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Laurent Blanc, la dernière séance ?

Par Mathieu Faure
4 minutes
Laurent Blanc, la dernière séance ?

Trois jours après le crash de Bastia (défaite 2-4 alors que les Parisiens menaient 2 à 0), le PSG rejoue dès ce soir à Saint-Étienne en quart de finale de Coupe de la Ligue. Tenant du titre, le PSG joue plus qu'une place dans le dernier carré. Laurent Blanc, notamment, y joue un peu sa tête. À moins qu'il ne soit déjà trop tard...

Antoine Kombouaré licencié alors qu’il venait d’être sacré tel une légende d’automne, Carlo Ancelotti grondé alors qu’il était en train de faire franchir un palier au club. En général, les dirigeants qataris ont du mal avec la patience. Or, avec Laurent Blanc, l’effet est inverse. Depuis le début de saison, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France n’arrive pas à rendre son groupe de petits champions compétitif. Bien entendu, tout n’est pas entièrement de sa faute. Mais comme dans toute petite entreprise qui tousse, les têtes qui dépassent servent de fusible. Actuellement, Blanc doit surveiller sa nuque. Le couperet n’est pas loin. Une défaite à Geoffroy-Guichard rendrait la suite de son aventure parisienne compliquée. Très compliquée.

Méthode dangereuse

Au fond, que reproche-t-on à Lolo Blanc ? Beaucoup de choses à la fois : le niveau athlétique de son équipe, son absence d’autorité sur le groupe, son incapacité à changer son fusil d’épaule, sa propension à être constamment sur la défensive, sa capacité de réaction très limite, etc. On peut en trouver des tonnes. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, c’est bien connu. Mais quitte à tomber, Laurent Blanc préfère le faire avec ses idées. Vivre et laisser mourir, en quelque sorte. Alors que la situation sportive est limite, le coach du PSG a préféré partir à la guerre sans Ezequiel Lavezzi et Edinson Cavani, toujours punis de leurs vacances prolongées pour le troisième match de suite. C’est dur, doux et dingue. Pour l’instant, Blanc met tout le monde dans le même sac pour expliquer les défaites là où Marcelo Bielsa, par exemple, prend tout sur ses épaules. A dangerous method comme on dit. Dans l’urgence, c’est surtout dans les mots que Blanc est attendu au tournant. Comment redonner l’envie et le moral à des troupes affaiblies ?

Thiago Silva, son sacerdoce

Parce que oui, le PSG ne fait plus peur à personne, à l’exception de lui-même. À Bastia, l’équipe s’est liquéfiée après la réduction du score de Boudebouz. « On avait l’adversaire dans notre gueule, il ne fallait pas le lâcher. Si, à la moindre difficulté, tu lâches, ça veut dire qu’il y a un problème mental. Ça se règle collectivement, mais ça peut prendre un peu de temps » , a lâché Blanc en conférence de presse. L’ordre et la morale ont foutu le camp. Même Ibrahimović s’y met sur son application Zlatan Unplugged : « Quelque chose qui ne m’était jamais arrivé avant s’est produit. Mener 2-0 et perdre 4-2, c’est une première. Il y a plein de petits détails qui font la différence. C’est une défaite sportive, puis mentale. » Dans cette mélancolie chronique, le cas de Thiago Silva interpelle. Le capitaine du PSG n’avance plus. Il ne rassure même plus. À tel point que son maintien dans le onze de départ revient à chaque point presse. « On va insister avec lui » , martèle son entraîneur. Le sortir de l’équipe tuerait définitivement le joueur. Le maintenir pénalise le club.

Sacré dilemme, donc, sur lequel Blanc n’a pas de réponse ni de délai à apporter : « Quand ça touche à la tête, attention, personne n’est à l’abri. Quand c’est technique ou tactique, l’entraîneur et les joueurs peuvent y remédier. Quand ça touche le mental, c’est plus compliqué. Les gens sont différents, parfois très différents. C’est plus compliqué pour un entraîneur. » Ce soir, Laurent Blanc n’a plus grand-chose pour se sauver. Une bible et un fusil, en fait. Peut-être sa dernière cartouche d’ailleurs. Et s’il manque la cible ? Cela pourrait ainsi mettre fin à l’aventure parisienne d’un homme qui, au fond, n’aura pas à rougir de son bilan sur le banc du PSG. Mais parfois, les aventures ne sont pas faites pour durer. Et comme aimait le dire Hubert Bonisseur de La Bath : « Avec moi, les histoires d’amour ne s’écrivent pas dans le temps, ce sont des histoires courtes, compactes, passionnelles. D’aucuns ont une aventure… Je suis une aventure et je me devais de vous en prévenir. »

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