Green card
C’était, dans les années de guerre froide, un grand classique soviétique : dès que votre fédération vous envoyait dans le monde libre disputer une compétition sportive, le grand jeu consistait à fausser compagnie à sa délégation, et à disparaître fissa dans la nature en attendant un hypothétique visa de réfugié politique. Aujourd’hui, la pratique retrouve une seconde jeunesse du côté des Caraïbes.
Ce matin, la sélection nationale des – 17 haïtiens s’est ainsi retrouvée à poil au moment de prendre l’avion à l’aéroport JFK de New-York : 13 des 18 joueurs s’étaient fait la malle durant l’escale. « On ne sait pas où ils sont, mais nous sommes actuellement en train de les chercher au sein de la communauté haïtienne de la ville » , a déclaré bien embêté Felix Augustine, consul d’Haïti en poste dans la Grosse Pomme.
Coïncidence ou non, deux footballeurs cubains lâchaient au même moment leur staff en rase campagne américaine. L’un des deux manquants, Lester More, aurait pris la fuite à East Rutherford, New Jersey. L’autre, un milieu de terrain répondant au nom d’Osvaldo Alonso, aurait de son côté profité d’une après-midi shopping à Houston pour s’évanouir dans le Texas. « Non, ils ne sont toujours pas revenus. Ils sont partis pour l’argent, j’espère qu’ils ne rentreront pas trop abîmés » , a commenté Raul Gonzalez, le coach cubain. Là encore, le staff de la délégation a affirmé être parti à la recherche des fugitifs. Pas sûr qu’ils aient envie de revenir.
Stéphane Régy