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  • Serie A 2015-16
  • Bilan

Les notes du champion d’Italie

Par Valentin Pauluzzi
7 minutes
Les notes du champion d’Italie

La Juventus s'emmerdait, du coup, elle a laissé dix journées d’avance à la concurrence pour voir ce que cela donnerait. Eh bien, elle les a remontées une par une, a repris les commandes dès janvier, avant de déposer tout le monde bien avant la fin de la saison.

Gardiens

Gianluigi Buffon (9) : Comme les Scudetti remportés en prenant en compte ceux révoqués par l'(in)justice sportive, nouveau record. À 38 piges, il va enfin chercher celui d’invincibilité (974 minutes) et l’efficacité du trio aligné devant lui ne doit pas diminuer ses mérites. Mais Ospina c’est mieux, hein, les génies qui font les listes et pré-listes du Ballon d’or ?

Neto (0) : Pour son choix de carrière. T’es un des meilleurs portiers de Serie A, t’as ta carte à jouer en Seleção, t’es en fin de contrat, tu peux donc aller où tu veux et tu choisis d’aller cirer le banc de la Juve ? Mouais…

Rubinho (5) : Mise à jour de ses chiffres : 2 matchs, 4 titres, 1 expulsion. Troisième gardien. Il en faut.

Défenseurs

Leonardo Bonucci (8) : S’il ne tendait pas à avoir une attitude aussi antipathique, il serait peut-être reconnu à sa juste valeur par les siens, car paradoxalement, c’est hors des frontières italiennes que Bonucci est réellement apprécié. Encore quelques amnésies à corriger, mais c’est bien le haut du panier des défenseurs centraux.

Andrea Barzagli (8,5) : On a craint pour la suite de sa carrière l’an passé, il nous a rassurés. Parfaitement remis sur pied, toujours intraitable derrière, essayé, avec succès, dans un insolite poste d’arrière droit, il plante même son premier but avec la Juve (l’autre fut un penalty lors de la der de 2011/12, déjà face à l’Atalanta). Prolongation de deux ans qui coulait de source.

Giorgio Chiellini (6,5) : Une année conditionnée par les blessures, mais surtout les rechutes avec des retours visiblement trop précipités. Du coup, cela s’est ressenti sur ses prestations pas toujours très sereines. Il écope même de son premier rouge depuis 8 ans, stat surprenante quand on connaît sa rudesse, moins quand on sait qu’il est le roi des coups en douce.

Daniele Rugani (5) : Une moyenne entre des débuts hésitants (3) et une fin de saison beaucoup plus fluide (7). Le temps de hausser son niveau de jeu à la hauteur du trio historique et voici le probable futur patron de la défense de la Juve.

Martín Cáceres (5) : Comme le nombre de bagnoles bousillées. Théoriquement première solution de rechange en défense centrale, si ce n’est qu’il a souvent été indisponible à cause d’une hygiène de vie loin d’être irréprochable. Se pète le talon d’Achille. Partira, sans regrets ? Oh que non, un Cáceres remplaçant était bel et bien un luxe.

Stephan Lichtsteiner (5,5) : Beaucoup tendent à l’oublier, mais l’ancien Lillois a eu un délicat problème au cœur en automne. Rapidement opérationnel, il reprend sa place sur le flanc droit qu’il continue d’arpenter, mais avec beaucoup moins d’efficacité, la preuve avec une seule passe dé au compteur. L’une des priorités de l’été sera de trouver un arrière droit pour anticiper sa succession.

Patrice Évra (6) : Avec Buffon, il a passé un savon à ses coéquipiers suite à la défaite de Sassuolo, le fameux tournant de la saison, c’est dire la crédibilité qu’il a acquise au sein du vestiaire en une grosse année, même en reprenant du Booba. Cela compense un rendement sur le terrain qui baisse de façon assez logique.

Alex Sandro (7) : 25 millions pour un arrière gauche, difficile de faire avaler ça aux tifosi s’il ne s’agit pas de Roberto Carlos. Il a dû se partager le côté gauche avec Tonton Pat’, mais a démontré que l’investissement était justifié. Peut-être la seule recrue qu’Allegri aurait pu mieux exploiter.

Milieux de terrain

Paul Pogba (8,5) : Le poids du 10, l’excuse abstraite d’un début de saison très poussif, puis c’est allé crescendo. Le jeu est de plus en plus épuré et au service du collectif puisqu’il a plus offert d’assists (12 à égalité avec Pjanić) qu’inscrit de buts (8). Nikel pour la Serie A, pas encore assez pour la Ligue des champions.

Claudio Marchisio (8) : A bel et bien complété sa mutation à un poste de playmaker qu’il interprète à sa façon, sens du placement, ratissage, transmissions propres jusqu’à cette sale blessure au genou qui le prive de l’Euro, et ça fait franchement chier.

Sami Khedira (7) : A livré d’excellentes partitions entre ses séjours à l’infirmerie, mais ça, la Juve s’y attendait. De toute façon, la prise de risque était minime puisqu’il est arrivé gratuitement en provenance du Real. Le flair, plus que la clairvoyance, de Marotta a encore frappé.

Kwadwo Asamoah (4) : Un élément d’abord « à récupérer » après les grosses vicissitudes physiques, puis à vendre après s’être rendu compte qu’il n’était plus dans le coup. La Juve doit posséder des solutions de rechange plus fiables dans l’entrejeu.

Stefano Sturaro (5) : « Un peu Gattuso, un peu Gerard » écrivaient ces comiques de Tuttosport. Il y a ce but contre le Bayern en Ligue des champions, mais là, on parle Serie A et sa multitude de prestations peu convaincantes prouvent qu’il est probablement un peu juste pour prétendre à mieux qu’un rôle de joker défensif.

Hernanes (4) : Précisons directement, ce n’est pas de sa faute si la direction promet un top player et se replie sur lui le dernier jour du mercato. 11 millions d’euros mal dépensés et tout le monde s’en doutait. Il a toutefois tenté de faire de son mieux, d’abord en 10, puis à la Pirlo. En vain.

Roberto Pereyra (3.5) : Même topo qu’Asamoah, trop de blessures qui ont ruiné sa courbe de progression. À vendre pour rééquilibrer de possibles gros investissements estivaux.

Mauricio Isla (9) : Comme le nombre de minutes disputées avant d’être prêté à l’OM. Du coup, sempiternel débat, ce titre doit-il figurer dans son palmarès ?

Mario Lemina (6) : Un pari remporté par les deux parties, lui aussi a souvent pointé à l’infirmerie, mais ses apparitions ont convaincu le club de lever l’option d’achat de 10 millions. Deux buts en dix apparitions dont un à la Pogba contre l’Atalanta.

Simone Padoin (5) : Comme ses Scudetti. Premier successeur de Pirlo (Allegri s’est vite ravisé), et mascotte populaire. Une des plus grosses ovations de la saison au Juventus Stadium a eu lieu lorsqu’il a inscrit le but du 4-0 face à Palerme.

Attaquants

Paulo Dybala (9,5) : Une grosse pancarte clouée dans le dos et sur laquelle est écrit « Successeur de Tévez payé 40 millions » . Allegri prend le temps de le « paramétrer » avant de le lancer définitivement dans le bain… Le petit effronté plante 19 buts et distribue 9 assists. L’Apache ? Qui ça ?

Álvaro Morata (7,5) : Relégué définitivement sur le banc de touche, il a endossé avec humilité et efficacité son costume de joker. L’homme des matchs décisifs. Offre la Coupe d’Italie avant de probablement repartir au Real, pas facile de le remplacer…

Juan Cuadrado (8) : La bonne affaire de l’été, la Juve n’avait rien à perdre en le recrutant en prêt à Chelsea, et son coach accueillait par là même un élément polyvalent aussi bon titulaire qu’en cours de jeu. Son but contre le Torino dans les arrêts de jeu au derby aller est une des images de la saison.

Mario Mandžukić (8) : Oui, la Juve possède deux Mario, et aucun n’est italien. Tout fout le camp. A remporté le duel à distance avec Džeko, seulement deux buts de plus que le Bosnien, mais 15 croquages de moins et un harcèlement des défenses adverses presque illégal. Un mec qui était fait pour la Juve.

Kingsley Coman (60) : La minute de son entrée en jeu lors du 8e retour de Ligue des champions, alors que le score était encore de 0-2 en faveur de la Juve. Il avait été titularisé lors de la défaite inaugurale face à l’Udinese, la Vieille Dame doit-elle regretter de l’avoir vendu au Bayern ? À débattre.

Simone Zaza (7) : C’est lui qui marque le but du dépassement au classement lors du choc face au Napoli mi-février. Frustré par son statut de remplaçant, il se défoule lors de ses entrées en jeu, mais prend plus de jaunes qu’il n’inscrit de pions. Gagnera une place dans la hiérarchie avec le départ de Morata.

Fernando Llorente (10 pour les yeux bleus) : « Il a dû quitter la Juve pour enfin gagner un trophée européen » , la vanne circule sur les réseaux sociaux. Du réchauffé, mais on vous la met quand même.

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