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Liverpool : le sentier de la gloire de Florian Wirtz
En rejoignant Liverpool, Florian Wirtz va devenir le troisième joueur le plus cher de l’histoire, derrière Neymar et Kylian Mbappé. L’Allemand de 22 ans paraît pourtant bien loin de l’image d’icône des deux attaquants passés par le PSG. Ce meneur de jeu à l’ancienne va donc devoir composer avec un nouveau statut.

Lors de la saison 2023-2024, Florian Wirtz avait tout fait pour se hisser parmi les joueurs les plus cotés du monde. Vainqueur de la Bundesliga à la surprise générale, au terme d’un parcours parfait, et de la Coupe d’Allemagne avec le Bayer Leverkusen, son échec en finale de Ligue Europa a vite été éclipsé par un Euro 2024 à domicile lors duquel il a prouvé qu’il pouvait légitimement ambitionner le premier rôle sur le front offensif de la Mannschaft. Ses 21 buts et 22 passes décisives toutes compétitions confondues cette année-là n’ont pourtant pas suffi à faire mieux qu’une douzième place au Ballon d’or 2024, loin derrière les stars de Manchester City et du Real Madrid. Peut-être que la bascule dans sa carrière en matière de notoriété va s’opérer cet été, grâce (ou à cause, c’est selon) d’un transfert XXL vers Liverpool. En posant 150 millions d’euros, les Reds cassent leur tirelire pour signer le plus gros transfert de l’histoire de la Premier League, devant Enzo Fernández, et offrir un nouveau statut au jeune Allemand.
Le voilà désormais au milieu d’Eden Hazard, Jack Grealish, Paul Pogba ou Gareth Bale, ce cercle fermé composé d’hommes ayant coûté plus de 100 patates à des clubs anglais. Florian Wirtz ne devra plus seulement assumer son costume de meneur de jeu, mais aussi celui de superstar. S’il ne pourra sans doute pas prétendre à un meilleur classement dans la plus prestigieuse des récompenses individuelles en 2025, en raison d’une saison moins bonne collectivement, il ne devrait plus rater beaucoup de cérémonies dans les années à venir, tant la renommée et l’exposition de Liverpool et de la Premier League sont supérieures à celle du Bayer et de la Bundesliga. À lui désormais de montrer qu’il a les épaules assez larges pour imiter Virgil van Dijk (acheté 85 millions d’euros), plutôt que Naby Keïta (60 millions).
Un numéro 10 au cœur du gegenpressing
Jusqu’à présent, ce n’est pas vraiment ce qui lui a posé problème. Les spectateurs présents à Lyon en mars 2024 ont compris ce que les fans du Bayer Leverkusen et de Bundesliga s’évertuaient à dire depuis de longs mois : ce gamin a vraiment quelque chose. En sept secondes, il avait collé un but à l’équipe de France, et en 72 minutes, il avait donné le mal de mer à tout un stade par sa qualité de passes, de dribbles, de frappes, de placement… Depuis ses débuts professionnels dans les stades vides du monde post-Covid, celui qui vient de souffler sa 22e bougie a toujours répondu présent dans les grands rendez-vous. Même après un coup de mou durant l’Euro 2024, son entrée à la mi-temps du quart contre l’Espagne avait changé le visage de son équipe.
Florian est un vrai numéro 10, à l’ancienne. […] Il est en pleine possession de ses moyens lorsqu’il a les clés du jeu.
On serait presque tenté de dire que du haut de son mètre 77, le blondinet qui cache sa calvitie sous une teinture peroxydée représente le football d’une autre époque, celui d’un temps où l’on confiait les clés au numéro 10 sans se soucier de son impact néfaste sur le contre-pressing. « Florian est un vrai numéro 10, à l’ancienne, même s’il ne rechigne pas à faire les efforts quand il faut s’ajuster tactiquement, que ce soit en 8 ou sur un côté. Mais il est en pleine possession de ses moyens lorsqu’il a les clés du jeu », analysait Amine Adli auprès de So Foot. Freiné par une rupture du ligament croisé en 2022, l’Allemand brille davantage balle au pied que lorsqu’il faut venir tacler devant sa surface, mais se révèle si important qu’il n’est jamais venu à l’esprit de Xabi Alonso de s’en passer.
En foulant la pelouse d’Anfield, ce fan de Marko Marin, qui s’identifie à João Félix dans les joueurs de sa génération, va entrer dans le temple du gegenpressing. Un terme qu’il comprend évidemment, mais que l’Allemand n’a jamais vraiment pratiqué jusque-là, avec Xabi Alonso, Gerardo Seoane ou Peter Bosz. Quel rôle va-t-il vraiment avoir dans le style de jeu très huilé de Liverpool ? À côté de Dominik Szoboszlai, autre meneur de jeu de Bundesliga acheté particulièrement cher (70 millions), devant Alexis MacAllister, et derrière Mohamed Salah, Luis Díaz ou Darwin Nuñez, il devra trouver sa place plus rapidement que Federico Chiesa, recrue phare et flop du dernier mercato estival. Sous les ordres d’Arne Slot, Florian Wirtz va donc devoir s’adapter, à moins que son nouveau rôle de vedette ne lui confère le droit de faire jouer les autres pour lui.
Les Reds tiennent leur nouveau latéral droit... et c’est toujours très fortPar Enzo Leanni