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Xavi : « Si je ne touche pas le ballon, je me fâche »

Propos recueillis par Javier Prieto Santos
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En vadrouille parisienne pour l'inauguration de la Future Arena d'Adidas, Xavi a pris le temps de parler de son amour de toujours, le football, avec intelligence et un seul mot à la bouche : le plaisir.

Vous avez testé la Future Arena ?

Oui, et c’est une merveille. J’ai eu la sensation que j’allais vraiment jouer un match pour de vrai. L’ambiance est complètement virtuelle, mais les bruits et l’ambiance d’un stade de football ont parfaitement été reproduits. C’est un joli spectacle.

Du coup, ça doit un peu te changer de l’ambiance des stades qatariens

(Rires) C’est vrai qu’il y a plus de bruit dans la Future Arena que dans certain stades dans lesquels j’ai pu évoluer avec Al-Saad. Au Qatar, il n’y a pas beaucoup de spectateurs dans les tribunes, c’est vrai, mais ceux qui viennent nous voir jouer font beaucoup de bruits.

Le Camp Nou est l’une des plus grosses enceintes d’Europe, mais ça n’a jamais été un stade qui se caractérisait par une ambiance folle. Comment tu l’expliques ?

Il faut comprendre que le Camp Nou est un public de connaisseurs. Il ne s’extasie pas n’importe comment ni pour n’importe quoi. Il y a des matchs où il n’y a pas de grandes ambiances, c’est vrai. En revanche, il y a toujours une ambiance spectaculaire pour les grands rendez-vous, notamment lors des Clásicos ou pour les affiches de Ligue des champions. Le public catalan est plutôt tranquille, il ne s’exalte pas pour rien. Ils connaissent le foot, et quelque part, on les a mal habitués. Le Barça pratique du beau football depuis très longtemps. Du coup, c’est difficile d’arriver encore à surprendre les socios. Notre public est très exigeant, il sait quand on joue mal, ou pas, mais il sait aussi reconnaître les bonnes performances de son équipe.

Tu as débuté avec Van Gaal à une époque où le Barça était très loin d’être la référence footballistique qu’il est devenu avec Guardiola.

(Il coupe) Qu’est-ce qu’on a parcouru comme chemin, putain…

Est-ce que tu as noté que votre public a évolué avec vous ?

C’est clair. Quand j’ai commencé, il y avait de l’impatience, beaucoup de critiques, car on n’avait pas de bons résultats. Au Barça, quand les choses vont mal, il y a une pluie de critiques. C’est normal, c’est le lot de tous les grands clubs habitués à gagner. Le Barça est un club exigeant. Le public du Camp Nou est également très exigeant. Tout est très exigeant dans cette institution… Pourtant, j’ai passé des moments merveilleux. J’ai encore en tête des moments de communion avec le public. Je revois encore tous ces visages souriants et contents du spectacle qu’on leur avait offert sur le terrain. Il y a eu une communion plus forte entre nous, les joueurs, et le public lorsque nous nous sommes mis à tout remporter, mais c’est normal. C’était une interaction harmonieuse, tout comme le jeu que nous pratiquions sur le terrain. Ces 10, 12 dernières années, je crois que les socios du Camp Nou ont été heureux. Ils ont vu un football magnifique, du spectacle, des buts. On leur a procuré énormément d’émotions et vice versa… Enfin j’espère.
Pour moi, un match de Mondial, de Ligue des champions, un match entre amis ou sur la place de mon village, c’est pareil.

Depuis quelques années, les joueurs ont pris l’habitude d’utiliser la fameuse phrase : « On va essayer de prendre du plaisir » . Est-ce qu’il est vraiment possible pour un joueur pro d’aborder le match de cette manière en sachant toute la pression qu’il a quotidiennement sur les épaules ?

Je crois que oui. Dans mon cas personnel, je peux t’assurer que je suis toujours entré sur un terrain avec l’idée de prendre du plaisir et d’en donner. Le plaisir, c’est de l’adrénaline, ça a été mon moteur, et ça l’est toujours d’ailleurs. Si tu n’entres pas sur un terrain avec l’intention de prendre du plaisir, alors pourquoi tu entres ? Quand tu aimes ce que tu fais, tu fais mieux les choses. Le plaisir n’inhibe pas, il te libère.

Tu as toujours été un joueur cérébral sur le terrain. Comment tu fais pour que le plaisir n’altère pas ta lecture du jeu ?

C’est vrai qu’il faut faire la part des choses. Prendre du plaisir, ça ne veut pas dire faire n’importe quoi. Dans mon cas, j’ai toujours pris du plaisir, en faisant les choses bien, en essayant un maximum d’être compétitif. Le plaisir dans le football doit être une conséquence, pas une cause. Pour faire un bon match, il faut qu’il y ait une certaine tension. Moi, personnellement, je n’ai jamais fait un bon match en étant totalement relâché.

Comment tu abordais les matchs alors ?

Avec l’envie de gagner. Pour moi, un match de Mondial, de Ligue des champions, un match entre amis, ou sur la place de mon village, c’est pareil. J’ai toujours joué au football pour gagner et en essayant de pratiquer le meilleur football possible. Si tu revois les images du Barça de ces dernières années, tu vas te rendre compte que les joueurs du Barça n’avaient pas le visage crispé sur le terrain. On a vraiment pris un plaisir dingue à être ensemble sur le terrain. Moi, en tout cas, j’ai vraiment pris mon pied.

Malgré la notion de plaisir, toute ta génération a longtemps nourri un complexe d’infériorité par rapport à la puissance de Vieira et Makelele. Comment avez-vous fait pour surmonter ça ?

À une époque, l’évolution du football était clairement axée sur le physique. Il y avait cette mode du double pivot en milieu de terrain. Forcément, nous, le physique, c’était pas notre point fort… On n’avait pas peur de Vieira ou de Makelele. Mais Iniesta et moi, par exemple, on ne pouvait pas rivaliser avec des joueurs comme ça en matière d’impact physique. On avait juste peur de passer au second plan. Heureusement, par la suite, on a su démontrer que le talent était plus important que le physique. La France de Zidane, Makelele, Vieira, Thuram était une sacrée équipe. Elle était physique certes, mais elle était avant tout très talentueuse. Si tu n’additionnes que des joueurs physiques, tu ne vas pas loin de toute façon. C’est l’addition des joueurs talentueux qui compte.

Mais ça a été quoi votre déclic ?

Il a fallu le courage de Rijkaard et de Luis Aragonés pour qu’on puisse s’imposer. Pour moi, ils ont été très importants dans l’histoire du Barça et de la sélection espagnole, car ils ont imposé un style offensif, un football d’attaque en accord avec nos qualités. Ils regardaient d’abord le talent des footballeurs avant de voir leurs muscles. Pour eux, le physique était important, mais ce n’était pas leur critère principal.

Si l’Espagne et le Barça n’avaient pas validé par des titres ce modèle-là, tu penses que le football serait aujourd’hui un sport plus axé sur le physique ?

Dans la vie comme dans le football, il y a des tendances. La France a imposé un modèle à un moment donné qui s’appuyait notamment, mais pas principalement sur le physique. La victoire de la Grèce en 2004 a aussi participé à cette tendance. À l’époque, la Ligue des champions était remporté par des clubs italiens, qui travaillaient très bien l’aspect physique. Évidemment, à Barcelone et en Espagne, on suivait ça de très près. Tout le monde pensait alors que le physique était la clé du succès. Avec ma génération, on a démontré que ce n’était pas le cas. L’Espagne du football ferait une grande erreur si elle changeait sa vision du foot. Il faut qu’on continue à croire en un modèle qui a fait ses preuves. Un modèle qui fait la part belle aux joueurs talentueux indépendamment du physique qu’ils peuvent avoir.

Tu évoques toujours l’ADN du Barça quand tu parles de la philosophie de jeu culé. On a l’impression que tu es très radical dans ta conception du foot. Le style de jeu du Barça est le seul qui trouve grâce à tes yeux ?

Je respecte toutes les tendances du football, mais ma conception du jeu, celle qui me plaît et dans laquelle je me reconnais, c’est évidemment celle du Barça. J’ai gagné plein de choses en suivant cette philosophie de jeu. On a réussi à imposer le respect et à susciter l’admiration de tout le monde en suivant ce modèle de jeu très précis…

Pourquoi changer de philosophie ?

Ça n’aurait pas de sens. Si je n’avais rien gagné, peut-être que je me serais remis en question. Mais là, les résultats avec l’Espagne et le Barça parlent pour nous.

Au début de ta carrière, du point de vue du palmarès, c’était un peu le désert. Tu ne t’es jamais dit : « Avec cette philosophie de jeu, on va plaire aux gens, mais on ne va pas gagner » ?

Franchement non. Contrairement à notre entourage, à la presse, je n’ai jamais douté.

Tes coéquipiers n’ont jamais douté non plus ?

Non plus. On était tous convaincus qu’on était sur le bon chemin. Il y avait parfois des joueurs étrangers qui doutaient un peu, mais ils ne le faisaient pas longtemps (rires). Thuram, Abidal et Henry ont énormément appris au Barça. On pratiquait un football complètement différent de ce qu’ils avaient connu. On a une autre manière d’appréhender le football. Si tu parles aujourd’hui à Thuram de son étape à Barcelone, je suis sûr qu’il te dira qu’il a pris énormément de plaisir à jouer pour ce club. Pareil pour Abidal et Henry. Avec la philosophie de jeu du Barça, les joueurs prennent beaucoup plus de plaisir que ceux qui se retranchent derrière et qui passent 90 minutes à presser leurs adversaires ou à courir derrière le ballon. Qu’est-ce qu’on aime dans le football ? Avoir la balle dans les pieds ou la voir dans les pieds des autres ? Moi, je préfère l’avoir dans les pieds personnellement. Aujourd’hui, je regarde encore les matchs du Barça. J’adore les voir jouer. C’est une équipe qui va de l’avant, qui domine beaucoup. Et puis, ils ont des footballeurs incroyables : Neymar, Luis Suárez, Messi, Iniesta, Busquets, Rakitić, Sergi Roberto… Pffff ! Cette année, il faudra encore compter avec le Barça.

Tu mets ton maillot du barça quand t’es devant ta télé ?

(Rires) Non, non. Je n’ai pas de fourmis dans les jambes en les regardant jouer. Je n’ai pas de nostalgie quand je les vois évoluer. Mon cycle avec eux est fini, mais je prends énormément de plaisir à les voir jouer, ça oui. C’est merveilleux de les voir jouer au football.

Quel est ton point de vue sur la montée en puissance de l’indépendantisme catalan ?

Vous n’arrivez pas à le comprendre en France ? Ceux qui doivent décider de l’indépendance ou non de la Catalogne, ce sont les politiciens. Ça fait deux ans qu’il y a un énorme bordel autour de ce débat. Certains Catalans veulent l’indépendance, d’autres non.

Toi, tu te places où ?

Je ne me suis jamais prononcé politiquement et je ne vais pas commencer aujourd’hui. Ma politique, ma religion, c’est le football. La seule chose que je peux dire, c’est que ça a toujours été une fierté de revêtir le maillot de la sélection espagnole. J’ai commencé à jouer avec la Roja à 16 ans et je l’ai toujours fait avec plaisir. Je suis très fier d’avoir pu représenter l’Espagne.

Piqué ne serait pas contre l’indépendance de la Catalogne. Depuis quelque temps, il n’arrête pas de se faire siffler en Espagne, y compris lorsqu’il joue avec la Roja. Tu comprends que certains supporters puissent trouver ça paradoxal ?

Piqué ne s’est jamais prononcé sur ce qu’il pensait vraiment. Il en parle beaucoup, c’est quelque chose qui le fait beaucoup réfléchir et c’est normal. Après, il n’a jamais manqué de respect à personne. Il a fait une blague (lors de la dernière Supercoupe d’Europe, le défenseur s’était fait prendre par les caméras de télévision alors qu’il disait à ses coéquipiers : « Allons faire un tour d’honneur pour bien faire chier ceux du Real Madrid » , ndlr) et on ne lui pardonne pas.
Je prends trop de plaisir sur un terrain. Ça vaut bien quelques grincements de genoux.

Quand tu es sur le terrain, tu penses à quoi ?

Je pense à tout, je n’arrête pas. Mon obsession première, c’est de me créer une petite zone de confort. Avoir mon espace pour mieux réfléchir sur le terrain. Je ne suis pas un joueur avec des grosses qualités physiques. Je ne vis pas de l’impact. Si je bute contre un rival, je suis sûr de perdre, il faut donc que je prenne les espaces parce que c’est dans ces zones-là que je peux recevoir le ballon et faire mal aux adversaires sans même avoir à les toucher. Le but, c’est de contrôler le moins possible le ballon, de fluidifier le jeu à l’extrême, pour obliger le rival à courir. Plus le rival court, plus il laisse d’espace. Et plus il laisse d’espace, mieux je me sens.

Baggio disait qu’il avait l’impression que le temps s’arrêtait lorsqu’il s’approchait des buts adverses. Tu as la même sensation ?

Un peu, oui. La réflexion permet d’anticiper les choses. Si tu analyses tous les paramètres, tout semble plus clair, tu te sens moins en danger. Mon talent naturel, c’est de faire une passe, mais je dois dire que le plus grand des plaisirs dans ce jeu, c’est de mettre un but. Faire une passe décisive c’est bien, mais rien ne remplace la sensation de mettre un but.

Le ballon de l’Euro 2016 s’appelle « Beau Jeu » . C’est quoi pour toi, le beau jeu ?

C’est jouer dans le camp adverse, sans spéculer. Jouer bien, c’est avoir le contrôle du ballon, être tourné vers l’attaque. Jouer bien, c’est jouer dans les espaces, savoir les trouver. C’est ça le beau jeu pour moi.

Il y a beaucoup de gens qui s’ennuient ou en tout cas qui disent s’ennuyer en regardant le Barça et la Roja. Tu arrives à les comprendre ?

La question, c’est qui ennuie vraiment ? L’équipe qui attaque avec la balle ou l’équipe qui est repliée devant ses buts en attendant que ça se passe ? Ce n’est pas le Barça ou la Roja qui ennuient, mais leurs adversaires. Il y a deux footballs. L’offensif et le défensif. Et pour moi, le seul football ennuyeux, c’est le football défensif, celui qui ne veut pas de la balle. Moi, je joue au football pour toucher le ballon. Je m’ennuie quand je ne l’ai pas dans les pieds.

Mais il y a des joueurs qui prennent du plaisir à défendre. L’Inter de Mourinho qui était venue gagner au Camp Nou contre vous en est la preuve…

Ils ont souffert pour l’emporter. Mais pour moi, jouer de cette manière-là serait une véritable souffrance. Vraiment. Je ne comprends pas qu’on puisse jouer comme ça. Si je ne touche pas le ballon toutes les 5 minutes, je me fâche… Ça ne me plaît pas. Avec le Barça ou la sélection, on avait parfois des pourcentages de possession de balles qui atteignaient les 80%. Je pouvais toucher le ballon 100 fois par match. Parfois on gagnait et parfois il nous arrivait de perdre, mais j’ai toujours pris du plaisir à jouer comme je le faisais. Je n’ai jamais été frustré sur un terrain. Pour moi, si tu ne touches pas le ballon, tu ne joues pas au football.

Si tu devais garder un souvenir de ta carrière, ce serait lequel ?

Le plaisir. C’est bête de dire ça, mais c’est une sensation qui m’a toujours accompagné. J’ai adoré jouer au foot, j’aime toujours autant le faire, mais j’ai la sensation d’avoir joué comme je voulais. Évidemment, tout n’a pas été que du plaisir, mais j’ai plus goûté au plaisir qu’à la souffrance sur un terrain. Même lorsqu’on perdait, j’avais la sensation d’avoir profité du match. Le résultat est une imposture. Tu peux perdre en ayant bien joué et gagner en ayant joué mal.

Il te reste encore combien d’années de football ?

Ce sont les genoux qui vont décider, mais je crois qu’il me reste encore deux ou trois ans.

À la fin de sa carrière, Maldini disait que la première chose qu’il faisait en se levant, c’était regarder le temps qu’il faisait. Lorsqu’il pleuvait, ses genoux avaient tendance à craquer un peu. Toi aussi, tu fais la même chose ?

(Rires) Je fais pareil. J’ai fait subir beaucoup de choses à mes genoux, mais j’ai encore envie de les mettre à l’épreuve encore un peu. J’aime trop ce que je fais. Je prends trop de plaisir sur un terrain. Ça vaut bien quelques grincements de genoux. Mon corps me le pardonnera une fois que j’aurais raccroché définitivement les crampons.
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Propos recueillis par Javier Prieto Santos

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