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Faites entrer Carlos Tévez

Par Mathieu Faure
Faites entrer Carlos Tévez

C'est l'histoire d'un petit trapu amoureux du soleil qui réussit à se faire aduler par les deux clubs de la ville la plus britannique du pays. Le pire, c'est qu'il ne cache pas son désamour pour cette bourgade de soûlards. Et personne ne lui en veut vraiment.

Carlos Tévez et les fans de Manchester, qu’ils soient de City ou de United, c’est un peu comme une vie de couple : on est confronté à tous les sentiments. De l’amour, de la haine, de l’incompréhension, des regrets, de l’espoir et beaucoup de mots. Quand il brillait à Old Trafford, les travées du stade avait créé un chant pour l’Apache : « Qui est cet homme qui vient d’Argentine / Qui est cet homme qu’on adore tous / Il joue avec Rooney, il joue avec Wes / C’est notre superstar Tévez / Et pour toujours il marquera pour United. » Naturellement, quand Carlos a décidé de troquer sa liquette rouge pour celle du voisin de City, les paroliers sont passés d’une ambiance Jean-Jacques Goldman à Seth Gueko : « Qui est cette chatte qui vient d’Argentine / Qui est cette pute attirée par l’argent / Carlos Tévez, c’est son nom / Il n’a pas de cerveau / Et il ne gagnera plus jamais un seul titre. » Le genre de refrain qui ne touche pas le petit trapu dans son amour propre. Et pour cause, quand on a reçu une marmite d’eau bouillante sur la tronche à 5 ans, une balançoire dans les chicots à 9 ans et perdu son père avant ses 10 ans – tué de 28 balles par un gang du nom de Backstreet Boys – un vulgaire chant ne blesse pas. Au contraire.

D’autant que Tévez, devenu depuis champion d’Angleterre avec City après avoir soulevé le trophée avec United, est du genre à se moquer du qu’en-dira-t-on. Après tout, l’Argentin est un OVNI dans le football moderne. On parle d’un mec qui appartient à Kia Joorabchian, un Iranien avec cinq passeports. Un proche d’Abramovitch qui n’a pas hésité à débourser 20 millions d’euros pour s’acheter Tévez. Oui, Carlitos est un vulgaire canasson de course. Il joue où son propriétaire l’entend : Corinthians, West Ham, United, City. Un CV en forme de n’importe quoi. Aucune logique. Aucun respect. Pourtant, Carlos a été le roi partout où il est passé depuis ses débuts en fanfare à Boca Juniors. À United, il est de l’équipe qui s’adjuge la C1 2008 et plante même un pion lors d’une belle victoire à Anfield, l’ennemi intime. Avec Rooney, ils forment le duo le plus ugly de la planète. Parti sous les crachats chez le voisin de City, Carlitos ne met pas longtemps avant de se mettre le public citizen dans la poche. Un véritable caméléon. Là où l’Argentine avait façonné un joueur zigzagant le long des lignes, l’Angleterre en a fait un attaquant tout en grinta, limite porteur d’eau passant son temps à presser et briser les lignes adverses. Oui, son jeu s’est abîmé autant que son palmarès s’est rempli. À choisir, Carlos a pris le chemin de la postérité plutôt que celui qui mène à YouTube.

Il ne parle pas anglais et s’en cogne

Planifiée sur un temps record, la carrière de Tévez dépend de sa faculté d’adaptation. Et là-dessus, aucun doute, le mec est un tueur. Que ce soit à West Ham, ManU ou City, le type s’est fait une place au soleil en moins de deux. Et sans savoir baragouiner un seul mot d’anglais. Ou presque. Une manière de toujours se faire adorer au pays (les Malouines, tout ça). Un schéma de pensée qu’il avait déjà mis en place à Palmeiras où il n’avait pas pris la peine d’apprendre le portugais. Peu importe son comportement, on en arrive au même stade : le mec est adulé. Il sait comment s’y prendre pour marquer les gens en moins de trois mois. Alors, quand il fait comprendre à Roberto Mancini qu’il préfère se gratter les couilles plutôt que d’entrer pour jouer les utilités en Ligue des champions contre le Bayern en septembre 2011, on se dit que la chance a peut-être changé de côté. Roberto Mancini met son avenir en balance : « C’est Tévez ou moi. » Carlitos refuse de s’excuser et file au pays s’enfiler des steaks et travailler son swing en carton. Quatre mois plus tard, le numéro 32 revient dans le game et remet son club sur les rails. Sans lui, City n’aurait jamais doublé son voisin dans la dernière ligne droite. C’est qui le patron ?!

Que peut-on reprocher à cette machine à buts ? À City, il squatte le brassard de capitaine et ne déçoit jamais. L’homme ne s’est jamais caché derrière une déontologie propre à lui. En choisissant City, il a privilégié – au départ – la sécurité financière. Il n’a jamais caché son désamour pour la ville du Nord de l’Angleterre. Son pays lui manque. Sa famille aussi. La pluie, la bière et la conduite à gauche lui filent le bourdon. Alors pourquoi continuer à rester ? Parce que l’homme est aimé et bien payé. Mieux, il sait sa fin proche. À force de se donner de la sorte sur le pré, son corps finira par ne plus suivre. Il a d’ailleurs annoncé qu’il pourrait prendre sa retraite à 28 ans. Né en février 1984, Carlitos vient de fêter ses 28 piges… Un dernier derby dans la poche et puis s’en va ?

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Mathieu Faure

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