USA : La MLS redémarre !
La Major League Soccer ou championnat nord-américain (Canada et États-Unis) reprend ce samedi 29 mars pour notre plus grand bonheur. L'avenir du foot, c'est incontestablement l'Amérique ! C'est Franck Leboeuf qui le dit. Et il a mille fois raison. La preuve que les USA sont déjà les N°1 mondiaux ? Ils ont battu mercredi la Pologne 3-0 à Cracovie ! Ça en jette, non ?
Bon, OK, on exagère un peu beaucoup. Y’a encore du boulot chez l’Oncle Sam pour aligner le palmarès de l’Italie en Coupe du Monde, mais on pourra observer que l’Amérique poursuit son lent travail de structuration du foot local avec méthode et cohérence. Rien à voir avec la bordélique NASL des années 70-80 et ses 24 clubs, dont le légendaire Cosmos New-York.
La Major League Soccer, championnat pro qui entame sa 13ème saison, débute donc ce samedi 29 mars et se terminera le 26 octobre. Ensuite, ce seront les play-offs, avec finale de la MLS Cup le 23 novembre. Comme prévu, la Ligue est passée cette année de 13 à 14 clubs (arrivée des San José Earthquakes), et est toujours divisée en deux Conférences Est et Ouest. La MLS passera à 15 clubs en 2009 pour se stabiliser année après année à 18 clubs « franchisés » en 2012. Rappelons que ce sont les Houston Dynamo les champions en titre, vainqueurs en 2006 et 2007.
Rayon transferts, pas encore de grosses sensations notables. En gros, l’Argentin Franco Niell (24 ans, prêté par Argentinos Juniors) et Marcello Gallardo (32 ans, from PSG !) à DC United, André Rocha (arrière brésilien de 23 ans prêté par l’Atletico Paranaense) au FC Dallas, l’immense mais âgé Claudio Lopez (33 ans) au Kansas City Wizards, ce bon vieux Célestine Babayaro (29 ans, défenseur nigérian venu de Newcastle) qui débarque au LA Galaxy, normal : le nouveau coach du club de Beckham, Ruud Gullit, avait Célestine sous ses ordres à Chelsea…
Au Real Salt Lake (putain, ce nom !), deux prêts : le défenseur colombien Jamison Olave (26 ans, venu du Deportivo Cali) et le milieu argentin Matias Cordoba (23 ans, venu d’Argentinos Juniors). Et c’est à peu près tout, en plus de quelques noms célèbres (Beckham, Juan Pablo Angel, Abel Xavier, Cuauhtémoc Blanco) arrivés les deux dernières saisons.
On ne peut pas dire que la MLS soit devenue follement attractive, malgré l’effet Beckham qui a incontestablement boosté l’image du soccer aux États-Unis. Un peu à l’image du départ de Denilson, joueur au FC Dallas en 2007 puis reparti au pays en février dernier, à Palmeiras. Paulo Wanchoppe (Chicago Fire) et avant lui encore Youri Djorkaeff (NY Red Bulls) ayant stoppé leur carrière tout court. Ceci dit, il faut nuancer et attendre la fin de la saison européenne pour voir si d’autres « stars » ou ex-gloires continentales ne sont pas tentées par l’aventure américaine (Edgar Davids, Luis Figo, souvent annoncés partants). De plus, les prêts de jeunes joueurs sud-américains partis se faire les dents en MLS dessinent une petite tendance intéressante. Enfin, il faut préciser que l’équipe-phare actuelle, le Houston Dynamo, comprend très majoritairement des joueurs américains, comme quoi l’Amérique ce n’est pas que des gros transferts de vieilles gloires, on y forme aussi.
La MLS c’est aussi la construction de plusieurs stades vraiment dévolus au soccer, des arènes moins grandes, plus conformes aux affluences réelles et avec un réel « confort de vue » . A la différence d’autrefois où les clubs partageaient les immenses arènes de foot américain aux trois-quart vides ou bien évoluaient dans des stades de seconde zone. Après le LA Galaxy, qui a construit son stade en 1999, les New York Red Bulls et le Real Salt Lake ont lancé les travaux de leur futur stade, le Sandy Stadium et le Red Bull Park. DC United, Kansas City Wizards, Houston Dynamo, New England Revolution et San Jose Earthquakes devraient suivre quand ils auront bouclé le plan de financement de leurs futures enceintes.
La couverture TV, en expansion, est assurée par ESPN, ABC, Fox Soccer Channel, avec souvent des programmes en langue espagnole. Les matches de MLS sont diffusés normalement, dont la majorité d’entre eux sur des networks nationaux. Le système franchisé MLS espère atteindre le seuil de rentabilité pour l’année 2010…
En marge du championnat MLS 2008, on note une même volonté de faire progresser le foot US de clubs. Ainsi la SuperLiga (créée en 2007) reprendra cet été pour sa deuxième édition. Elle rassemble les 8 meilleurs clubs mexicains et américains, 4 de chaque pays. Avec sa bonne sélection et son championnat au niveau plus que respectable, le Mexique est le sparring-partner de qualité habituel des USA. Une locomotive qui tire l’Amérique vers le haut. A tel point que l’équipe des USA a pris l’ascendant sur le Mexique dans les confrontations amicales ou en compétition ces dernières années…
Pour rappel, en SuperLiga, l’an passé, le LA Galaxy de Beckham avait perdu en finale aux TAB contre le CF Pachuca. A noter aussi la participation de 4 clubs américains (et 4 mexicains) engagés en Ligue des Champions de la CONCACAF (anciennement Coupe des Champions de la CONCACAF) organisée d’août 2008 à avril 2009. Une compétition à 24 équipes dont le vainqueur participe à la Coupe du monde des clubs.
Enfin, pour achever le rapide tour d’horizon du foot aux USA, deux mots sur l’équipe nationale. On note indéniablement un regain de « considération » internationale assez net pour une nation qui n’est pas un cador planétaire.
En 2008 : victoire contre la Suède (2-0) à dom, un 2-2 contre le Mexique à Houston (70 000 personnes) et une victoire surprise à Cracovie 3-0 mercredi soir contre une Pologne qualifiée pour l’Euro 2008 et première de son groupe éliminatoire…Les USA joueront contre l’Angleterre à Wembley en mai puis en Espagne le 4 juin : preuve qu’on prend désormais les États-Unis un petit peu plus au sérieux. Il faudra voir ce que ça donne sur le terrain, anyway…
Ne vous moquez plus du soccer : l’Amérique avance doucement mais sûrement. Et y’a pas que Franck Leboeuf pour y croire…
Jean-Chiche Kebab
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