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Ibrahima Konaté : « Je suis en équipe de France, pourquoi faire la tête ? »

Propos recueillis par MB, à Split
Ibrahima Konaté : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je suis en équipe de France, pourquoi faire la tête ?<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Appelé de dernière minute en équipe de France pour remplacer Raphaël Varane, Ibrahima Konaté a interrompu ses vacances pour goûter aux joies de la sélection. Le défenseur de Liverpool était ce mardi en conférence de presse, avec une certaine fraîcheur dans ses propos.

Dans quelles conditions as-tu appris ta première convocation chez les Bleus ?J’étais avec mes amis sur un bateau, en Grèce. On était en train de s’amuser, de rigoler. À un moment donné, j’ai été chercher mon téléphone par hasard. J’ai vu que j’avais deux appels manqués. Comme je ne connaissais pas le numéro, j’ai décidé de rappeler. Pendant cinq minutes, j’ai été un peu perdu, je voyais mes amis en train de danser… Comme c’était confidentiel, je ne pouvais pas prévenir ma famille, mais quand la nouvelle est sortie dans les médias, ça a été une énorme fierté, pour moi, ma famille, mes amis : tout le monde. En arrivant ici, j’ai été très bien accueilli. Je connais beaucoup de joueurs parce que j’ai joué avec certains dans les sélections de jeunes, à Paris ou à Sochaux. Ça a forcément facilité mon intégration.

J’ai vu que j’avais deux appels manqués. Comme je ne connaissais pas le numéro, j’ai décidé de rappeler. Pendant cinq minutes, j’ai été un peu perdu…

Es-tu prêt à jouer dès vendredi ?C’est sûr que c’est un peu plus difficile pour moi, car j’étais en vacances. Après, contrairement à d’autres qui ont coupé un peu plus tôt, j’ai eu la chance de jouer la finale de la Ligue des champions, donc j’ai encore un petit peu de rythme. Maintenant, est-ce que je suis prêt ou pas ? De toute façon, je n’ai pas le choix. Je suis un soldat et je serai là pour l’équipe si on fait appel à moi. Je suis un compétiteur et je pense que chaque membre du groupe a envie de jouer, sinon on ne serait pas là. Je suis au service du groupe. C’est le sélectionneur qui prend les décisions, mais je vais m’entraîner et s’il a besoin de moi, je serai prêt.

Tu as vécu une grosse première saison à Liverpool. Est-ce facile de digérer tout ce que tu vis depuis quelques mois ?Non, je ne pense pas que c’est facile. Je le disais d’ailleurs au coach : la saison a été vraiment intense émotionnellement pour moi en tant que jeune joueur. Là, en plus, j’étais en vacances, j’avais décidé de tout couper, et on m’appelle en équipe de France. (Rires.) C’est trop pour ma tête, mais bon, c’est le métier, et je suis prêt pour ça.

L’équipe de France évolue parfois à cinq et parfois à quatre derrière. Est-ce que tu as une préférence ?Peu importe le système, je n’ai pas de préférence. À Leipzig, j’ai longuement joué à trois derrière. À Liverpool, c’est à quatre, donc j’ai mes habitudes dans chaque animation. Maintenant, c’est vrai qu’il y a aussi, comme à tous les postes, une forte concurrence. C’est aussi ça qui nous permet d’être toujours focalisé et de toujours chercher à progresser. S’il y a une forte concurrence, ça veut dire qu’il y a de très bons joueurs, et s’il y a de très bons joueurs, ça veut dire que le niveau est haut : c’est bien pour l’équipe de France.

As-tu pensé que les choses iraient aussi vite pour toi ?Je disais le soir de la finale de la Ligue des champions que d’aller au Qatar était un objectif à court terme, mais je ne pensais pas que ça irait aussi vite. (Rires.) Maintenant, ce n’est pas une fin en soi, bien au contraire. Je suis content d’être là, mais je veux encore plus bosser pour aller à la Coupe du monde avec le groupe.

Quels sont les joueurs qui t’ont fait rêver, petit, quand tu regardais l’équipe de France ?Tout le monde… Je ne peux pas tous les citer. C’est vrai que quand je repense à tout ça, jamais je n’aurais pu me dire qu’un jour, moi aussi, je porterais ce maillot bleu, avec ce coq. Aujourd’hui, j’y suis, mais il faut vivre le truc et ne pas trop rêver.

Je regarde souvent les statistiques et j’ai souvent remarqué que Van Dijk courait moins que moi lors des matchs. Au départ, je ne comprenais pas pourquoi, mais en fait, c’est juste le placement, son intelligence de jeu…

Qu’as-tu appris concrètement cette saison à Liverpool aux côtés de Virgil van Dijk ?Même si c’est le meilleur défenseur du monde, il n’y a pas que lui qui m’a appris des choses. L’ensemble du groupe m’a apporté. J’ai aussi eu la chance d’évoluer aux côtés de Matip et Joe Gomez. C’est trois joueurs d’expérience, qui sont à Liverpool depuis très longtemps. Ils me font tous grandir au quotidien, mais ce n’est que le début. Aujourd’hui, je suis un joueur qui va vite, qui n’a pas peur balle au pied, mais je peux encore progresser. J’avais déjà évolué avec une ligne défensive très haute avec Nagelsmann lorsque j’étais à Leipzig, mais cette saison, j’ai vraiment appris tellement de choses… Un exemple : je regarde souvent les statistiques et j’ai souvent remarqué que Van Dijk courait moins que moi lors des matchs. Au départ, je ne comprenais pas pourquoi, mais en fait, c’est juste le placement, son intelligence de jeu… Je dois encore m’inspirer de lui pour économiser de l’énergie pour d’autres choses plus essentielles dans le match.

Certaines trajectoires en équipe de France peuvent être fulgurantes. Est-ce que tu te mets la pression par rapport à ça ?Bien sûr que les premières peuvent être déterminantes. Maintenant, je ne me mets pas de pression du tout. Je peux comprendre la pression : tu représentes ton pays, tous les gens te regardent… Après, à titre personnel, je vais me préparer normalement. Ça reste un match de foot, donc pour la première, il ne faut pas trop trop réfléchir.

Est-ce que quand on est titulaire à Liverpool, on vise forcément une place de titulaire à court terme chez les Bleus ?Bien sûr que c’est un objectif. Maintenant, il y a de très bons joueurs à mon poste, certains avec beaucoup plus d’expérience que moi. C’est à moi de faire le travail en club. La sélection était un objectif. Aujourd’hui, j’y suis. Quand je dis que ce n’est pas une fin en soi, c’est juste qu’il ne faut pas se dire : « C’est bon, c’est fait. » Bien au contraire : ça doit me donner encore plus d’énergie pour bosser et revenir.

En quoi partir tôt à l’étranger a affecté ta carrière ?J’ai pris cette décision, et ça m’a plutôt réussi. L’Allemagne m’a beaucoup aidé, parce que quand tu changes de culture, tu dois t’adapter à plus de choses et être plus sérieux que quand tu es dans ton cocon. Ma famille a également été très présente. Je pense que ça m’a plutôt bien réussi.

On te voit beaucoup rire aujourd’hui. C’est pour évacuer la pression ?Non, je suis toujours comme ça. J’essaie d’apporter de la joie de vivre. Il n’y a pas de raison d’être triste. Après l’entraînement, je vais rentrer, appeler ma famille, je suis en bonne santé… Et aujourd’hui, je suis en équipe de France. Pourquoi faire la tête ? Il n’y a aucune raison !

Es-tu un grand consommateur de foot au quotidien ?Je vais vous dire un truc : avant, je ne regardais aucun match. Mes coéquipiers à Leipzig me le reprochaient beaucoup. Après, j’ai compris que c’était important, notamment avec Van Dijk, qui me parle souvent des attaquants que l’on va affronter. Il me dit parfois : « Lui, il joue comme ci. Lui, comme ça… » Moi, avant, je ne le savais pas, sauf que ça peut te faciliter les choses lors des rencontres. Des fois, on a envie de penser à autre chose, mais il faut aussi savoir être focus.

J’aimerais être une source d’inspiration pour les plus jeunes. Ce serait déjà une grande victoire pour moi.

As-tu des modèles ?Sergio Ramos et Virgil van Dijk. Ramos, c’est la grinta. Ce qu’il a fait au Real m’a marqué : c’est un leader positif, capable de marquer des buts, d’apporter énormément à son équipe, sur et en dehors du terrain. Je me souviens avoir lu un jour l’une de ses interviews où il se décrivait en chef de navire, qui arrivait avant tout le monde à l’entraînement et repartait après tout le monde. C’est forcément inspirant.

Peux-tu nous parler un peu de ton rapport à ton quartier, à Paris ?J’aimerais être une source d’inspiration pour les plus jeunes. Ils voient parfois certaines choses qui ne sont pas dans la bonne voie. Quand ils me voient, qu’ils voient ce que je fais pour le quartier, si ça peut les inspirer pour croire en ce qu’ils veulent faire, ça serait déjà une grande victoire pour moi. L’autre chose, c’est que je n’ai pas eu trop l’occasion de voir les amis avec qui j’ai grandi au quartier dans mon enfance, donc quand je reviens, j’essaie de leur donner un peu de ce que je vis. Je pense que c’est le minimum.

Tu as aussi eu la capacité à être décisif offensivement cette saison. C’est une petite nouveauté, non ?Je n’ai pas toujours eu ça en moi. Avant, je pense que je ne croyais pas vraiment en moi sur les corners. J’y allais, mais c’est tout. Puis, un jour, j’ai échangé à l’entraînement avec Thiago Alcántara, et il m’a dit : « Quand tu montes sur corner, il faut y croire. Tu as un gabarit, tu peux faire mal. » J’ai eu la chance d’en mettre un. Après, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ça a suivi (rires), donc tant mieux. Après, je ne cherche pas la gloire.

Il y a trois ans, tu as connu une grosse blessure. Certaines personnes à Leipzig ont douté de ta capacité à revenir. As-tu le sentiment de revenir de très loin ?En toute honnêteté, je n’ai pas douté de moi. En revanche, c’est à ce moment-là que tu vois vraiment le monde du foot. Avant ça, je faisais une saison assez exceptionnelle avec Leipzig. Puis, avec la blessure, tu vois qu’on ne fait plus trop attention à toi, que les choses changent… Ça a finalement été une source de motivation, et aujourd’hui, j’ai retrouvé à mon niveau, mais encore une fois, j’espère que ce n’est que le début. Je veux aller encore plus loin.

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