- Coupe du monde 2034
Trois experts juridiques dénoncent les manquements de la FIFA concernant les droits humains en Arabie saoudite

À ne pas passer sous silence.
Ce vendredi 16 mai 2025 se tenait, à Zurich, une conférence de presse menée par trois experts juridiques internationaux ayant déposé une plainte officielle auprès de la FIFA concernant l’attribution de la Coupe du monde 2024 à l’Arabie saoudite. Ils accusent l’organisation de ne pas avoir respecté sa propre politique en matière de droits humains, affirmant que « c’est le devoir de la FIFA de parler au pays (ici l’Arabie saoudite) pour mettre fin aux problèmes liés aux droits humains ».
De graves violations systémiques persistent en Arabie saoudite : répression de la liberté d’expression et d’association, arrestations arbitraires, usage accru de la peine de mort (plus de 100 exécutions recensées depuis mai 2024), absence d’indépendance judiciaire, exploitation des travailleurs migrants (salaires impayés, frais de recrutement illégaux), et maintien de la tutelle masculine et des restrictions des droits des femmes.
La demande de la mise en place d’une entité indépendante
La conférence s’est tenue un an après la première dénonciation du comité, publiée dans le Guardian le 22 mai 2024. En une année, tout a changé, puisque le 11 décembre dernier, l’Arabie saoudite a reçu officiellement le droit d’accueillir la Coupe du monde 2034.
FIFA is about to award Saudi Arabia the 2034 World Cup 🇸🇦 But it could mean many migrant workers will die during the construction of the eleven new stadiums and various infrastructure projects the Kingdom has planned. pic.twitter.com/LtXuDazEhy
— DW Sports (@dw_sports) December 11, 2024
Ils réclament qu’une « entité indépendante contrôle le travail des migrants. Elle ne peut pas être juge et avocate, il doit y avoir une entité à l’extérieur », rappelant également que la FIFA ne suit pas ses propres règles sur le contrôle des droits humains.
Lors de la conférence de presse, les experts sont revenus sur le déplacement de Gianni Infantino à Washington, jugé anormal. « Si la FIFA était une entité neutre, elle ne pourrait pas se montrer avec le président des États-Unis ou de l’Arabie saoudite », ont-ils affirmé. Surtout qu’une réunion se tenait au Paraguay, et que les délégations ont attendu trois heures l’arrivée du président de la FIFA…
Ils ont également appelé au boycott de la compétition si la FIFA ne fait rien pour s’assurer que l’Arabie saoudite respecte les règles des droits humains.
VF