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Parme, après le jour, la nuit

Par Ugo Bocchi
4 minutes
Parme, après le jour, la nuit

En un an les Parmesans sont passés de la lumière à l'obscurité, de l'Europe à la dernière place de Serie A. Cette saison, Parme c'est 7 journées, une petite victoire et le reste de défaites. Cette journée pourrait bien être la dernière de Roberto Donadoni. L'entraîneur, c'est souvent le premier à sortir avant les autres.

Quand des joueurs sont obligés de s’expliquer directement auprès des supporters, c’est que ça va mal. Très mal.

Retour en arrière. Le week-end dernier, Parme subit une quatrième défaite de rang face à l’Atalanta, à la dernière minute. La sixième de la saison. Lucarelli et compagnie sont convoqués sur le champ par leurs supporters. Le but qu’ils concèdent au buzzer fait mal. La mauvaise série en cours, encore plus. Comme après une faute professionnelle, ils doivent se justifier auprès de leurs premiers patrons. La discussion dure quelques minutes et puis chacun retourne de son côté. Rien n’est réglé, mais les joueurs ont réussi à gagner encore un peu de temps.

Chagrin d’amour

Cette scène, rare, est souvent synonyme de dernière chance. Pour les joueurs déjà. Mais surtout pour Donadoni. Le plus beau bouc d’Italie sent bien qu’il est dans l’impasse. Le premier sur la liste : « Je comprends les supporters. Mais ils doivent nous aider à sortir de là. » Comme s’il espérait de la clémence. Aujourd’hui en tout cas, à domicile face à Sassuolo, pour Roberto, c’est certainement la victoire ou la mise à l’écart. Mais comment, au juste, en est-il arrivé là ? Il faut croire que tout commence au début de l’été. Arrivé sixième au terme d’une saison accomplie (au finish), Parme croit retrouver l’Europe. Mais tout ne se passe pas comme prévu. La faute à une dette fiscale de 300 000 euros qui débouche sur une non-attribution de la licence UEFA, condition sine qua non pour jouer l’Europe. Une cruelle déception amoureuse pour les Parmesans, qui doivent céder leur ticket pour la C3 au Torino. C’est pourtant dans cette compétition qu’ils ont vécu leurs plus belles heures. Parmalat, Baggio, Zola, Crespo, Chiesa, la couille de Laurent Blanc, tout ça tout ça… En tout, deux titres européens en C3. Nostalgie.

Mirante, en ligne de mire

Voilà pourquoi il est si difficile pour Parme de digérer cet échec administratif et non sportif. Et comme après toute rupture, il y a la dépression. Tommaso Ghirardi, le président, met le club en vente cet été. Pas idéal comme préparation. Ensuite, il n’hésite pas à en rajouter une couche sur la mauvaise ambiance au sein du groupe : « L’équipe ne s’en remet pas. L’enthousiasme de l’année dernière a disparu. » Et puis l’équipe a surtout perdu ses principaux cadres durant le mercato. Parolo, Gargano et Marchionni. Les trois joueurs clefs du 3-5-2 de Donadoni. À eux trois, ils ne constituaient pas, ils étaient le milieu de terrain de Parme. Cette année, il a donc fallu repasser en 4-3-3. Échec. Avant de revenir au 3-5-2 la semaine dernière. Échec encore. En clair, Donadoni tâtonne. Il ne sait pas, il ne sait plus comment faire fonctionner cette équipe. Il a lancé plus de 25 joueurs cette saison sans trouver le moindre équilibre. Et puis cette année, le gardien Mirante est loin de rassurer ses défenseurs. Pire, il est contesté pour ses prestations souvent limites, et ses sorties de plus en plus hasardeuses. Le dernier but concédé face à l’Atalanta, en tout cas, est intégralement pour sa pomme.

Vidéo

Quitte ou presque quitte

Alors voilà, ce soir à 18h, au stadio Ennio-Tardini, les joueurs parmesans n’ont tout simplement pas le choix. Soit ils gagnent, soit le premier sur la liste va sauter. Il y a de grandes chances pour, en tout cas. Les supporters ne pourront pas supporter une minute de plus de couler sans se débattre. Il faut un responsable. Ils auront la tête de Roberto Donadoni, aujourd’hui ou plus tard, mais il ne pourra pas tenir longtemps à ce rythme. Surtout que ce soir, ils ne jouent pas la Juventus, mais Sassuolo. Une équipe guère plus en forme en ce début de saison. Ils sont 19es, une place et un point au-dessus de Parme. Le dernier contre l’avant-dernier. À première vue, la victime idéale. Mais elle pourrait aussi se retourner contre Donadoni. Oui, Sassuolo, c’est exactement ce que l’on appelle « une lame à double tranchant » . Une lueur d’espoir ou bien les profondeurs et l’obscurité qui vont avec. Pas franchement ce à quoi on aurait pu s’attendre après leur splendide saison 2013/14.

Dans cet article :
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