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Valence, comme au bon vieux temps

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Valence, comme au bon vieux temps

Valence contre Barcelone. Soit le leader contre le troisième. Soit la plus belle affiche de ce début de championnat d'Espagne. Le tout saupoudré d'un petit parfum de nostalgie d'une époque où Valence n'avait pas peur de regarder le Barça droit dans les yeux.

Cela faisait plus de trois ans. Trois longues saisons que le Real Madrid n’avait pas réussi à prendre deux points à Barcelone. La statistique n’aura pas duré plus d’une semaine. Le Barça est de nouveau devant Madrid et peut dire merci au club historique de Valence, Levante. Levante, son petit frère, le FC Valence lui dit aussi merci, et c’est assez rare pour être souligné. Merci parce qu’en se payant la bande du Mou (1-0), les hommes de Juan Ignacio ont injecté une énorme dose d’espoir dans les veines des joueurs du club à la chauve souris. Un espoir que la Real Sociedad avait elle-même laissé planer en tenant en échec le grand Barça (2-2). Les faits sont là, le FC Valence est leader de la Liga, trois matchs, autant de victoires et 9 points au compteur. Les plus pessimistes voyaient les deux grands du Royaume dominer de la tête et des épaules le reste des équipes engagées. Jusqu’à preuve du contraire, il faudra compter sur le FC Valence d’Unai Emery.

Ce qui apparaît comme le premier vrai test de la saison, pour les uns comme pour les autres, penche, d’un point de vue des statistiques, légèrement pour les Blaugranas. Le club de Barcelone est en effet l’équipe qui a ramené le plus de succès lors de ses visites à Mestalla. Sur un total de 76 matchs disputés sur la pelouse “ché”, le Barça s’est imposé à 30 reprises, concédant 15 nuls et s’inclinant 29 fois. Coté buts, 120 pour, 124 contre. Ajoutez à cela une série en cours de quatre saisons sans perdre à Mestalla, qui fait comme ça deux victoires et deux nuls dont un succès l’année dernière 1 à 0 (but de Lionel Messi) et vous pensez obtenir de la méfiance de la part du coach valencian. Tout faux. « La première chose, c’est d’y croire, et on y croit, ensuite c’est pouvoir, et on peut. Le match, on va le jouer avec cette mentalité même s’ils sont très bons. C’est notre opportunité. Si tu n’es pas à 100 % face à ce Barça, il ne te reste plus qu’à choisir la façon dont tu veux mourir » explique sûr de lui Unai Emery avant de tenter une blague : « Je suis admiratif de Guardiola, pour tout ce qu’il a fait, il n’a qu’un défaut, il n’est pas valencianiste » . On souhaite au coach d’Adil Rami d’être plus doué pour le tableau noir que pour écrire des vannes.

David Villa, de retour sur ses terres

A Barcelone, l’ambiance est à la (fausse ?) modestie. Après avoir violé les Basques d’Osasuna (8-0), les champions d’Europe assurent ne pas être dans un esprit de revanche contre ceux qui annonçaient la fin d’un cycle. Le toujours très rare milieu reconverti défenseur Javier Mascherano témoigne : « On ne doit pas être obsédés par les résultats, par exemple contre Osasuna, le score final était trompeur. Il n’y avait objectivement pas une différence de huit buts entre les deux équipes. Il n’y avait pas une telle différence entre le match de samedi et celui qu’on a fait contre Milan, où on a tiré plus de vingt fois au but » . Des tirs au but, on risque d’en voir claquer quelques-uns ce soir sur la pelouse de Mestalla, puisque ce Valence/Barça, c’est en plus d’un affrontement pour la première place, un duel pour départager qui est le meilleur buteur du pays. Si la présence du double Ballon d’Or Messi au sommet du classement du pichichi n’est pas surprenante, qu’il la partage avec Soldado l’est quelque peu. Les deux attaquants chiffrent le même nombre d’unités : 5. Et c’est dans ce genre de match que les différences se font. Barcelone pourra compter sur un ancien de la maison, revenu en force après quelques semaines de doute. David Villa est en effet de retour sur ses terres, affûté comme jamais.

Pour la première fois depuis de nombreuses saisons, cet affrontement entre Valencians et Catalans sent bon le match équilibré. Une équipe homogène et cohérente d’un côté, la meilleure escouade du continent encore en rodage de l’autre. Un match en souvenir de ces Valence/Barça du début des années 2000, où les reprises de volée partaient dans tous les sens, où les victoires s’arrachaient dans les derniers quarts d’heure, et où les tableaux d’affichage offraient rien de moins que des 4-3. Un match comme au bon vieux temps en somme.

Par Frédéric Losada

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