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Le monstre est-il de retour ?
Méconnaissable en 2014, le capitaine du PSG Thiago Silva avait sans doute touché le fond à Bastia en janvier (défaite 2-4). Depuis, le Brésilien s'est repris en main – un peu comme toute la défense parisienne – et (re)vient petit à petit à des standards assez hallucinants.
Saint-Étienne, Rennes, Lille. Le PSG reste sur trois victoires sans prendre le moindre but. Trois matchs avec un très bon Thiago Silva, brassard au bras. Pas forcément un hasard. Comme à la belle époque, serait-on tenté de dire. Et ça fait bizarre de le souligner après cette année 2014 catastrophique, aussi bien en club qu’en sélection. Bien que demi-finaliste de la Coupe du monde, l’ancien Milanais est revenu de son pays avec la gueule de bois et les glandes lacrymales en lambeaux. Heureusement pour son club et lui, il a regardé les siens en prendre 7 face aux Allemands depuis les tribunes, il était suspendu. Dès son retour dans la capitale, Thiago Silva a pourtant voulu se remettre au travail très vite. Trop vite sans doute. Le garçon se blesse à la cuisse lors d’un match amical disputé à Naples. On est en août et le numéro 2 du PSG va passer la première partie de saison à l’infirmerie avant de mettre un temps fou à revenir…
« Thiago est un monstre, un phénomène »
Le déclic aura finalement lieu en 2015, à Bastia. Curieux quand on sait que les Parisiens en ont pris 4 à Furiani avec leur défense type. Depuis, le PSG a resserré les boulons défensifs et Thiago Silva semble assumer son statut. 2014 est oublié et les doutes qui allaient avec. Et ça, Blanc avait du mal à le comprendre. « Comment on a pu douter du potentiel de Thiago Silva ? On peut admettre qu’il était dans une mauvaise passe, mais remettre en doute ses capacités… Il a eu un passage difficile, mais son potentiel est très grand. S’il a la confiance, cela donne les matchs qu’il nous fait. On a envie qu’il revienne à son meilleur niveau » , a déclaré le coach parisien avant la demi-finale de Coupe de la Ligue disputée à Lille. Quand le PSG allait moins bien, d’aucuns ont émis l’hypothèse de sortir le Brésilien du onze de départ. Blanc n’a jamais cédé, répétant qu’il fallait « insister avec Thiago Silva » . Il a bien fait. Plus tranchant, plus haut, plus vif.
Depuis un mois, on commence à retrouver le défenseur si impressionnant de 2012. Il va au duel, prend tous les ballons de la tête, anticipe, relance, régule, parle, replace, rassure, gère les départs de feu. Bref, Thiago Silva recommence à faire peur… à ses adversaires. Tout le monde le voit. À commencer par les défenseurs adverses et Sylvain Armand, qui a connu le Monstre pendant une saison dans la capitale. Ainsi, dans les colonnes de Metro, l’ancien Parisien s’est livré sur le renouveau du numéro 2 de la capitale : « Il revient dernièrement au niveau auquel je l’ai connu quand il est arrivé. C’est d’une telle facilité de jouer à ses côtés, aussi bien à l’entraînement qu’en match. J’ai eu beaucoup de chance d’appartenir à cette équipe. Thiago est un monstre, un phénomène. Il a eu cette Coupe du monde qui lui est restée en travers de la gorge. Physiquement et mentalement, il n’était pas forcément au top, car il est revenu très tôt à Paris après l’échec du Brésil. »
Chelsea et Ferrari
Comment le joueur s’est-il reconstruit ? En accumulant les matchs, déjà. Physiquement, le garçon semble monter en puissance. La peur de se blesser s’est évaporée et ses interventions sont tranchantes, franches, décisives. Mentalement, il semble avoir enfin tourné la page 2014. Avec David Luiz, Maxwell et Marquinhos, le joueur est aussi bien entouré en défense. Il se sent comme chez lui. Chez lui, justement, parlons-en. Heureux en couple et père de deux mouflets, Thiago Silva abreuve son compte Instagram de vidéos et photos à la fois naïves et touchantes de sa vie privée. On peut ainsi le voir avec un chapeau de Mickey ou au volant d’une Ferrari miniature pour gamin sur son parquet flottant parisien. L’homme a systématiquement la banane aux lèvres. Même cette histoire de brassard retiré en équipe du Brésil est oubliée. Aujourd’hui, Thiago Silva remonte la pente. Pour s’assurer que le numéro 2 est bel et bien de retour aux affaires, il faudra traverser février en patron. À Lyon, ce dimanche soir, pour commencer, mais surtout face à Chelsea dans dix jours. Et là, on pourra dépoussiérer le titre le plus pompeux du monde, celui de « meilleur défenseur du monde » .
Par Mathieu Faure