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Caen, le salut par le jeu ?
Révélation du début de saison l'an dernier, Caen va être attendu au tournant. D'autant que le Stade Malherbe a perdu son meilleur artificier, El-Arabi, et ne pourra plus compter sur l'effet de surprise...
« On sait que pour nous, l’objectif est le maintien. On essaiera de faire au mieux. On va essayer de partir sur les mêmes bases que la saison dernière en commençant très fort le championnat et ensuite essayer de ne pas avoir le creux qu’on a connu pendant une longue période l’année passée » ergotait le délicieux Romain Hamouma sur les ondes de RMC courant juillet. Le soliste caennais a tout dit. Promus l’an dernier, les Caennais s’étaient payés Marseille et Lyon lors du mois d’août. Une folie caractérisée par un jeu porté vers l’avant et conclu par un homme : Youssef El-Arabi. En fin de saison, l’avant-centre marocain affichait 17 caramels à son CV. Sauf que le goléador a préféré tailler vers le Golfe Persique durant le mercato. Avec son départ, c’est toute la Normandie qui souffre. Sans parler du retour à l’envoyeur du feu-follet Mollo. Dans de telles conditions, assurer la quinzième place, celle à laquelle le club a bouclé l’exercice précédent, semble une belle mission pour les ouailles de Franck Dumas. L’effectif est jeune, joueur, capable d’enflammer une rencontre mais l’effet de surprise ne marchera plus. Surtout que les Caennais ont dû recruter malin pour combler les départs. A Caen, on n’a pas d’argent, mais on a des idées.
Frau, le bon coup ?
Outre le prêt du Lillois Vandam et l’acquisition du jeune Bulot en provenance de Monaco, le nom ronflant du Stade Malherbe tient en trois lettres : PAF. Pierre-Alain Frau. Un champion de France, rien que ça. PAF n’est pas né de la dernière pluie, mais il pèse près de 60 buts en Ligue 1 et a roulé sa bosse dans toutes les taules du pays (Sochaux, Lyon, Paris, Lens, Lille). Surtout, à 31 ans, le lascar avait besoin de se sentir aimé. C’est pourquoi il a éconduit les Verts pour rallier la Normandie. « Caen a eu ma préférence car le feeling s’est établi naturellement avec Franck Dumas, se souvient PAF sur le site officiel du club. Dans son discours, je sentais que ma venue était une priorité. Je suis plus proche de la fin que du début et il était important pour moi de me sentir désiré. Caen, c’est un club stable et sérieux. Le président est là depuis un moment. Il ne change pas de coach tous les trois mois… Ces dernières saisons, si l’on met de côté une relégation, le Stade Malherbe a, tout de même, beaucoup évolué en Ligue 1. Là, il sort aussi d’une très belle saison. Et puis, Caen produit du jeu. Quand tu joues devant, ce critère est important » . Du jeu, du jeu, du jeu. La touche Franck Dumas se résume dans ces trois mots. De la vitesse, un cuir porté vers l’avant, des centres et du mouvement. Tout ce qui justifie de payer une place pour poser ses fesses à d’Ornano. En poste depuis 2005 (seul Gourcuff à Lorient a fait mieux en longévité), Dumas peut également s’appuyer sur un centre de formation performant. Son trésor de guerre en quelque sorte.
Niang, la dernière trouvaille
Zubar, Gouffran, Bodmer, Mendy, Gallas, Grougi, Costil, ils sont nombreux à être passés par la formation caennaise. Le dernier bijou s’appelle M’Baye Niang. Né en 1994 et déjà trois buts en professionnels. Costaud. C’est lui qui assurera la nouvelle mission normande : planter des buts. Le Lukaku du Calvados est déjà dragué par un paquet de clubs. Il le sait mais a préféré rester en Normandie. De toute façon, le board caennais a posé son veto. Épaulé par l’expérience de Frau, le duo peut démâter quelques défenses. C’est le but. Surtout que les milieux offensifs (Hamouma, Bulot, Yatabaré) ne seront pas radins en caviars. Le destin caennais en Ligue 1 se jouera donc dans les trente derniers mètres. On sait que l’effectif prendra un paquet de buts. La défense n’est pas l’assurance tous risques (51 buts encaissés l’an dernier) et elle demeure quasiment inchangée. C’est donc devant que les lascars devront faire le métier. Surtout, un léger détail, Caen devra apprendre à gagner à d’Ornano. L’an dernier, les Normands affichaient le 17ème bilan à domicile (7ème à l’extérieur par contre). Le genre de miracle qui ne marche qu’une fois. Demandez donc à Grenoble…
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