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Pour la Juventus, tous les chemins passent par Bergame

Par Adrien Candau
Pour la Juventus, tous les chemins passent par Bergame

Solide seconde de Serie A, l'Atalanta défie la Juve en finale de Coppa ce mercredi, pour un sommet aux contours revanchards. En l'espace d'une semaine, la Dea peut à la fois priver les Bianconeri de titre cette saison et, si elle s'incline face au Milan pour l'ultime journée du championnat, éventuellement les empêcher de composter leur billet pour la prochaine C1. Une compétition dont Andrea Agnelli jugeait indigne il y a une saison encore l'Atalanta, mais pour laquelle les Bleu et Noir sont pourtant déjà qualifiés.

Tous les scénaristes du monde vous le diront : un héros n’est jamais aussi grand que lorsqu’on le confronte à un vilain idéologiquement en tous points opposés. Batman castagne le Joker, Luke Skywalker s’escrime avec Darth Vader, et le football italien s’empoigne désormais avec une Némésis issue de son propre terreau, sang de son sang, chair de sa chair : Andrea Agnelli. C’est une lutte ouverte, violente et sans merci qui se joue depuis que le président de la Juventus a lancé en grande pompe la Superligue, ce projet vite délaissé par l’Inter et l’AC Milan, mais auquel la Vieille Dame s’accroche obstinément. Dans des bastons de cette ampleur, on en arrive toujours à brandir des symboles, des étendards, pour personnifier le combat. Hasard du destin : ce mercredi soir en finale de Coupe d’Italie, puis ce week-end en Serie A, c’est l’Atalanta, ce « petit club de province » qu’avait ouvertement méprisé Andrea Agnelli un an plus tôt, qui tient entre ses mains l’aboutissement de la saison de la Juventus.

Turin entre leurs mains

L’équation est limpide. Si la Dea s’impose face à la Vieille Dame en finale de Coupe, puis choisit de ne pas trop se fatiguer face au Milan lors de l’ultime journée de Serie A, les Bianconeri pourraient finir la saison fanny, sans le moindre trophée, ni Ligue des champions à disputer. En assumant que Naples batte le Hellas en parallèle en Serie A, le Diavolo, actuel 4e du championnat, rejoindrait la Dea, l’Inter et les Partenopei en C1, aux dépens des Piémontais. Un dénouement qui aurait quelque chose d’ironique. Le 5 mars 2020, alors que la Juventus venait de livrer une partition désastreuse face à l’OL en huitièmes de finale aller de C1, Andrea Agnelli ne trouvait rien de mieux à faire que de remettre en question la légitimité de la présence de l’Atalanta dans la plus prestigieuse des compétitions continentales : « J’ai le plus grand respect pour ce qu’accomplit l’Atalanta, mais sans avoir de passé dans les compétitions européennes, après une seule bonne saison, ils participent à la Ligue des champions. Est-ce que c’est juste ? »

Un an et demi plus tard, l’Atalanta, qui produit le football le plus enthousiasmant d’Italie depuis quatre saisons, continue de donner tort à la conception du jeu élitiste du grand gourou bianconero. Seconds de Serie A, déjà qualifiés pour la Ligue des champions la saison prochaine, les Nerazzurri sont peu ou prou l’antithèse du football de demain que souhaite Andrea Agnelli. Contrairement à ce que semblait dire le président de la Juve, les Bergamasques se sont en effet construits progressivement, enchaînant les places d’honneur avec une régularité métronomique (4e en 2016, 7e en 2017, 3e en 2019 puis 2020). Tout sauf un coup d’un soir en somme, alors que la Dea aura réussi là où la Juve, elle, aura lamentablement échoué ces trois dernières années : se construire une identité de jeu offensive et collective marquée, maîtriser ses dépenses, et enfin réussir ses mercatos successifs, pour s’assurer que l’effectif ne s’affaiblisse pas, quantitativement comme qualitativement.

Il y a un an et des poussières, les Bleu et Noir n’avaient pas réagi aux propos provocateurs d’Andrea Agnelli, qui avait dû appeler le président de l’Atalanta, Antonio Percassi, pour mettre les choses à plat, sans pour autant revenir sur sa déclaration. Mais nul doute que les tifosi et les joueurs bergamasques n’ont que moyennement digéré une sortie qui ressemble fort à un mépris de classe à peine déguisé. La Lega Serie A a visiblement choisi son camp et a ramené dernièrement le président de la Juve a plus d’humilité. Fin avril, elle modifiait officiellement son règlement, pour qu’un club inscrit dans une compétition non autorisée par la FIFA comme la Superligue ne soit pas autorisée à disputer le championnat d’Italie. Un revers, un de plus, pour Agnelli, qui voudra voir ses joueurs remporter la Coppa et se qualifier pour la C1 pour sauver la face cette saison.

22, v’là Malinovskyi

Pas si simple. Il semble même impossible de déceler un favori dans une finale qui s’annonce décidément indécise. Supérieure sur le plan individuel, la Juve compose avec des carences collectives criantes, seulement vaguement masquées par les wagons de but de Ronaldo et les allers-retours incessants de Cuadrado sur son côté droit. A contrario, l’Atalanta est beaucoup plus versatile et imprévisible offensivement. Auteure de 90 pions cette saison en Serie A (meilleure attaque d’Italie), la Dea compte trois joueurs qui ont dépassé la barre des 10 buts en championnat, contre le seul Ronaldo pour la Vieille Dame.

Battus seulement deux fois en championnat lors de la phase retour (par la Lazio, 1-3, et par l’Inter, 1-0), invaincus depuis le 16 mars et leur défaite face au Real Madrid, les Nerazzurri planent dans le sillon d’un Ruslan Malinovskyi en lévitation depuis début avril. Un temps barré du onze type par Papu Gómez, le meneur de jeu ukrainien semble complètement décomplexé depuis le départ de l’Argentin pour Séville en février. Le numéro 18 vient ainsi de signer 8 passes décisives et 5 buts, lors de ses 9 derniers matchs avec les Bleu et Noir. Pas étonnant, dès lors, de voir le président de l’Atalanta, Antonio Percassi, annoncer que ses hommes aborderont la finale de mercredi sans complexer d’un iota : « Nous les avons affrontés plusieurs fois ces derniers années avec respect, mais sans crainte. » Il faut en effet croire que ce serait plutôt à la Vieille Dame, qui peut tout perdre en l’espace d’une semaine, d’avoir les chocotes cette fois-ci.

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Par Adrien Candau

Tous propos issus de la Gazzetta dello Sport.

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