Il convient de le noter : la réussite de Casemiro ressemble étrangement à celle de Zinédine Zidane. Comme si ce dernier avait insufflé le succès dans le système sanguin du Brésilien. La trajectoire du Sud-Américain profite en effet grandement de celle, parfaite, du Français. À moins que ce ne soit l’inverse. Lancé par Rafael Benítez avant son licenciement, Case n’avait remporté que quatre matchs sur sept sous les ordres de l’Espagnol. Et n’avait pas laissé une grande impression. Avec le double Z, l’ancien de São Paulo est devenu indispensable dans l’entrejeu de la Maison-Blanche, a fait évoluer son jeu (normal vu son jeune âge), a remporté deux coupes aux grandes oreilles et une Liga. Surtout, il a démontré que le Real devait compter sur lui pour construire un avenir désormais menacé par la lassitude de la gagne.
Destins liés ?
Contre la Juve, Casemiro a donc fait comme d’habitude. Il a commencé doucement, mangé par les crochets phénoménaux de Paulo Dybala et échappant au carton jaune, sans paniquer. Puis, il a observé, analysé et s’est tranquillement lancé. N’hésitant pas à tenter sa chance (deux tirs dont un but, deux dribbles), il s’est montré ultra précis (93% de passes réussies, troisième meilleur total) et n’a pas lâché son costume de guerrier (sept tacles, meilleur total loin devant les quatre de Sergio Ramos). Autant dire que Carlos Henrique Jose Francisco Venancio Casimiro, de son nom complet, a fait bien plus que le taf, que ce soit défensivement ou offensivement.
En réalité, si Zizou a tactiquement battu Massimiliano Allegri comme il a vaincu Diego Simeone ou Carlo Ancelotti avant ce samedi soir, c’est en grande partie grâce à son Claude Makelele version contemporaine. Dans un onze porté constamment vers l’avant, Casemiro représente la balance indispensable pour permettre à Cristiano Ronaldo, Isco et Luka Modrić de pouvoir se projeter vers le but adverse sans trop se soucier des conséquences. En quelque sorte, celui qui a disputé toutes les minutes de LDC depuis la fin de la phase de groupes constitue la confiance nécessaire et transpire la sérénité de son coach. S’il commence en plus à inscrire des pions décisifs, son futur risque d’être flamboyant. Comme celui de son entraîneur ?
Par Florian Cadu
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