Un Le Guen sinon rien !!!
La saison des soldes débute en Ligue 1...
Le mois de janvier 2007 nous rappelle, qu’à l’image du cinéma de genre asiatique porté en cette saison par Johnnie To et son diptyque électoral dans le monde des triades Hongkongaises (Election 1, Election 2), le PSG est lui aussi marqué par une conception de genre dans la gestion d’un club.
Au fil du temps, le PSG s’est constitué une solide réputation d’équipe vouée à l’instabilité chronique, en reconstruction permanente, et dont le nom s’affiche sur des manchettes de la presse sportive pour des motifs apparentés au sport. On pourrait se lasser. Quel intérêt à suivre les valses d’entraîneurs, les états d’âme de joueurs en sursis, les piges de luxe d’intermittents du contrôle sans ballon, les inspirations présidentielles d’énarques en manque de réalité capitaliste ? Aucun. Mais paradoxalement d’excellentes raisons de voir dans la répétition d’erreurs un point de stabilité dans le désordre, l’espoir que le football a encore de l’avenir.
Dernier épisode en date des folies parisiennes, l’arrivée miraculeuse de Paul Le Guen à la mi-janvier 2007, intronisé comme entraîneur du PSG, après en avoir été le candidat unique à ce poste pendant près de trois ans dans l’esprit des dirigeants. Son prédécesseur, Guy Lacombe, nommé le 27 décembre 2005, aura finalement été remercié le 15 janvier 2007, pour laisser la place au breton bondissant, champion de France à trois reprises avec Lyon, comme entraîneur.
Sauf que pour en arriver à ce résultat, les dirigeants parisiens auront orchestré une sorte politique de la pelouse brûlée, laissant Guy Lacombe mettre en œuvre une politique du 1,05 point par match. Guy Lacombe et l’inflation comptable des victoires enfin maîtrisée. Guy Lacombe et sa colérique attitude.
A force de rendez-vous manqués, l’équipe dirigeante du PSG, conduite par Alain Cayzac, aura eu son cadeau de Noël pendant la saison des soldes : un Le Guen sinon rien ! Patients jusqu’au bout de la folie, les dirigeants parisiens auront su attendre l’éviction ouatée de Paul Le Guen des Glasgow Rangers pour prendre conscience que le sniper Lacombe, après avoir eu la tête de Vikash Dhorasoo, le dos de Jérôme Rothen, manqué de tondre Mario Yepes, était peut-être sur la bonne voie pour conduire le PSG en Ligue 2. Tout le monde le savait, sauf les dirigeants du PSG qui lui avaient confié le commandement d’un navire privé d’un système de propulsion.
Ils attendaient qu’un homme se libère de ses obligations. Et lorsque la nouvelle fut annoncée, alors seulement, Guy Lacombe fut remplacé à la vitesse avec laquelle on dézinguait les statues des pères de la révolution lors de la chute des régimes communistes.
On gardera de cette éviction de Guy Lacombe le souvenir désabusé d’une partie de poker menteur, et la certitude que le PSG sera toujours cette bouée de sauvetage qui offre, à qui veut la saisir, un plaisir minuscule de comédie dramatique. Méfions-nous des sauveurs, même en ballottage favorable…
Jean-François BORNE
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