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João Pereira la droite forte

Par William Pereira
4 minutes
João Pereira la droite forte

Après Miguel et Bosingwa, João Pereira perpétue la grande lignée d'arrières droits talentueux au sein de l'équipe portugaise. Annoncé partout, même au PSG, il a finalement atterri à Valence. Mais qui est vraiment le nouveau coéquipier d'Adil Rami?

Pour un premier match test avant l’Euro, le Portugal a décidé de commencer doucement, par une petite Macédoine en entrée, histoire de voir qui en a assez dans le ventre pour passer au plat principal. Car, dans un groupe qui comporte l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, la collation risque d’être lourde. Ce casting pour entrer dans le onze de départ, les joueurs-clé de l’effectif, dont fait partie João Pereira, en seront dispensés. Tout juste transféré du Sporting vers Valence pour 3,6 millions d’euros – même l’OM ne se serait pas fait arnaquer à ce point – le latéral droit de la Selecção n’a aucun rival depuis l’arrivée de Paulo Bento.

Bosingw-out

En fait, c’est surtout depuis le pétage de plombs de José Bosingwa que Pereira se la coule douce sous les couleurs du Portugal. Le latéral de Chelsea était le seul à pouvoir lui disputer la place d’arrière-droit, voire même à le réduire au rang de simple remplaçant, jusqu’à ce qu’il annonce ne plus vouloir jouer en équipe nationale sous l’ère Bento. Ce n’est pas le tout nouveau Valencian qui s’en plaindra, lui qui a été choisi par son sélectionneur pour une question d’équilibre. Derrière lui, pour jouer les suppléants, Miguel Lopes est réduit au simple rang de faire-valoir. Avec une dernière demi-saison de bonne facture à Braga, et aucune sélection à son compteur, le joueur qui a éclos au FC Porto ne tient pas la comparaison avec un mec que la moitié de l’Europe voulait l’hiver dernier. Car l’absence de concurrence au sein de la Selecção ne fait pas pour autant de João Pereira une solution de secours, tel qu’Helder Postiga ou Hugo Almeida en pointe. Capable d’attaquer, de défendre, de dribbler, de centrer et même de planter des banderilles, il s’inscrit dans la continuité de ses récents prédécesseurs, le gabarit en moins. Un jeu polyvalent qui s’explique par le simple fait que le Lisboète – formé à Benfica – ait débuté sa carrière professionnelle au poste de milieu de terrain avant de reculer d’un cran, à l’instar de Fabio Coentrao, son homologue de gauche.

Sentiers accidentés avant la gloire

Pereira n’a pas grand-chose en commun avec le latéral gauche des Galactiques. Pas de coupe de cheveux improbable, pas de stage chez un artisan boulanger, ni dans le bâtiment. Mais tout comme « Boucle d’or », le nouveau coéquipier d’Adil Rami a connu un début de carrière poussif qui l’a empêché d’éclore plus tôt au top niveau. Si Giovanni Trapattoni ne s’était pas cassé de Benfica après un titre obtenu lors de sa première et unique saison chez les Aigles, Pereira serait rapidement devenu un cadre de l’équipe « encarnada ». Sauf que Ronald Koeman est passé par là. Le successeur de Trapattoni l’a gentiment expédié sur le banc dans un premier temps, puis sur le canapé de son appartement, histoire de lui faire gagner du temps de jeu sur sa console. S’ensuit pour Pereira un tragique départ à Gil Vicente, d’abord en prêt, puis en CDD, malgré la relégation du club en D2 et les magouilles qui s’y trament en interne. Si les recruteurs de Braga n’avaient pas remarqué son talent pendant sa saison en enfer, il n’aurait jamais pu intégrer la Selecção, même en rêve. Arrivé en 2007 dans le Minho, la poisse le lâche enfin, et il n’a besoin de briller que pendant une saison et demie pour qu’un autre club de Lisbonne veuille le prendre sous sa houlette. Bonjour le Sporting, prends-ça Benfica.

La malédiction de l’arrière-droit

Revenir de loin, c’est bien, c’est beau et ça met en confiance. Tant mieux pour Paulo Bento, car ses hommes auront au moins besoin de ça pour passer l’épreuve du groupe élitiste dont le tirage au sort a accouché. Le seul hic avec João Pereira, c’est son inexpérience des très grands matchs et des compétitions internationales, aussi bien en club qu’en équipe nationale. Cela fait des lustres qu’il n’a pas entendu la musique de la C1 retentir dans ses oreilles, et rien que pour ça, il est heureux de débarquer à Valence. Depuis quatre ans, il ne connaît que la C3. Est-ce vraiment un problème? Pas forcément. Contre Manchester City ou Bilbao, il a démontré être à la hauteur des meilleurs à ce poste-là en humiliant offensivement ou défensivement ses vis-à-vis. Pour Paulo Bento, Pereira est une assurance régularité. De plus, son volume de jeu colle parfaitement avec la conception du métier d’arrière latéral que possède le coach lusitanien. Courir 12 kilomètres par match et épauler les attaquants au front n’est pas un problème pour le néo-Valencian, comme c’était le cas pour Miguel ou Bosingwa. Mais attention, à trop tirer sur les jambes de Pereira, Bento s’expose à perpétuer la malédiction qui touche les arrières droits portugais. Celle à cause de qui les genoux de Miguel ont lâché à plusieurs reprises – lors de la finale de l’Euro 2004 notamment. Bosingwa avait aussi été touché au genou lors de la saison 2009-2010, l’empêchant de disputer la Coupe du monde 2010. Si ça continue, Miguel Lopes aura finalement plus de temps de jeu que prévu en Pologne et en Ukraine…

Edoardo Bove : et maintenant ?

Par William Pereira

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