Ince upon a time…
Paul Ince vient de jeter un pavé dans la marre du football anglais. Il reproche à l’establishment briton de la sphère de cuir un certain hermétisme à la promotion des managers blacks du Royaume. Il critique ainsi au passage le manque criant d’opportunités qui leur sont offertes pour accéder aux échelons supérieurs de la hiérarchie insulaire, arguant que cette réticence, voire mauvaise volonté, résulte certainement d’un « problème générationnel« .
L’ancien milieu de la sélection anglaise, élu manager de League Two du mois après avoir notamment extirpé son squad, Macclesfield Town, des abysses du classement, a ainsi réitéré haut et fort son désir de devenir le premier Anglais noir à entraîner en Premier League. Sa frustration de n’avoir pu finalement diriger les Wolverhampton Wanderers cet été a donc refait subitement surface, à la veille d’affronter l’ogre Chelsea en Cup : « La plupart des présidents de Premier League sont âgés de 65 à 75 ans, le problème est donc tout simplement générationnel. Peut-être les managers noirs anglais auront-ils plus de chance avec l’arrivée des grands patrons étrangers, pour qui la couleur de peau n’est pas un problème. Personne n’a par exemple encore parlé cette année de Keith Alexander et Leroy Rosenior quand des postes d’entraîneur se sont libérés. Keith a par exemple réussi quelque chose de grand à Lincoln, en les amenant trois fois en play-offs. Mais personne n’est venu leur offrir une chance d’évoluer, de passer au stade supérieur. Et ça, je ne peux décemment pas le comprendre ! » Il poursuit : « Peut-être que je suis actuellement le seul à pouvoir prétendre à un poste au sein d’une équipe de Premier League. Coacher les Wolwes aurait été en cela idéal. Les supporters me voulaient, les joueurs me voulaient, tout le monde me voulait en gros, mais je n’ai pas eu le job, pour une raison que j’imagine facilement. Le propriétaire irakien de Macclesfield m’a ensuite appelé et dit que la seule chose qu’il désirait, c’était se maintenir. Peu importait le reste. Je me suis senti désiré et c’est pourquoi je me casse littéralement la tête depuis pour honorer ma mission.«
Paul Ince, qui a été le premier capitaine noir de la sélection d’Albion, un exploit qu’il claironne à qui veut bien l’entendre, revendique aujourd’hui une conscience socio-politique, notamment depuis qu’il a enduré des insultes racistes durant son séjour à l’Inter, et entend bien aujourd’hui oeuvrer pour le bien de sa communauté, et plus largement pour le football : « Quand j’étais capitaine de la sélection, il y avait beaucoup de noirs issus du ghetto. J’étais en quelque sorte un symbole pour tous les jeunes noirs plein d’ambitions. J’ai parlé récemment avec Ian Wright et Les Ferdinand, deux grands anciens joueurs, reconvertis dans les médias. Moi, j’ai choisi une autre voie. Après avoir connu un telle carrière, j’ai envie de redonner au football ce qu’il m’a offert. C’est quand même dingue d’encore et toujours parler de racisme, de discrimination de nos jours. Les autres pays ont évolué, il est donc temps pour nous de sortir de notre marasme, de notre complaisance. Regardez Tigana et Gullit !!! Ils ont bien entraîné en Premier League. Aujourd’hui, c’est à notre tour ! » Viva el Che !!!
FS