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Petits meurtres entre amis
Les trouillards, les menacés et les condamnés. A l'heure de la dernière journée, la place est au doute. Ils sont six, mais ce soir, à 23 heures, il n'y en aura qu'un. Le meilleur télé-réalité de l'année peut commencer.
Œil pour œil, dent pour dent. Fini la barre mythique des quarante-trois points, fini la langue de bois. Ce soir, c’est sur le terrain que ça se passe. Et d’Auxerre 12ème, à Monaco 18ème, on ne parle ni de mérite, ni de mésaventure. Les choses sont ce qu’elles sont : figées. La 38ème journée livrera son verdict. Joueurs, entraîneurs et présidents s’en remettront à la pragmatique mais juste philosophie du résultat. Une journée pour se dire ses quatre vérités, la loi du talion version football. Les adversaires varient, la fortune sera diverse. Mais à 23h, il n’y en n’aura plus qu’un pour rejoindre Arles-Avignon et Lens dans le bus en partance pour la très chic Ligue 2.
Les trouillards qui attendent d’être « mathématiquement maintenus »
Auxerre
Les assoiffés de pouvoir bourguignon ont choisi le bon moment pour se disputer la présidence de l’AJA. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Persuadés d’être maintenu avant le revers de la semaine passée face à Brest, l’amateur de putsch, Gérard Bourgoin, pensait se déplacer au Moustoir peinard, dans sa loge VIP. Aussi à l’aise dans le rôle du président légitime que dans celui du visionnaire, le nouveau président Icaunais va découvrir le métier, et abimer un peu son vieux cœur en terre lorientaise. Si le maintien de l’AJA semble quasiment acquis, la perspective d’un cataclysme menant à la relégation travaille toujours l’esprit d’un président. Gervais Martel en sait quelque chose.
Brest
« Aide toi et le ciel t’aidera » . Tels sont les mots qu’Alex Dupont, entraîneur de Brest a confié à L’Equipe, en marge de la rencontre décisive qui verra les Bretons recevoir Toulouse. Auteurs d’une belle première partie de saison, les Brestois devraient, comme Auxerre, être de la partie la saison prochaine. Confiants, les coéquipiers de Nolan Roux refusent d’envisager le pire. Et ils ont bien raison : la seule et unique fois qu’ils ont été relégable cette saison, c’était après une défaite… face à Toulouse.
Ceux qui vont se frotter aux géants aux pieds d’argile
Caen
Rennes, Montpellier, Lyon, et maintenant Marseille. On prédisait l’enfer au Stade Malherbe de Caen. Pourtant, les joueurs de Franck « Alexandre » Dumas on pris cinq points sur neuf possible en attendant de recevoir l’ogre marseillais. Seizièmes avec 45 points au compteur, les Normands pourraient se contenter d’un match nul pour rester dans l’élite. Une victoire étant le seul moyen d’assurer la pérennité du club en Ligue 1, les Caennais, vainqueur 1-2 au Vélodrome, sauront sans aucun doute profiter du laxisme affiché par les troupes de Didier Deschamps en cette fin de saison où l’OM n’a de cador que la carrure. Satanée gonflette.
Monaco
Les hommes du rocher doivent maudire auxerrois et brestois comme les cancres du fond de la classe, près du radiateurs, haïssent la jeune fille à lunette qui à la frousse avant de recevoir son 18/20 en mathématiques. Au jour d’aujourd’hui, ceux qui sont dans de sales draps, ce sont bien eux. Dix-huitièmes et premiers relégables, les joueurs de Laurent Banide doivent impérativement faire un résultat face à l’OL pour espérer se maintenir en Ligue 1. Un point demain, et l’AS Monaco priera, tandis que Jean-Michel Aulas aura la tête à Geoffroy-Guichard. Trois points, et l’affaire sera dans le sac, comme la PS3 de JMA.
Ceux qui vont se mettre sur la gueule
Nancy
Dans la ligne de mire de l’AS Monaco, il y a les fesses de Pablo Correa. Dix-septièmes et premier non-relégables, les Nancéiens reçoivent le RC Lens sur le synthétique de Marcel-Picot. Déjà en Ligue 2, les Lensois tenteront de se racheter un honneur, pendant que la bande de Pascal Bérenguer visera les trois points. Une tâche que l’on pourrait juger facile, pourtant, les affiches de Ligue 2 sont souvent serrées.
Valenciennes & Nice
Les amateurs de frissons, de suspense et de match couperet sont servis. Le temps d’un soir, ils n’envieront plus les barrages de Bundesliga ou de Série B. Ce Valenciennes-Nice est une corrida : personne ne sait qui est le taureau, mais la mise à mort aura bien lieu. Valenciennes, 45 points, soit un de moins que Nice, a impérativement besoin d’une victoire sur sa pelouse si elle ne veut pas faire un pack « descente nordiste » en Ligue 2 avec Lens. Les Azuréens eux, peuvent se contenter d’un match nul. Ce match sent la poudre. Et encore, ça aurait pu être au Stade du Ray.
Swann Borsellino
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