- Coupe de la Ligue
- 1/4
- Toulouse-Marseille (2-1)
Toulouse sort l’OM à l’usure

Après 90 minutes globalement dominées par les Marseillais, mais bien gérées par le TFC, Martin Braithwaite s'est décidé à tuer l'OM en prolongation. Toulouse est en demi-finale de Coupe de la Ligue.
Toulouse FC 2-1 Olympique de Marseille ![]()
Buts : Ben Yedder (25e), Braithwaite (99e) // Nkoudou (27e)
Il est danois, il a une grosse touffe, et à la 99e minute de jeu, il court encore comme un lapin. Non pas parce qu’il a une condition physique démente, mais parce que son entraîneur Dominique Arribagé a eu la bonne idée de ne pas attendre 100 minutes pour faire plusieurs changements. Car ce match a été éprouvant pour les organismes. Durant un premier acte séduisant, Nkoudou a répondu à Ben Yedder en moins de deux minutes. Et puis dans un second plus stratégique, pour ne pas dire chiant, Pelé a montré que Mandanda pouvait partir sans trop s’inquiéter. Bref, les Marseillais peuvent encore s’en mordre les doigts, et les Toulousains retrouvent, le temps d’une soirée, le sourire qu’ils ont perdu en Ligue 1. Ils sont en demi-finale de Coupe de la Ligue.
Duel d’acronymes
C’est l’histoire d’un élève travailleur, souriant et rempli plein de bonnes intentions. Le seul problème, c’est qu’il a du mal à se montrer régulier. Personne n’en doute, même après la purge du week-end : Marseille sait jouer, dominer, combiner, mais son manque d’efficacité offensive et sa fragilité défensive (au choix) l’empêchent trop souvent d’obtenir des résultats probants. La preuve au quart d’heure de jeu avec cette passe en retrait, un caviar, le genre de petit ballon en mouvement à l’entrée de la surface, que Lucas Silva trouve le moyen de foutre une quinzaine de mètres au-dessus des cages. Alors certes, le onze titulaire a été remanié, Coupe de la Ligue oblige, mais il suffit souvent d’un petit grain de sable dans les rouages pour foutre toute la machine en l’air.
Aujourd’hui, ce petit grain de sable s’appelle Wissam Ben Yedder qui, sur la première occasion toulousaine, prend toute la défense à défaut d’un plat du pied scolaire. 1-0. C’est dur à encaisser. Surtout quand on connaît tout le jeu de séduction qu’il y a entre WBY et la cité phocéenne. Bref, et comme souvent depuis le début de saison, la solution, aujourd’hui immédiate, passe par Georges-Kévin Nkoudou. Seul à l’entrée de la surface, GKN fixe Doumbia, puis glisse et parvient tout de même à trouver un angle de tir. Poteau, rentrant, but. 1-1. Mais voilà, Georges-Kévin ne peut pas non plus régler tous les maux de l’OM. Et quand, quelques minutes plus tard, Batshuayi croise trop sa frappe, il n’arrive pas à pousser le ballon dans les cages vides, certainement feinté par la sortie in extremis d’Ahamada. Marseille a un problème, c’est certain. Mais toujours pas de solution.
Pelé sauve les meubles… jusqu’à la prolongation
Une chose est sûre en tout cas, cette solution ne réside pas dans les longs parpaings envoyés en direction de Michy Batshuayi. Le Belge ne dit rien, mais très clairement, il ne peut aucunement exploiter ces horreurs de passes. Surtout avec Uroš Spajić, son garde du corps serbe attitré, sur le dos. Et même si c’est plus compliqué, les Marseillais sentent bien que leur salut doit passer par le sol. Lassana Diarra, le plus légitime dans ce registre-là, finit par prendre les choses en main et par organiser la lente marche en avant des Marseillais. C’est assez flou, pas toujours très juste, mais bien plus efficace. Petit à petit, Nkoudou et Batshuayi pénètrent la surface adverse balle au pied et obligent les Toulousains à reculer. Paradoxalement, ce sont les Violets qui se procurent les deux plus grosses occasions de la fin de match, deux grosses têtes de Doumbia à chaque fois bien sorties par Pelé, mais la plupart du temps, Rolando contient Ben Yedder et consorts plus ou moins licitement. Ce qui mène Toulousains et Marseillais tout droit vers la prolongation.
Une bonne nouvelle pour les premiers. Un peu moins pour les seconds. Car les jambes sont clairement du côté violet. Les trente dernières minutes additionnelles ne seront que souffrance pour les Olympiens. Et sur son premier bon appel, Martin Braithwaite, fraîchement entré en jeu, place un double contact plein de réussite sur Manquillo et Sparagna, et glisse le ballon sous Pelé. 2-1. Míchel a beau tenter le tout pour le tout en faisant entrer Anguissa à la place de Lass, c’est déjà trop tard. Jamais ses joueurs n’auront la force de retourner encore la situation. Même pas le jeune Rabillard en toute fin de rencontre, pourtant à deux doigts de devenir le sauveur. Le TFC a réussi son coup. À l’usure, en attendant leur moment, les Toulousains ont fini, eux, par trouver la solution pour peut-être sauver leur saison.
Le salaire moyen des joueurs de l’OM a (un peu) baissé cette saisonPar Ugo Bocchi