettra en confiance pour la saison à venir.

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Propos recueillis par Benjamin Laguerre

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