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Lenglet : « Monchi m’avait repéré avant mes débuts en pro »

Propos recueillis par Gilles François

Capitaine de Nancy à seulement vingt et un ans, Clément Lenglet a quitté la Lorraine pour Séville début janvier, afin de découvrir la Ligue des champions et les matchs au sommet de la Liga. Peu connu du grand public avant son départ, le Beauvaisien aborde son transfert – pas si précipité que ça – en Espagne, ses débuts éclair en pro à Nancy et ses difficultés d'adaptation aux horaires tardifs des restaurants ibériques.

Lenglet : « Monchi m’avait repéré avant mes débuts en pro »

Comment se passe ton installation à Séville ?J’ai vu les vidéos de la neige à Picot avant le match de Bastia, ici on est loin de ça ! Une veste et un petit pull et on peut sortir dehors sans problème. Je suis venu avec mon père et mes agents, et ensuite ma copine m’a rejoint. On est à l’hôtel et on cherche une maison rapidement. Manger à 23h en revanche, c’est trop pour moi ! Ici, c’est normal, les restos se remplissent à 23h. Avec ma copine, on y va plus tôt.

Ça se passe comment avec tes coéquipiers, et notamment tous les Français de l’effectif ? L’accueil a été très bon de la part de tout le monde : Espagnols, Français et autres. Je comprends l’espagnol sans bien le parler, donc je m’appuie sur des coéquipiers comme Adil Rami qui parle bien l’espagnol. Il traduit pour moi. Et Nasri, c’est une star internationale. J’essaye d’observer, de m’inspirer de tout ce qu’il fait.

Tu as révélé à la suite de ton transfert à Séville que le club t’avait déjà approché auparavant. Ça s’est passé comment ? Monchi(1) m’avait repéré avant mes débuts en pro. C’est lui qui a appelé mon père il y a trois ou quatre ans, je n’avais pas encore joué un match en pro et il a fait part de son intérêt. Ils m’ont repéré avec les sélections de jeunes en équipe de France, et sont venus me voir plusieurs fois à Nancy. Je ne suivais pas particulièrement Séville à l’époque, mais par la suite j’ai eu un œil plus curieux. J’étais assez fier d’avoir été contacté par ce club.

Quels ont été tes contacts avec le coach Sampaoli ?J’ai parlé avec lui quand je suis arrivé à Séville. Ça n’a pas duré très longtemps car lui, il est argentin, donc ça va encore plus vite que l’espagnol. Il m’a souhaité bonne chance, il était content de mon arrivée. Il m’a titularisé en Coupe quelques jours après mon arrivée, c’est bon pour la confiance. Séville joue souvent en défense à trois, c’est un système que j’aime bien, je peux aussi jouer dans une défense à quatre, dans l’axe gauche. À Nancy, on utilisait aussi ces deux systèmes. C’est intéressant, car ça donne pas mal d’opportunités aux défenseurs centraux de jouer. C’est un plus !

Tu t’es senti comment pour ce match contre le Real invaincu de Zidane ?J’étais tellement concentré pour faire un bon match et ne pas faire d’erreur que je n’ai pas trop fait attention à ce qu’il y avait autour. C’est seulement quand je suis rentré chez moi le soir que j’ai un peu réalisé !

Dans quelques semaines, il y a un 8e de finale de Ligue des champions à jouer contre Leicester. Quels sont les objectifs du club cette saison ? Séville a des objectifs élevés. Le but est déjà de passer les 8es de finale. C’est un objectif du club qui semble réalisable. Pour ce qui est de l’expérience, Séville semble au-dessus de Leicester sur ce match-là. En Liga, on veut se qualifier pour la Ligue des champions. Mais l’appétit vient en mangeant : on est 2es devant le Barça, on a battu le Real…

Quel a été l’accueil des supporters et de la presse à ton égard ? À mon arrivée, j’ai fait un point presse et il y avait beaucoup de monde. J’ai essayé de parler en espagnol, j’espère qu’ils m’ont compris (rires). Après, moi, j’essaye de ne pas lire la presse. Donc je ne sais pas trop ce qui s’est dit sur moi.

Ton départ de Nancy s’est fait en quelques jours. Tu peux nous raconter ? Nancy sera toujours spécial pour moi. Je me suis d’ailleurs battu avec ma tablette pour pouvoir regarder le match contre Bastia ! Séville m’a contacté à la fin du mois de décembre. Pendant la trêve, il y a eu pas mal de négociations, et ça s’est finalisé autour du 3 janvier, quand l’info est sortie dans la presse. Le coach m’a dit qu’il aurait préféré que je reste, mais il comprenait bien que c’était une opportunité énorme pour moi. Il était neutre de toute façon, car ce n’était pas à lui de prendre la décision. Le président a donné son accord et ça s’est concrétisé deux semaines après. Ça s’est finalement bien passé, Nancy a gagné un peu d’argent et moi je rejoins un club important. Nancy sera toujours spécial pour moi. Je me suis d’ailleurs battu avec ma tablette pour pouvoir regarder le match contre Bastia ! C’est le club qui m’a formé, qui m’a donné ma chance, j’ai une magnifique image de Nancy.

Pourquoi es-tu venu suivre ta formation à Nancy alors que tu viens de Beauvais, et que tu as fait tes débuts en Picardie ? Dans ces cas-là, on va plutôt se former à Lille ou à Lens, non ?Patrick Gabriel, le directeur du centre de formation, m’avait repéré via des matchs avec mon club de Chantilly, dont un joué contre les jeunes de l’ASNL. On a réalisé au moment de la signature que Gabriel avait été le coach de mon père il y a longtemps quand il était lui aussi à Chantilly. Je suis donc parti pour Nancy, je n’avais pas trop peur de quitter mes parents. Je revenais tous les deux mois. Mes années au centre de formation resteront de très beaux souvenirs.

Comment es-tu devenu capitaine de Nancy alors que tu avais à peine dix-neuf ans ?Juste avant un match contre Châteauroux la saison dernière en L2, j’entre dans le vestiaire et je vois qu’à ma place est posé un brassard de capitaine. Je demande à l’intendant et il me dit que c’est bien ça ! J’ai donc joué en tant que capitaine et c’est seulement après le match que j’ai pu en discuter avec Pablo. Il souhaitait que je sois vice-capitaine quand Youss’ (Hadji) n’était pas titulaire pour mettre en avant ma maturité, et montrer aux jeunes du centre de formation que c’était possible de sortir du centre et d’avoir des responsabilités dans le groupe pro. On avait vaguement parlé du capitanat quelque temps avant, mais je ne pensais pas que ça allait arriver si vite. Je ne le recherchais pas du tout, ça m’a donc un peu étonné, mais à aucun moment je n’ai pensé refuser. J’étais très fier, surtout vu les joueurs d’expérience qu’il y avait dans l’équipe.

Tes coéquipiers(2) disent de toi que tu es un peu réservé. Est-ce que ce n’est pas un peu l’opposé de ce que doit faire un capitaine ? Non, je ne pense pas. Je serai toujours un peu réservé. Quand j’arrive dans un groupe, je suis assez calme et observateur. Avec Nancy, c’était ma première expérience en pro, je me suis fait tout petit et j’ai travaillé. Je fais pareil à Séville. Finalement, je ne suis pas si réservé, avec le temps je prends plus d’assurance. Mais je ne serai jamais un boute-en-train comme Robic par exemple !

Quand la Juve t’a contacté en 2015, tu leur as dit non. Tu n’as jamais regretté par la suite ? Non. Ils m’avaient repéré via les matchs de sélection de jeunes, puis ils m’ont suivi quand j’ai commencé en pro à Nancy. J’ai visité leurs installations, mais il n’y avait quasiment aucune chance d’avoir du temps de jeu. Derrière les trois indéboulonnables, Ogbonna était encore là et Rugani devait revenir de prêt. Donc j’ai dit non et je n’ai pas eu à le regretter. Par la suite, les résultats m’ont donné raison. Avec Nancy, je me devais de progresser, je suis devenu titulaire, et l’année dernière, on monte en L1(3) en terminant champions.

Il y a pas mal de jeunes de Nancy qui sont partis, avec des fortunes diverses : Walter et Amadou qui s’imposent en L1, ou bien Lusamba et surtout Nardi qui ont des parcours hyper compliqués. Ces exemples t’ont fait réfléchir, ont eu un impact sur tes décisions ? On n’est jamais sûr de jouer nulle part de toute façon. Les parcours, les âges et les postes sont différents. Arnaud (Lusamba), il est parti jeune de Nancy, il a du temps. Pour Nardi, il est gardien, c’est spécial. Et on lui a fait un mauvais coup à Rennes, une situation très difficile… Il est dégoûté ! On n’est jamais sûr de jouer nulle part de toute façon.

Séville et le stade Sánchez-Pizjuán, ça évoque quelque chose de spécial ? Ou bien Schumacher, pour toi, c’est juste un ancien pilote de F1 pas très en forme ?Ouais, Schumacher, Battiston, ça me parle. J’ai un papa fan de foot qui m’a souvent raconté l’histoire. Il a partagé avec moi tous les matchs mythiques de l’équipe de France et des clubs, donc je connais pas mal de choses.

Quels sont tes modèles et tes inspirations dans le foot ?À l’heure actuelle, je regarde surtout les défenseurs centraux comme Thiago Silva, Ramos, Varane : des mecs propres, efficaces et qui savent aussi marquer des buts. Étant gamin, j’étais à fond sur Ronaldinho et Ronaldo le Brésilien. Des mecs qui font du spectacle. Ayant grandi dans le nord de Paris, j’étais forcément pour le PSG. Mon père m’emmenait souvent au Camp des Loges, c’est là que j’ai vu mes premiers entraînements de joueurs pros.

À partir de quel moment tu commenceras à te donner comme objectif d’approcher l’équipe de France ? Je suis encore très loin de tout ça. L’équipe de France, c’est un rêve, il y a encore du travail. La première étape pour moi, c’est jouer régulièrement avec Séville. Je suis ici pour un moment, normalement. C’est un club ambitieux. Être un cadre ici serait déjà énorme. Mais on ne sait jamais ce qui va se passer.

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Propos recueillis par Gilles François

(1) Monchi, le directeur sportif de Séville, et un fin recruteur, il a notamment signé des joueurs comme Ramos, Dani Alves, Rakitic... Il est aussi responsable du développement du centre de formation du FC Séville et de la cellule de recrutement du club, qui compte plus de 700 scouts dans le monde.

(2) C'est notamment le cas de Joffrey Cuffaut dans ce papier publié en juin 2015.

(3) Lenglet a été l'un des principaux artisans de la montée en L1 de Nancy et du titre de champion, marquant le but du match décisif contre Sochaux, et nommé dans l'équipe type de L2 la même saison.

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