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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du FC Sochaux (du 50e au 25e)

Par Mathieu Rollinger, Maxime Brigand et Matthieu Pécot

Le FC Sochaux-Montbéliard, une des plus belles fabriques de footballeurs du pays pour s'imposer comme un des poids lourds du championnat de France. Des défenseurs à moustache aux milieux tricoteurs, en passant par des gardiens voltigeurs, voici les 50 Lionceaux qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire au stade Auguste-Bonal.

#50 - Gérard Gnanhouan

Un décompte qui ne trompe pas : en douze ans chez les pros, Gérard Gnanhouan n’a enfilé qu’un peu plus de quatre-vingts fois la « veste de numéro un » . Peu importe, le champion d’Europe 97 des moins de 19 ans avec la bande à Jodar aura laissé sa trace, partout. Pourquoi ? Parce que Gnanhouan, c’était avant tout un style : un type qui jouait en pantalon pour rendre hommage à Bernard Lama, mais aussi parce que « l’herbe, ça gratte » ; un mec qui sortait son caleçon jaune fétiche à chaque fois qu’il était titulaire ; et, aussi, un fidèle. Sochaux restera certainement sa plus belle histoire. Il y passera d’abord trois ans (2002-2005) avant de revenir en 2014 pour s’occuper des gardiens du centre de formation. Mais aussi pour dépanner parfois en réserve et même une fois sur le banc en Ligue 2, le 24 novembre 2015. Ça, c’est Gérard. MB

#49 - Jaouad Zaïri

On peut prendre du plaisir en deux minutes et quarante-cinq secondes, même avec du Fatboy Slim. Peut-être surtout avec du Fatboy Slim d’ailleurs. Si, avant de tout plaquer, il fallait garder un clip YouTube, ce serait certainement celui-ci : un comparatif qui se suffit à lui-même entre Cristiano Ronaldo et le phénomène Jaouad Zaïri, le tout sur le rythme de Right Here, Right Now. L’histoire de Zaïri est celle d’un talent brut, recruté par Jean Fernandez lors de l’été 2001, qui n’aura « compris les choses » , soit les codes du foot de haut niveau, que bien trop tard, comme l’expliquera plus tard son second entraîneur à Sochaux, Guy Lacombe. Le général moustachu est clair : « Il pouvait dribbler huit joueurs dans une cabine téléphonique. » Jaouad Zaïri explique cette étiquette de dribbleur fou par « le manque de place » lorsqu’il jouait dans la rue, mais regrettait également dans un entretien donné à Foot Mercato il y a quelques années que les entraîneurs français n’aient pas été « fans de ce genre de joueurs » . Bilan : des regrets, des finales manquées – pour des choix, une suspension en 2004 -, des bons moments, un statut d’icône au Maroc, des voyages (Portugal, Grèce, Chypre, Oman…), mais surtout un destin. Celui que « Dieu » lui a donné. MB

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#48 - Fabien Boudarène

« En rentrant des matchs, j’écrivais mes chansons sur les sacs pour vomir. » En juin 2017, Fabien Boudarène dévoilait dans une interview à SoFoot.com sa technique pour mieux digérer la défaite grâce à la musique, son autre passion. Car « Bibi » est en réalité un aboyeur à la voix éraillée, un tacleur au doigté soyeux et un combattant à sensibilité assumée.

Débusqué à son Saint-Étienne natal, il a assuré la ligne rythmique des Little Lions six saisons durant, soit 137 dates à travers la France et l’Europe. Surnommé « le rouleau compresseur  » par Robert Nouzaret, Boudarène a pris les consignes de son coach au pied de la lettre en convertissant au format mp3 ses reprises d’Oasis et de Gilbert Montagné. MR

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#47 - Antonio Lozes

Natif de San Sebastián, Antonio Lozes est arrivé à Paris en 1928 et devient gardien de but au Club français où il multiplie les bonnes performances. Au même moment, Jean-Pierre Peugeot a créé le FC Sochaux, un club dans lequel il décide d’investir, y voyant un bel outil de promotion de sa marque ainsi qu’un moyen de distraction pour ses ouvriers. Et dans sa quête de progression, l’industriel n’hésite pas à sortir le chéquier pour attirer les meilleurs joueurs du pays et à mettre en place les rudiments du professionnalisme en rémunérant ses joueurs, en les embauchant dans son usine. C’est ainsi qu’en 1930, Lozes devient la première vedette sochalienne. Une stratégie gagnante puisque les Lionceaux rencontreront rapidement leurs premiers succès régionaux, avant de truster le tout nouveau Championnat de France professionnel, à partir de 1932. Avec Antonio Lozes, désormais naturalisé français et éphémère international, comme starter du jouet de Peugeot. MR

#46 - François Remetter

C’est l’histoire d’un mec, attaquant de formation, qui, à force de faire le con quand il dépannait dans les buts, a fini par être installé à vingt ans dans les bois de la réserve du RC Strasbourg. La blague commence à devenir plus sérieuse quand « Le Voltigeur » brille au FC Metz et qu’il est sélectionné en équipe de France A en 1953. C’est donc cet énergumène que récupère Sochaux en 1954. Le genre de « fou génial » qui, malgré la période creuse que connaissent les Lionceaux à cette époque, arrivait à égayer les rencontres par ses sauts de cabri sur chaque ballon qui roulait jusqu’à lui. Demi-finaliste du Mondial 1958, il finira sa carrière à Limoges, où on l’a laissé rattraper le temps perdu sur le front de l’attaque. Une bonne blague a toujours une fin. MR

#45 - Kévin Anin

Saison 2010/2011 : Sochaux finit cinquième et européen. Grâce à ses tricoteurs Ryad Boudebouz, Marvin Martin et Modibo Maïga, mais aussi à celui qui se charge de la couverture : Kévin Anin, arrivé gratuitement du Havre en début de saison. Dès le début de l’exercice suivant, Anin choisit d’afficher son amitié à Maïga, en froid avec le public car désireux de signer ailleurs, quitte à se mettre lui-même Bonal à dos : « La première et dernière fois que le public m’a sifflé, c’était contre Ajaccio. Le coach décide de faire sortir Modibo tout en sachant qu’en faisant ça, Modibo allait se faire siffler… Mais il le sort et tout le monde le hue. Moi, Modi, c’est mon gars, je suis tous les jours avec lui, alors je vais lui faire un câlin direct. Juste derrière, il y a une touche pour nous. On me fait la passe, je fais contrôle poitrine, sombrero sur Cavalli. Le public me siffle… À ma prise de balle suivante, pareil… OK, très bien. J’étais fou, j’essayais de repérer des têtes dans le public. Je ne me faisais jamais siffler parce que je faisais toujours mon taf sur le terrain. Là, j’ai juste payé mon câlin à Modi. Mais je ne le regrette pas, c’est mon pote, c’est comme ça. » Quelque chose se casse. Plus tard, Kevin se sentira trahi par son président Alexandre Lacombe, qui niera l’intérêt d’Arsenal, refusera d’augmenter le salaire de son joueur et n’hésitera pas à le faire passer pour un mercenaire. « C’est dommage, j’étais vraiment bien à Sochaux, mais vraiment… » Le genre d’histoire qui donne envie d’abolir le « free hug » . MP

#44 - Jean-Pierre Posca

Plusieurs générations sochaliennes ont eu affaire aux bras épais du « Bison » , tout au long de ses 420 rencontres disputées entre 1971 et 1984. Jean-Pierre Posca a d’abord dû jouer des coudes pour se frayer une place au sein de la défense entre Albert Vanucci et Vojislav Melić. Puis, il a mis à contribution ses gros biscoteaux pour soutenir Genghini et Stopyra lors des campagnes européennes du FCSM. Enfin, c’est sur ses larges épaules que la nouvelle vague de Paille, Thomas et Rousset a pu se reposer. Pour ses adversaires, c’est une autre histoire, puisque leurs chevilles ont surtout eu affaire aux crampons de l’emblématique latéral à moustache. Un homme dur et du Doubs à la fois. MR

#43 - Souleymane Diawara

Si, en mai 2014, Souleymane Diawara a écrit l’histoire en découpant le ruban du Hall of Fame de l’OM, le sien a probablement débuté en 2004, en plein hiver, lors d’une double confrontation contre l’Inter d’Alberto Zaccheroni. C’était la belle période, celle de la C3 à Bonal avec Oruma, Pedretti, Frau, Flachez et les autres. Sochaux était alors un épouvantail et venait de dégommer le Borussia Dortmund. Souley, lui, en profitera pour faire redescendre Vieri d’un étage, à sa manière. Soit avec une petite gifle dans le pif. Diawara était alors arrivé à Sochaux sept mois plus tôt pour remplacer le roi Saveljić et ne repartira qu’en 2006. Juste assez pour finir de devenir un homme après un dépucelage autoritaire au Havre et pour gratter une Coupe de la Ligue en 2004 contre le FC Nantes. Avec une vision déjà accrochée aux gants : « Un footballeur n’est pas voué à rester chez lui. » MB

#42 - Jean-Jacques Marcel

Triple vainqueur de la Gambardella, la formation sochalienne n’a plus à faire ses preuves. Une spécialité maison que le club doit au côté précurseur de ses dirigeants. La guerre laissant un trou générationnel et des difficultés financières, « l’Opération Lionceaux » , première version du centre de formation, est lancée dès 1949 afin d’attirer les talents de tout le pays. Le Varois Jean-Jacques Marcel est l’un des premiers talents à sortir de cette pépinière. Recalé par l’OM, il est repéré à 18 ans par Paul Wartel qui va en faire un des maillons forts du milieu de terrain. Néo-international et vice-champion de France, JJM sera transféré en 1954 à l’OM contre 16 millions d’anciens francs (environ 24 000 euros), une somme record pour l’époque. Une période où la chaîne d’assemblage de Peugeot tournait à plein régime. MR

#41 - Karim Ziani

L’arôme d’un cru extraordinaire. Mowgli au milieu des vieux loups (Richert, Brunel, Leroy…). Lorsqu’il débarque à Sochaux lors de l’été 2006, Karim Ziani est déjà un artiste convoité, fraîchement nommé meilleur joueur de Ligue 2 avec Lorient. S’il est là, dans le Doubs, c’est grâce à celui avec qui tout a commencé, à Troyes, quelques années plus tôt : Alain Perrin. La suite est belle, entre une super saison en Ligue 1 et une victoire finale en Coupe de France face à l’OM. L’OM, ce sera d’ailleurs la marche suivante, mais surtout la tache sur la copie. Quelques jours avant la finale au stade de France, José Anigo vient en effet titiller Ziani, provoquant la colère folle du roi Plessis. Lui restera pro jusqu’au bout, porté par un talent trop grand pour Sochaux. Oui, c’est ce qu’on pensait, mais on connaît la malédiction Meghni-Martin. Putain de regrets. MB

#40 - Bernard Williams

L’Irlandais n’a que faire des acrobaties. La finale de Coupe de France 1937 offre un beau duel de l’Est entre Sochaux et Strasbourg. À la demi-heure de jeu, l’Alsacien Oscar Rohr balance une merveille de ciseau retourné, mais Bernard Williams gommera ce but d’anthologie en deux gestes : un centre parfait pour Lauri, puis une tête plongeante en fin de match pour offrir le titre aux Lionceaux. Débarqué de Douvres, avec un détour chez les amateurs de Valentigney, Bernie signe en 1933 pour le FCSM, convaincu par le manager écossais Victor Gibson. Le début d’une histoire marquée par la loyauté entre un homme, un club et une ville. Champion 1935 et 1938, l’ailier sera le seul joueur étranger à rester au club pendant la guerre, profitant de son nouveau passeport français. Après la Libération, il sera toujours là en tant que joueur-entraîneur adjoint, prenant sa retraite en 1947 sur un titre de D2. Lié à ce coin de la France, il ouvrira ensuite une petite épicerie à Montbéliard. « One love, one life » , aurait dit son compatriote Bono. MR

#39 - Mourad Meghni

Au départ, c’était la « destination rêvée » et quelques mois qui devaient servir de « tremplin idéal » après un apprentissage en Italie, à Bologne. C’était l’été 2005, Sochaux assumait être dans la fameuse saison de transition et il devait être la bonne pioche. Finalement : une vingtaine de matchs, de l’incompréhension et une trop grosse pression. Mourad Meghni est clair : « Avant Zidane, les médias ont passé leur temps à chercher le nouveau Platini. Mais moi, c’est vrai que ça m’a marqué. Et ça m’a vite fatigué cette histoire. » Avant lui, Bonal avait déjà connu Camel Meriem, autre talent brut rapidement comparé au double Z. Le théâtre du Doubs aura donc également connu Meghni, génie gâché du foot français détruit par des étiquettes et le documentaire Champions du monde en quelques mois à peine. S’il s’est un jour retrouvé à Sochaux, c’est parce que Domenech lui avait conseillé de revenir en Ligue 1 pour respirer. Finalement, Mourad Meghni ne se rappelle « même pas avoir gagné  » en un an, une première partie de saison sur le terrain et une seconde à l’infirmerie. Dur. MB

#38 - Lucien Laurent

13 juillet 1930 à Montevideo, France-Mexique, 19e minute de jeu. L’ailier droit Ernest Libérati dépose son vis-à-vis et centre en retrait. Lucien Laurent est là, dans l’axe, pour le reprendre de volée et propulser le ballon dans la lucarne. L’attaquant francilien vient de marquer le premier but de l’histoire de la Coupe du monde. Pour entrer dans la postérité, il a dû prendre congé des usines Peugeot où il travaillait depuis quelques mois avec son frère et traverser l’Atlantique en paquebot direction l’Uruguay. La fratrie a rejoint les rangs du club encore amateur du FC Sochaux, après avoir brillé avec le Cercle athlétique de Paris, finaliste de la Coupe de France 1928. « Lucien 1er » ne s’éternisera pas dans le Doubs plus de deux ans (avec un retour pour la saison 1935-1936 en pro cette fois), mais aura permis de promouvoir le savoir-faire sochalien à l’international. MR

#37 - Wilson Oruma

Il n’y a qu’un Wilson, et personne ne pense à Wilson Pickett. Aimer la vie, le foot, les sourires, c’est forcément adorer Wilson Oruma. Parce qu’Oruma, c’était la Ligue 1 qui ne souriait pas toujours, mais qui avait un charme unique. Parce qu’Oruma, c’était un style, une puissance, une audace, une allure et un homme. Un homme, oui, et un homme rare. Comme Guy Lacombe l’a un jour expliqué au sujet de son ancien meneur de poche dans les colonnes de So Foot, « le talent, c’est parfois dur à assumer » , mais Wilson Oruma, lui, l’assumait et n’y pensait pas vraiment d’ailleurs. S’il était là, c’était pour jouer, mais surtout pour jouer des gros matchs. Lorsqu’il était en Suisse, à Genève avec Lucien Favre, le bonhomme avait la réputation de ne s’allumer que lors des soirées européennes. À Sochaux, c’était un peu plus que ça, mais c’était aussi surtout ça. Personne n’oubliera jamais son match contre Dortmund, ni son quart de finale de Coupe de la Ligue à Lens (4-0) la même année, en 2004. Des kilos en trop, mais des kilos de talent que Bonal aura adoré pendant trois ans. MB

#36 - Jérémy Mathieu

Le parcours de Jérémy Mathieu a la particularité d’être allé à l’exact opposé de là où on voulait le caser. Fils de tenanciers de bar en Haute-Saône, ce garçon timide est repéré à 13 ans par le FCSM. Malgré des prédispositions tant physiques (1,90m pour 83kg) que techniques (plus à l’aise balle au pied que rapide) pour être un milieu récupérateur, Guy Lacombe va l’installer dès 2002 comme un latéral gauche infaillible. Caractère discret, allure dégingandée, Mathieu va faire son trou avec les A sochaliens, allant chercher une place européenne en 2003 et une Coupe de la Ligue en 2004. Alors qu’il aurait pu rester ce joueur type de la Ligue 1, il va devenir un taulier à Valence et une solide doublure au Barça. Même l’équipe de France, qui lui a longtemps fermé ses portes, fera une petite place au géant roux de Luxeuil-les-Bains. Tout ça en étant le latéral le plus lent de l’Est de la France. MR

#35 - Philippe Anziani

Enfant de Casablanca, Philippe Anziani a découvert la métropole et une autre approche du foot en arrivant à Sochaux. « Sochaux était dans une culture de jeu. On avait nos qualités individuelles et on les mettait au service de l’équipe, toujours. C’était aussi ce que nous inculquait le club. Tout le monde avait la même réflexion, tout le monde était tourné vers ça » , racontait-il dans les colonnes de France Football.

Une philosophie de jeu qui le portera jusqu’à être reconnu comme un des attaquants les plus doués de sa génération. International dès ses 19 ans, il participe à la folle épopée européenne de 1981. Anziani laissera aussi ce quintuplé claqué en avril 1984 face à Toulon (8-2). Qu’importe la calvitie, et en dépit de sa suspension pour dopage au Di-Antalvic en 1989, sa cote restera intacte à Bonal où il reviendra en 1998 pour s’asseoir sur le banc de l’équipe première. MR

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#34 - Dobrosav Krstić

Derrière ce patronyme à la douce sonorité balkanique se cache le premier nom d’une longue liste de joueurs yougoslaves que le FCSM s’est fait un plaisir d’accueillir. Défenseur arrivé en 1962 en provenance du FK Vojvodina, Dobrosav Krstić s’est rapidement acclimaté à la Franche-Comté pour disputer près de cent matchs avec les Jaune et Bleu, puis prendre les rênes de l’équipe une fois sa carrière achevée en 1967. C’est donc en bon éclaireur qu’il a guidé jusqu’à Sochaux ses compatriotes Vojislav Melić, milieu international de l’Étoile rouge et quatrième du Mondial 62, et Laszlo Seleš du FK Sarajevo. Le premier deviendra capitaine, alors que le second sera une garantie défensive pendant dix ans. Suivront l’attaquant Zvonko Ivezić en 1976, puis une décennie plus tard les Bosniaques Faruk Hadžibegić et Mécha Baždarević (sans compter le Croate Ivan Perišić ni le Slovène Valter Birsa). Balkan Beat Box. MR

#33 - Mevlüt Erdinç

Fils d’immigrés turcs installés dans le Jura, dans une fratrie de huit enfants, le Vlüt était à 13 ans déjà plus grand que les autres garçons de son âge. Un profil particulier qui n’a pas échappé aux superviseurs sochaliens qui lui font intégrer la même promo que Jérémy Ménez. La fameuse génération 87 donc. Mais s’il marque en novembre 2005 son premier but pour sa première apparition chez les pros face à Ajaccio, lui va décider de prendre son temps pour faire ses classes.

Il faudra attendre la saison 2006-2007 pour que l’attaquant franco-turc fasse sa mue. À partir du moment où Francis Gillot reprend l’équipe, Erdinç va planter huit buts sur la phase retour du championnat et sortir le FCSM des eaux troubles. Pour devenir la saison suivante le boss fort de l’attaque doubiste. MR

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#32 - Gilles Rousset

Gilles Rousset s’est toujours défendu de vouloir intimider ses victimes – les attaquants – mais a toujours assumé le fait de jouer « avec ses armes » . Son débarquement chez les grands porte d’ailleurs cette marque. 4 décembre 1982, le Sochaux de Pierre Mosca a rendez-vous à Brest. Rousset ne compte alors qu’un match en pro et doit se contenter d’un rôle de doublure derrière l’immense Albert Rust malgré le gros travail effectué avec lui par l’orfèvre Jacky Nardin. Et le choc : « J’ai fracturé la cheville de Radović à la suite d’un choc involontaire. Un incident qui m’a marqué car il n’a plus rejoué ensuite. » Il devra finalement attendre la chute de son club formateur en D2 en 87 – moment où Rust file à Montpellier – pour devenir le boss. Et quel patron ! Sochaux est alors emmené par les magnifiques Silvestre, Paille, Sauzée, Croci, Thomas et compagnie. C’est le bordel, la France voit la bande filer jusqu’en finale de la Coupe de France 88 et déboîter tout le monde en deuxième division. Rousset, lui, devient un véritable personnage, avant de filer à l’OL, à l’OM, à Rennes et en Écosse. Soit une référence à son poste mêlée à un caractère brûlant comme ce jour où il ira balancer des gifles lors d’un match à Toulouse avec Sochaux. Son explication, donnée au site Old School Panini : « Je bous en permanence intérieurement, et le jour où ça explose, je ne contrôle plus. Je gueule.(…)Notre problème à nous les gardiens, c’est l’énorme stress que nous accumulons et que nous ne pouvons évacuer. » Légende. MB

#31 - Marvin Martin

Tout a été écrit sur le double M, désigné comme le nouveau double Z un soir de doublé du côté de Donetsk en juin 2011. Tout a été dit sur le Marvin Martin qui n’a pas su assumer son nouveau statut du côté du LOSC. Toutes les questions ont été posées quand il a voulu se relancer du côté de Dijon la saison dernière. Mais tout cela n’aurait pas eu lieu si ce gamin n’avait pas surpris son monde, capable de prendre les clés du camion sochalien et de délivrer 17 offrandes lors de la saison 2010-2011, seulement deux de moins que Léo Messi et Nani, les meilleurs passeurs européens.

Un espoir à l’étonnante facilité technique et que l’insouciance de ses 22 ans a porté jusqu’en équipe de France avant d’être brûlé par l’impatience médiatique et populaire. « On a peut-être surévalué sa valeur à un moment donné au lieu de le laisser vivre » , reconnaissait son coach en jeunes, Éric Hély. Mais qui ne serait pas emballé à la suite de cette feuille morte dans la lucarne d’Ospina ? MR

À 3’07 :

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#30 - Franck Sauzée

Quand « La Sauze » est sortie de l’usine sochalienne, un soir de victoire en Gambardella en 1983, Sochaux a cru avoir entre ses mains le produit du futur. Un joueur box-to-box à l’aise sur tous les terrains, avec une caisse énorme, une intelligence de jeu capable de vous emmener très loin et surtout une reprise incroyable qui permet d’envoyer les balles avec de belles pointes de vitesse dans les filets adverses. Et c’est avec ce bolide, auteur de 16 buts en 30 matchs, que Sochaux arrivera à remonter en Division 1 en 1988, avec à la clé une de ses saisons les plus excitantes. Et c’est seulement ensuite qu’il parcourra les routes plus ensoleillées de Marseille et deviendra « Patator » , puis international français, puis consultant vedette du jeu vidéo FIFA. Le système de navigation GPS n’était pas encore totalement au point à l’époque. MR

#29 - André Maschinot

Si l’histoire a retenu Lucien Laurent comme le premier buteur de la Coupe du monde, ce serait occulter la performance d’André Maschinot ce même 13 juillet 1930 à Montevideo. L’attaquant tricolore est l’auteur d’un doublé qui a scellé la victoire tricolore face aux Mexicains en ouverture de ce Mondial originel. Un exploit pour le Belfortain, qui s’est fait remarquer pour ses performances sous le maillot sochalien de 1929 à 1937. Par sa puissance et son acharnement aux avant-postes, « Bouboule » était une pièce essentielle de la machine jaune et bleu, championne de France en 1935. Qu’on se le dise : la France aurait été moins friable avec une ligne Maschinot. MR

#28 - Yannick Stopyra

Stopyra, c’est d’abord un casque, formé en Bretagne avant d’exploser à Sochaux. L’histoire aura duré quatre ans, mais aura suffi à déposer la gâchette à la table des plus grands buteurs français de l’histoire. Tout commence à la fin des années 1970, avant son passage au bataillon de Joinville, avec quatorze pions claqués dès sa première saison chez les pros, à dix-huit ans. La force de Yannick Stopyra, ce sont les airs, mais l’international français qu’il deviendra rapidement déteste être réduit à cette qualité. Il suffit de se rappeler sa sortie dans la presse après un match au Luxembourg avec les Bleus en 1984 : « Je ne crois pas qu’on me sélectionne uniquement pour mon jeu de tête. Ou alors, je me coupe les jambes, je m’installe sur une chaise et j’attends que les ballons arrivent sur mon front. » À Sochaux, Stopyra se fait alors un nom, manque les joutes de 1982 et 1984 avec Bleus, mais explosera définitivement à partir de la Coupe du monde 86, alors qu’il marche sur la D1 avec Toulouse. Avec, dans ses souvenirs, une demi-finale d’UEFA en 1981 contre l’AZ Alkmaar et une place de dauphin avec le FCSM la saison précédente. Ah, ces soirées-là. MB

#27 - Maxence Flachez

Une ligne a toujours guidé la vie de Maxence Flachez. Un truc qu’il résume sous l’expression « vecteur humain » . Devenu progressivement entraîneur à l’OL, l’ancien capitaine du FC Sochaux a d’ailleurs conservé un modèle tiré du Doubs : Jean Fernandez. « Il préférait un homme bon et un joueur moyen, plutôt qu’un talent qui foutait le « merdier ». Je suis un affectif à la base et les rapports humains comptent beaucoup pour moi. Avec un jeune qui va me donner satisfaction dans le travail et dans le comportement, je serai certainement plus indulgent qu’avec un joueur qui me la fera à l’envers. Le plus délicat dans ce métier, c’est d’être juste » , expliquait-il y a quelques années au site Football 365. Juste, Flachez l’aura été pendant huit piges chez les Lionceaux, devenant exemple et pilier, chef de meute et ambianceur. Si Sochaux a un temps retrouvé le succès, c’est aussi grâce à lui. Peut-être surtout, d’ailleurs. Génération Ligue 2 2001. MB

#26 - Gérard Soler

Venir à Sochaux et ne pas être « utilisé  » ni « exploité  » . Voilà pourquoi Gérard Soler a débarqué un jour dans le Doubs. Il avait alors dix-huit ans et n’était à l’époque encore personne, si ce n’est un mec qui avait tout à prouver après quelques belles saisons en D3 avec l’AS Poissy. Soler débarque, regarde dans les yeux les monstres que sont alors Eugène Battmann, Albert Vanucci ou encore Philippe Piat. Nous sommes dans les années 1970 et le gamin d’Oujda va devenir en homme entre les pattes de Paul Barret. Un temps, il sera décalé sur le côté pour laisser Robert Pintenat, mais peu importe, Soler est un buteur, un petit phénomène qui va progressivement devenir international avant de s’envoler complètement à Bordeaux avec Aimé Jacquet. Gérard Soler a déjà laissé Bonal derrière lui, mais on n’oublie jamais un Gérard. Encore moins celui-ci. MB

#25 - Jean-Christophe Thomas

De la formidable génération 1964-1965, Jean-Christophe Thomas a longtemps été considéré comme la troisième roue du bicycle. Car deux noms ressortiront régulièrement avant le sien : Franck Sauzée, le patron au milieu, et Stéphane Paille, le virtuose plein de caractère devant. Vainqueurs de la Gambardella 1983, c’est ensemble qu’ils vivent les aventures en Coupe de France, avec une finale perdue aux tirs au but face à Metz, et de la remontée en D1 en 1988. Sauf que Thomas n’ira pas aux Championnats d’Europe Espoirs qui consacreront la même année ses deux compères aux yeux du grand public. Mais son travail et son dévouement pour ses couleurs (323 matchs au FCSM) finiront par payer puisqu’il gagnera le droit de disputer la Coupe UEFA avec son club et rejoindra « La Sauze » en 1992 du côté de l’OM pour devenir lui aussi vainqueur de la C1. Les troisièmes seront les premiers. MR

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