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Paris FC-Sochaux : morfals kombat
Ce mardi, le Paris FC et Sochaux lancent les play-offs d’accession à la Ligue 1, dans un stade Charléty prêt à ressortir ses habits de gala, rangés dans une huche depuis mai 2019 et un revers aux tirs au but face à Lens. Minés par les blessures tout au long de la saison, les Parisiens croient pourtant en leur étoile, tout comme le valeureux collectif sochalien, mené par Omar Daf. En ligne de mire : Auxerre, dès vendredi.
La légende du messager Philippidès qui se rendit de Marathon à Athènes avec ses seules guiboles pour annoncer la victoire des hoplites athéniens contre les Perses, en 490 avant notre ère, a traversé les âges. Elle a même inspiré une discipline des Jeux olympiques, à laquelle doivent s’exercer les formations du haut du panier de Ligue 2 depuis la saison 2017-2018. Le marathon des play-offs, une difficulté supplémentaire pour des organismes au bord de la rupture, là où le cœur doit supplanter les jambes pesant dix tonnes. Quatre matchs pour les meilleurs, et autant de finales avant d’entrevoir le graal de la montée. À ce petit jeu, le Paris FC et Sochaux, qui croisent le fer dans le 13e arrondissement de la capitale ce mardi soir, ouvrent le bal, et espèrent prolonger leur saison au gré des premières chaleurs.
Fluctuat nec mergitur
À Paris, on a longtemps cru à la montée directe. Encore vissés au deuxième rang en février, les hommes de Thierry Laurey ont ensuite perdu des points à Nancy (eh oui), Toulouse, Bastia, Guingamp, contre Pau, Valenciennes ou encore Dijon. La réalité du pragmatisme ajaccien a mis son lot de plomb dans l’aile, et l’infirmerie parisienne a bien trop de fois débordé du brancard pour espérer tenir la distance. Fortement dépendant de l’état de forme de Morgan Guilavogui sur le front de l’attaque (11 buts, 4 passes), le PFC a dû composer avec ces défaillances durant sa série négative, entre la mi-mars et la mi-avril (2 points pris sur 12 possibles). À cela se sont ajoutés les pépins de Lamine Gueye, Lamine Diaby-Fadiga, Migouel Alfarela, Florent Hanin, Axel Bamba et du capitaine courage Cyril Mandouki durant de longs mois, durement touché aux ischio-jambiers en septembre. Pour ne rien arranger, Ousmane Kanté et Ousmane Camara manqueront le duel contre les Lionceaux, et Khalid Boutaïb (deuxième gâchette du club derrière Guilavogui) vient de voir les ligaments croisés de son genou gauche céder. « Un manque de chance » et « des blessures récurrentes » pour certains, comme l’expliquait Laurey au Parisien en mars dernier.
Alors où aller chercher la flamme et les rêves ? Du côté du Laurey ball, rompu aux joutes des montées, du champion d’Afrique et international sénégalais Moustapha Name, élu Parisien de l’année puis de la saison, avec ses passes progressives et ses coups franc directs. De l’état souvent proche de la grâce du totem Vincent Demarconnay (39 ans), qui a réhabilité les gardiens d’1,80 mètre, du côté game changer de Julien Lopez (frère de) ou encore du latéral droit Maxime Bernauer, sur la vague et auteur d’un pion décisif face à Grenoble, pour conserver l’avantage du terrain. De l’énergie du stade Charléty, enfin, dans le sillage des deux groupes ultras (Ultras Lutetia et Old Clan), et qui espère accueillir 10 000 personnes, pour ainsi se rapprocher des 15 000 âmes présentes à Cité universitaire lors de la réception de Lens, toujours en play-offs, en 2019.
Sochaux, ça brûle
Dans le Doubs aussi, l’effervescence est palpable. Samedi dernier, face à Dijon (2-2), pour les trente ans du mouvement ultra sochalien, de la première bâche Ultras Sochaux 1992 à l’avènement de la Tribune Nord, en passant par les Joyriders, Bonal ressemblait à une cocotte minute chauffant ses protégés, avant de les accompagner au rendez-vous crucial du milieu de semaine. Après avoir loupé le coche la saison passée (septième, à distance raisonnable du… Paris FC, cinquième), cet historique de la première division est enfin capable de défendre ses chances, pour un retour en L1 après huit ans de purgatoire. Avec une balance équilibrée entre buts marqués et encaissés, la nouveauté se situe dans les points pris : +17 en l’espace d’un exercice.
« Notre force, c’est le collectif. » En octobre, déjà, Omar Daf le martelait haut et fort. Ce collectif sochalien, c’est l’histoire d’éléments polyvalents, capables d’assurer le spectacle en Franche-Comté… mais aussi hors de leurs bases, avec calme et dos rond. Comme à Nîmes (3-1) ou à Grenoble (3-1), mais aussi à Auxerre début mars (2-3), où, malgré la défaite, la première période avait été très aboutie dans l’utilisation du cuir. Qui plus est, Sochaux n’a rien à envier au PFC en matière de facteurs X : l’infatigable Tony Mauricio (1,69 mètre, mais dominant dans les duels), le capitaine Gaëtan Weissbeck, Aldo Kalulu, ainsi que Steve Ambri ou le crackito Alan Virginius (19 ans). Rarement un pré-barrage aura été aussi illisible et indécis. Sochaux a dominé le premier duel sans coup férir (2-0), avant de se faire renverser par l’engouement parisien au retour (1-3). De là à ce qu’il y ait autant de suspense que dans Fenêtre sur cour ?
Par Alexandre Lazar