- Serie A
- 23è journée
- Udinese/Milan
Milan et le péril frioulan
Tenu en échec par le Napoli le week-end dernier, battu en demi-finale aller de la Coupe d’Italie mercredi, le Milan AC est désormais attendu par l’Udinese, quatrième du classement. Une confrontation qui, forcément, va faire les affaires de la Juve.
Entre l’Udinese et le Milan, c’est une affaire de matches nuls. 1-1. Le score du match aller, à San Siro. 0-0. Celui de la dernière journée de championnat la saison dernière, qui envoyait mathématiquement les Frioulans au tour préliminaire de la Ligue des Champions. 4-4. Un nul totalement fou à Giuseppe Meazza, à l’époque où Di Natale et Alexis Sanchez martyrisaient les défenses adversaires. Pourtant, aujourd’hui, tout laisse à penser que le match ne se terminera pas sur un score de parité. Déjà, parce que le point du nul n’arrangerait ni l’un, ni l’autre. Milan ne ferait que perdre encore du terrain sur le leader turinois, tandis que l’Udinese ne repasserait pas devant la Lazio, qui lui a chipé la troisième place jeudi soir. Ensuite, les Frioulans n’ont pas pris l’habitude de faire match nul depuis le début de l’année 2012. C’est simple. Depuis le passage à la nouvelle année, c’est du 50-50. Trois victoires, toutes à domicile. Trois défaites, toutes à l’extérieur. Six rencontres au cours desquelles Toto Di Natale a scoré six fois. Etonnant. Et côté milanais, l’heure n’est pas à viser le nul. L’équipe rossonera reste sur deux résultats négatifs en championnat : une défaite à Rome contre la Lazio, et un nul à domicile contre le Napoli. Ajoutez à cela une défaite en Coupe d’Italie contre la Juve, et vous obtenez une équipe revancharde, qui doute, mais qui veut impérativement s’imposer pour oublier cette mauvaise passe.
Intraitable à domicile
Et de fait, Francesco Guidolin sait à quoi s’attendre. Le Milan AC débarque dans le Frioul avec des interrogations, et surtout sans Zlatan Ibrahimovic, suspendu pour les trois prochaines journées de championnat. Pas question, pour autant, de penser qu’il va s’agir d’une partie de plaisir. « Je ne me fis pas d’un Milan blessé, absolument pas. Je ne tombe pas dans le piège. C’est une équipe d’orgueil et de grande qualité. Je m’attends à un match très dur et difficile, tout le reste, ce sont des foutaises. Les qualités, ils les ont, ils peuvent gagner contre n’importe qui même avec des absences. Si nous ne sommes pas vifs, concentrés et attentifs, ce sera très dur » assure le technicien des bianconeri. De la concentration, l’Udinese en a clairement manqué lors des derniers matches. Surtout lors des défaites contre la Fiorentina et le Genoa, où le club frioulan a ouvert le score en début du match, avant de se faire méchamment bouger et de tomber sous les coups de l’adversaire. Mais à domicile, c’est une autre affaire.
L’Udinese tient un rythme d’enfer, tout simplement le meilleur de la Serie A. 31 points pris sur 33 possibles, 10 victoires, un nul, aucune défaite, et meilleure défense à domicile avec seulement cinq buts encaissés. De quoi faire peur à l’ogre milanais, qui ne s’est plus imposer dans ce stade depuis janvier 2008. Alors, pour faire perdurer ces statistiques flatteuses, Guidolin a élaboré une stratégie sur-mesure. « Le onze de départ ? Cela dépendra de beaucoup de facteurs, d’abord, de nous-mêmes. Des choix que je fais en regardant les entraînements, en essayant d’aligner la meilleure formation possible. Par exemple, même si Benatia a eu du mal après son retour de la CAN, il s’est remarquablement entraîné cette semaine » a-t-il précisé. Benatia vers un maillot de titulaire, mais aussi le jeune Abdi, qui pourrait se poster derrière l’inoxydable Di Natale. En somme : une Udinese peut-être moins fringante qu’il y a quelques mois, mais qui a toutes les cartes en règle pour aller chercher quelque chose.
La gifle de Zlatan, la crête d’El Shaarawy
D’ailleurs, ce fameux quelque chose, le Milan AC a également l’intention d’aller le titiller. Les rossoneri connaissent un petit coup de mou (le rhume de l’hiver), et le calendrier n’est pas franchement clément avec eux. Après l’Inter, la Lazio, et le Napoli, voilà l’Udinese. Ou comment affronter toutes les équipes de tête en quelques semaines. Or, les premières confrontations n’ont pas rapporter grand chose dans la besace : zéro pointé contre l’Inter et la Lazio, et un petit point contre le Napoli. Le tout, sans parvenir à marquer le moindre but. Des chiffres étonnants, si l’on considère que l’an passé, le Milan AC n’avait pas perdu une seule confrontation directe. Et là où le sort s’acharne sur Massimiliano Allegri, c’est que le coach ne va même pas pouvoir compter sur son meilleur élément, celui qui l’a tant de fois sorti du pétrin. En effet, Zlatan regardera des tribunes (ou de son salon, au choix) les trois prochains matches de son équipe. La gifle de trop.
Du coup, Allegri va devoir faire avec les forces en présence. Pato étant toujours out, c’est visiblement une doublette El Shaarawy-Robinho qui sera aligné. Si le premier, malgré son jeune âge, est en train de faire ses preuves, le second n’est pas vraiment dans un moment de grâce. Au milieu, les choses ne sont pas plus simples, avec les absences cumulées d’Aquilani, Boateng et Gattuso. Allegri est pratiquement obligé d’aligner une équipe « forcée » . Mais gare à lui parler de situation de crise. « Non, il n’y a pas de crise, car pour le moment, nous sommes toujours en course sur trois tableaux. Nous devons simplement prendre des points après avoir perdu trois des cinq derniers matches. L’équipe est sereine car nous allons récupérer peu à peu nos blessés. Guidolin ne se fie pas du Milan ? Je lui réponds que je ne me fie pas de l’Udinese non plus, c’est une équipe qui joue un beau football et qui est difficile à affronter » explique-t-il. S’il veut rester positif, Allegri sait toutefois que ce match contre l’Udinese peut être l’un des tournants de la saison. En cas de défaite, les rossoneri se feraient rattraper par leur adversaire du jour. Et la Juve, en déplacement à Bologne (et qui a un match en retard à disputer), pourrait en profiter pour prendre le large. Et Milan ne voudrait pas faire ce plaisir à la Vieille Dame.
Le PSG maître de son sujet à FontenayEric Maggiori


























