Out in Africa
En s’exilant en Afrique du Sud pour y entraîner l’équipe hôte du prochain mondial (2010), Carlos Alberto Parreira était certainement persuadé d’échapper un temps aux affres de l’ire populaire. Et s’il n’est pas encore en poste, son aventure africaine augure déjà de longs et pénibles moments. Le Carioca, dont le parcours fait pourtant l’unanimité, est ainsi au centre de la polémique après que la fédération sud-africaine ait dévoilé le montant de son salaire. Pour se faire une idée, le nouvel entraîneur des Bafana-Bafana va empocher en un mois (257.000 dollars) autant que le président du pays Thabo Mbeki ne gagne en un mandat. Un salaire mirobolant qui n’a été que modérément apprécié par la population dont les ressources sont pour ainsi dire quasi-nulles. L’entraîneur de Santos, un club de l’élite locale, n’a d’ailleurs pas goûté que la fédération vive largement au-dessus de ses moyens. Apprenant la nouvelle alors qu’il s’apprêtait à donner 1400 dollars à une association caritative d’un des nombreux bidonvilles du Cap, il avoue avoir eu l’impression de passer pour un con : « Quand j’ai appris qu’il allait gagner en quatre ans plus de 100 millions de rands, j’ai eu envie de vomir. Les 10.000 rands que j’avais dans la main m’ont paru être une blague. C’est exorbitant, injustifié, et honteux qu’un entraîneur gagne autant dans un pays dans lequel l’argent ne coule pas de source. Je suis choqué. » Avant d’ajouter que la fédération s’était trompée dans ses choix : « Le problème des Bafana-Bafana, ce n’est pas l’entraîneur, mais les infrastructures, si tu donnes une charrue à Alonso ou Schumacher ils ne gagneront pas de courses et ne feront pas de progrès. C’est la même chose pour nous. » Les proverbes africains changent…
JPS