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- Disparition d’Emiliano Sala
Sala : un vol encore bourré de mystères
Deux jours après la disparition de l’avion qui devait transporter Emiliano Sala de Nantes à Cardiff, l’identité du pilote a enfin été confirmée mercredi. Il reste pour autant encore plusieurs zones d’ombre.
Il était 17h56, mercredi, quand le capitaine David Barker, responsable des opérations de recherche à Guernesey, a confirmé la chose : « On peut affirmer que le pilote de l’avion était bien David Ibottson. » David Ibottson, et non, comme annoncé tout au long de la journée de mardi un peu partout, Dave Henderson, qui a, de son côté, confirmé sur sa page Facebook qu’il était bien vivant avant de supprimer son compte. Voilà comment, après deux jours d’enquête, le nom du pilote qui accompagnait Emiliano Sala à bord de l’avion dans la soirée de lundi a enfin été dévoilé. L’identité de David Ibottson, âgé de soixante ans et père de trois enfants, n’avait pas été dévoilée jusqu’à la publication d’un papier dans le Grimsby Telegraph, un journal local vendu dans le comté du Lincolnshire.
Mais alors, que s’est-il passé concrètement ? Là est tout le mystère, car lundi soir, trois personnes ont bien franchi les barrages de l’aéroport Nantes-Atlantique, et les fonctionnaires de la police aux frontières (PAF) en poste ce soir-là ont bien contrôlé, aux alentours de 19h40, un certain « Dave Henderson » , présent aux côtés d’Emiliano Sala. Cette information a été confirmée par une source policière. Ce qui pose deux questions centrales : Henderson, décrit par la BBC comme un « pilote expérimenté » et qui avait été filmé à bord du Piper Malibu (le modèle de l’avion disparu) il y a quelques années, était-il vraiment à Nantes lundi soir ? Si oui, pourquoi n’est-il finalement pas monté dans l’avion aux côtés de Sala et de David Ibottson ? Pour le moment, il est impossible de répondre et le Times affirme qu’il est même impossible, pour le moment, d’établir de liens entre les deux pilotes. La BBC, de son côté, cite des proches d’Henderson et affirme qu’il n’était pas en France ce lundi.
Un pilote qui n’était pas inscrit sur le registre du vol
Ce qui est sûr, maintenant : le week-end dernier, David Ibottson était bien à Nantes et avait réservé une chambre pour deux nuits à l’hôtel Les Champs d’Avaux de Bouaye, situé à une dizaine de minutes en voiture de l’aéroport. C’est lui qui avait assuré le trajet pour ramener Emiliano Sala de Cardiff à Nantes après la signature de son contrat. Un trajet après lequel, selon le Times, Ibottson, ingénieur dans le gaz dans le civil, qui avait monté sa propre entreprise de réparation de chaudières et dépeint comme un « pilote privé expérimenté » , aurait expliqué à l’un de ses amis avoir été « un peu rouillé avec le système d’atterrissage aux instruments » , qui permet de pouvoir poser son avion dans n’importe quelle circonstance. David Ibottson était surtout connu pour conduire des avions pour quelques clubs de saut en parachute anglais. À noter : il n’était, selon les informations de 20 minutes, pas enregistré sur le registre du vol qui est reparti au pays de Galles.
Une autre interrogation : dans quel état était l’avion, livré en 1984, immatriculé en Angleterre et que le club de Cardiff City a démenti avoir affrété ? Dans son message vocal laissé à plusieurs de ses amis au moment du décollage de Nantes, Emiliano Sala ne cache pas son inquiétude et évoque un appareil « sur le point de tomber en morceaux » . La DGAC – Direction générale de l’aviation civile – a, elle, expliqué que cette donnée devrait être vue par « les enquêteurs britanniques » . Ce qu’on sait désormais, en revanche, c’est que l’avion appartenait à l’agent Willie McKay, qui a facilité l’arrivée de Sala à Cardiff, et que le club gallois avait proposé, selon son président Mehmet Dalman (Wales online), à l’attaquant argentin de « prendre des dispositions pour un vol commercial.(…)Il a refusé et a pris ses propres dispositions. » Emiliano Sala n’est jamais arrivé à destination. Mercredi soir, de nouveaux hommages ont été aperçus un peu partout en Europe, de Viry-Châtillon, où Yacine Bammou a dédié son but à son grand ami, à Séville, où Wissam Ben Yedder a célébré sa dix-septième réalisation de la saison (face au Barça, en quarts de finale aller de la Coupe du Roi) en affichant un message « soutien à mon frère Sala » . Jeudi matin, les recherches reprendront au large de l’île d’Aurigny.
Abline redonne le sourire à NantesMB




























