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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (290-281)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

490
John Utaka
489
Oswaldo Piazza
488
Jacky Lemée
487
René Girard
486
Michel Pavon
485
Pascal Pierre
484
Henri Hiltl
483
Vedran Runje
482
Frédéric Déhu
481
Umberto Barberis
480
François Remetter
479
Gérard Farison
478
Bruno Rodriguez
477
Yvon Pouliquen
476
Richard Krawczyk
475
Kim Källström
474
Gervinho
473
Jean Lechantre
472
Sébastien Squillaci
471
Sacha Zavarov
470
Dominique Arribagé
469
Casimir Koza
468
Bruno Bollini
467
Eric Roy
466
Rigobert Song
465
Didier Tholot
464
Alexander Frei
463
José Cobos
462
Thierry Laurey
461
Gilbert Marguerite
460
Jean-Pierre Adams
459
Georges Casolari
458
François Omam-Biyik
457
Youssouf Fofana
456
Pascal Feindouno
455
Maxime Fulgenzi
454
Jean Boyer
453
Georges Winckelmans
452
Roger Ricort
451
François Ludo
450
Marc Molitor
449
Antoine Grochulski
448
Éric Abidal
447
Maxwell
446
Willy Kohut
445
Victor Ikpeba
444
Gérald Passi
443
Samir Nasri
442
Philippe Piat
441
Daniel van Buyten
440
Jules Bocandé
439
Marco Simone
438
Jaroslav Plašil
437
Alain Goma
436
Jean Gallice
435
Sabri Lamouchi
434
Armand Forchério
433
Marouane Chamakh
432
Lucho González
431
Lisandro López
430
Bolek Tempowski
429
Éric Edwige
428
Moussa Saïb
427
Robert Barraja
426
Rudi Voller
425
Patrick Blondeau
424
Hatem Ben Arfa
423
Ilija Pantelić
422
Frank Verlaat
421
Roland Mitoraj
420
David Régis
419
René Vignal
418
John Sivebæk
417
Guy Lacombe
416
Michel Lafranceschina
415
René Gallina
414
Michel Leblond
413
Bruno Bellone
412
Dick van Dijk
411
Antoine Sibierski
410
René et Pierre Pleimelding
409
Frank Lebœuf
408
Faruk Hadžibegić
407
Marc Berdoll
406
Marceau Somerlinck
405
Bernard Diomède
404
Rémy Vogel
403
Jean-Paul Escale
402
Léon Deladerrière
401
Radamel Falcao
400
Emile Veinante
399
Antoine Kombouaré
398
Yves Triantafilos
397
René Cédolin
396
Georges Zvunka
395
Mohammed Abderrazak
394
Emilio Salaber
393
Ange Di Caro
392
Claude « Coco » Michel
391
Louis Landi
390
Gabriel Abossolo
389
Jean Wendling
388
Jean-Michel Moutier
387
Antoine Franceschetti
386
Joseph Jadrejak
385
Teddy Bertin
384
Jean Nicolas
383
David Trezeguet
382
Santiago Santamaria
381
Cyrille Pouget
380
Bernard Lefèvre
379
Louis Cardiet
378
Anto Drobnjak
377
Louis de Maréville
376
Rudi Hiden
375
Adick Koot
374
Roger Milla
373
Daniel Dutuel
372
David Zitelli
371
Franck Ribéry
370
Alphonse Martinez
369
Richard Tylinski
368
Jean-Christophe Thomas
367
Lilian Thuram
366
Bernard Williams
365
Boubacar Sarr
364
Laurent Di Lorto
363
François Wicart
362
Loïc Perrin
361
Glenn Hoddle
360
Claude Barret
359
Jacques Delepaut
358
Ersnt Stojaspal
357
Paul et Noël Sinibaldi
356
Nello et Pierre Sbaïz
355
Mario Yepes
354
Alen Bokšić
353
Roland Guillas
352
Drago Vabec
351
Jean-Luc Buisine
350
Stéphane Ruffier
349
Franck Tanasi
348
Pascal Fugier
347
Hector Maison
346
Jean-Pierre Bosser
345
Jean-François Beltramini
344
Jay-Jay Okocha
343
Georges Lamia
342
Bernard Placzek
341
Mehmed Baždarević
340
François Heutte
339
Laurent Robert
338
Jean-Jacques Kretzschmar
337
Jean Swiatek
336
Jean Baeza
335
Jean-Claude Hernández
334
Stéphane Paille
333
Guy Calléja
332
Rafael Santos
331
Bernard Lech
330
Olivier Rouyer
329
Henri Fontaine
328
Jean Castaneda
327
Jean-Luc Sassus
326
Gilbert Gress
325
Yann Lachuer
324
Bruno Ngotty
323
Abdelkrim Merry « Krimau »
322
Ángel Rambert
321
Jean Prouff
320
André Rey
319
François Bracci
318
Gabriel De Michèle
317
Jacques Foix
316
Didier Six
315
Nenê
314
Jean-Guy Wallemme
313
Carlos Curbelo
312
Marcel Artelesa
311
Yves Boutet
310
Yvon Le Roux
309
Gérard Bourbotte
308
Abdelaziz Ben Tifour
307
Christian Synaeghel
306
Jean-Claude Lemoult
305
Didier Couécou
304
Francis Isnard
303
Aimé Mignot
302
Rio Mavuba
301
Vikash Dhorasoo
300
Néstor Fabbri
299
Dieter Müller
298
Mohamed Salem
297
Bertus de Harder
296
Jean-Marc Pilorget
295
Guillaume Warmuz
294
Anthony Réveillère
293
Pierre-Yves André
292
Claude Quittet
291
Jean Petit
290
Nenad Bjekovic
289
Jérôme Leroy
288
Guy et Didier Sénac
287
Hugo Curioni
286
André Kabile
285
Larbi Benbarek
284
Frédéric Meyrieu
283
Pawel Janas
282
Enzo Scifo
281
Yves Chauveau
Nenad Bjekovic

#290 - Nenad Bjekovic

Nenad Bjekovic Nice (1976-1981)

Dans la deuxième moitié des années 1970, l’arme ultime de l’OGC Nice, c’est lui. Arrivé en provenance du Partizan Belgrade, Nenad Bjeković devient très vite l’une des gâchettes les plus redoutées du championnat. Teigneux, costaud et d’une efficacité létale, l’avant-centre des Aiglons claque 19 buts dès sa première saison en D1, puis 29 (en 35 matchs) lors de la suivante. Toutes compétitions confondues, le Serbe atteint le total remarquable de 108 réalisations en 170 apparitions sous le maillot azuréen, qu’il n’enlève qu’au moment de sa fin de carrière, en 1981. « En 1979, Strasbourg venait d’être champion de France et voulait me recruter, révèle-t-il à Nice-Matin. J’aurais pu gagner le double… mais j’ai refusé. Je ne voulais pas… Nice, c’est ma famille. J’avais déclaré à l’époque dans votre journal que, si Nice descendait en deuxième division, je ne toucherais plus un seul ballon de ma vie. » Celui qui a été élu joueur du siècle de l’OGCN n’a, heureusement, pas eu besoin d’en arriver là.

Jérôme Leroy

#289 - Jérôme Leroy

Jérôme Leroy PSG (1996-2000 et 2002-2003), Marseille (2000-2002), Guingamp (2003-2004), Lens (2004-2005), Sochaux (2006-2007), Rennes (2007-2011), Évian Thonon Gaillard (2011-2012)

« Ce qu’on faisait de bien, personne ne le voyait puisqu’il y avait Ronaldinho. Donc en fait, fallait qu’il parte pour que les gens s’aperçoivent que t’es technique : « Ah ouais, putain, tu touches, toi… »   » Que Jérôme Leroy se rassure, personne n’a eu besoin de voir Ronaldinho quitter le championnat de France pour s’apercevoir que celui qui s’était battu avec son homonyme Laurent lors d’un Classique faisait ce qu’il voulait avec le cuir. Ce n’était donc pas une raison de voler au Brésilien ce qui aurait pu être l’un des plus beaux buts de Ligue 1 lors d’un déplacement du PSG au Vélodrome en taclant le cuir avant qu’il ne dépasse la ligne de but. Il faut dire que Jérôme – qui a célébré seul son doublé le poing levé pendant que les caméras et ses coéquipiers se sont dirigés vers Ronnie – avait envie de prouver aux supporters parisiens qu’il était bien de retour au PSG et que son passage à l’OM était derrière lui. En fait, peu importe le maillot qu’il portait, Leroy se donnait à fond et régalait les supporters par sa classe et son talent. Et ce, même lorsque les cheveux étaient moins présents et grisonnants et qu’il était plus proche des 40 que des 20 ans, à l’image de son passage au Stade rennais où il claque l’un des buts de la saison face à Lens d’un subtil lob et qu’il termine avec le trophée de meilleur passeur de Ligue 1. Un état d’esprit que Jérôme Leroy évoquait dans une longue interview sur So Foot : « J’ai été à Marseille dans les années 2000, les joueurs, ils arrivaient : « Ah moi, je mouille le maillot, hein. » Je me disais : « Ça y est, lui, il veut déjà se mettre les supporters dans la poche. » Mais il a pas compris qu’il faut d’abord être bon sur le terrain ! » Et ça, Jérôme l’avait très bien compris.

Guy et Didier Sénac

#288 - Guy et Didier Sénac

Guy et Didier Sénac Guy : Racing (1954-1963), Lens (1963-1968) // Didier : Lens (1977-1978 puis 1979-1988), Bordeaux (1987-1991 puis 1992-1995)

Chez les Sénac, le championnat de France, c’est sacré. Le papa Guy, décédé en 2019, avait montré la voie en passant près de quinze ans à se promener sur les terrains de la D1, entre le Racing Club de Paris et Lens, signant tout de même 42 buts malgré son costume de milieu défensif et parfois de défenseur. Le fiston de l’international français, Didier, a suivi les pas de son père en débarquant dans l’élite moins de dix ans après avoir vu le paternel raccrocher les crampons. Comme Guy, il n’a pas réussi à remporter le titre, terminant lui aussi deux fois vice-champion de France, mais il a laissé l’image d’un défenseur très solide et au caractère bien trempé, Piotr Swierczewski se le rappelle peut-être encore. Champion olympique à Los Angeles avec la France, Didier aura été un patron à Lens puis à Bordeaux, avec une longévité qui l’a conduit à intégrer le cercle très fermé des joueurs comptant plus de 500 matchs en première division.

Hugo Curioni

#287 - Hugo Curioni

Hugo Curioni
Nantes (1973-1975), Metz (1975-1978), Troyes (1978)

Robert Budzynski qualifiait Hugo Curioni de « bulldozer » . Les défenseurs de Ligue 1 ont vite compris pourquoi. L’Argentin met moins de deux minutes pour marquer contre le Paris FC, dès sa première apparition en France. Avec 14 buts en 19 matchs lors de sa saison inaugurale, l’ancien de Boca marque tout de suite son territoire. Et que dire quand il quitte Nantes pour Metz… Associé au Luxembourgeois Nico Braun, « le Fauve » se paie un sacré gueuleton, au point de faire des Grenats la meilleure attaque du championnat. Curioni claque 25 buts en 1975-1976 (seuls Carlos Bianchi et Delio Onnis font alors mieux), puis 22 en 1976-1977. Le prédateur savait s’y prendre pour crucifier sa proie. « Je dis toujours que l’Argentin a une malice différente des autres joueurs. Il faut être intelligent, regarder les erreurs des adversaires, expliquait-il à MHSCTV. Deux ou trois fois, le gardien allait dégager, et je venais de derrière lui pour lui marquer un but. Plein de fois, cela les énervait et ils voulaient se battre avec moi. » Malicieux, et caractériel. « On gagnait le derby 2-0 contre Nancy, avec Platini et tout… Deux buts de moi, et l’entraîneur me sort. Je lui ai jeté mon maillot en sortant » , racontait-il en riant. « Il avait deux personnalités, une à l’entraînement et une pendant les matchs, se souvenait Robert Nouzaret, son coach à Montpellier. Le dimanche, il n’était pas à 100%, il était à 200%. Alors à l’entraînement, il s’économisait. » Résultat ? 84 buts en 152 matchs de D1. Le bulldozer avait le réservoir plein pour tout écraser sur le terrain.

André Kabile

#286 - André Kabile

André Kabile Nîmes (1964-1967 puis 1968-1979)

« J’ai adoré ce Nîmes avec Kader Firoud. […] C’était la grande époque, celle de Trésor et Adams en défense centrale. André Kabile, qui jouait arrière gauche, était un personnage incroyable. » Peu de choses semblent attendrir Jean-Jacques Bourdin, mais le Nîmes Olympique des années 1960-70 est l’une d’entre elles. Et dans cette équipe, André Kabile (ou Kabyle), 520 matchs avec les Crocos dont 431 en D1, fait figure de monument, lui qui reste encore aujourd’hui le joueur le plus capé de l’histoire du club. Avec le Martiniquais, qui a traversé l’Atlantique en bateau à 21 ans et que l’on surnommait « Bilou » , les Nîmois ont réussi une remontée immédiate (1967-1968), sont devenus vice-champions de France (1971-1972) et ont squatté le top 4 du championnat (1970-1971, 1974-1975). « C’est ma famille, c’est tout, expliquera-t-il. Je n’ai jamais songé à le quitter, mon Nîmes Olympique. Le soleil, les copains, les cartes, le ballon, une certaine façon de vivre… » Kabile était un roc, même si Christian Dalger, crack de l’AS Monaco, lui a un jour tenu tête, comme le rappelle Jean Petit pour L’Équipe : « Un jour, à Nîmes, [Christian Dalger] se promène face à André Kabile et vient me voir : « Jeannot, Kabile m’a dit : petit, ici le roi, c’est moi, alors si tu ne veux pas repartir avec une jambe sur les épaules, tu changes de côté. » Il n’avait pas changé d’aile. En plus, il n’avait pas peur. »

Le natif de Saint-Esprit était pourtant du genre intimidant, et l’esthète suédois Roger Magnusson en a fait les frais un jour de Nîmes-OM au stade Jean-Bouin, se retrouvant déchaussé lors d’un contact avec le défenseur, qui se permit même de balancer le soulier 40 mètres plus loin en direction de la mythique Grande Butte. André Kabile, c’est aussi une drôle d’anecdote datant du 20 octobre 1976, jour où le Nîmois s’était vu offrir son poids en bonbons – de la part du sponsor maillot de l’époque Zan-Ricqles – après une pesée au milieu du terrain indiquant plus de 71 kilos. « Une fois la rencontre terminée, j’ai donné à mes coéquipiers quelques cartons pour leurs enfants, racontera l’intéressé. À l’époque, j’habitais au « Jasmin » pas loin du quartier Capouchiné. J’ai monté quelques paquets pour mes enfants en laissant le reste dans ma voiture pour en faire profiter les amis, ou les petits joueurs du club. Dans la nuit on m’a volé ma voiture remplie de bonbons. Elle a été retrouvée brûlée à Mende quelques jours après. Ça devait sentir la réglisse ! » Le pire dans tout ça ? Ce grand cirque avait eu lieu à l’occasion de ce qui était prétendument le « 1000e match officiel » du latéral. « Je n’ai jamais disputé autant de rencontres officielles, débunkera-t-il. Ils avaient sans doute voulu me vieillir. »

Larbi Benbarek

#285 - Larbi Benbarek

Larbi Benbarek
OM (1938-1939 puis 1953-1955), Stade français (1945-1948)

Larbi Ben Barek est assurément la première légende du football africain. Et peut-être même du football tout court. L’élégant attaquant a ainsi fait le bonheur de la première division dans les années 1930 et 1940, pour graver ce nom, désormais iconique, dans les mémoires.

Et c’est l’Olympique de Marseille qui lui donne sa chance à l’été 1938. Ben Barek est en effet repéré l’année précédente, à l’occasion d’une rencontre opposant l’équipe de France B aux meilleurs joueurs évoluant sur le territoire marocain. Une aubaine, pour celui qui travaille alors comme pompiste à Casablanca. Une seule saison à l’OM, 1938-1939, pour quatorze réalisations en 33 matchs, comme prémices de ce qui allait devenir la carrière de l’intéressé. Séduit, le quotidien sportif référence de l’époque, L’Auto, lance même un sondage pour trouver un surnom au finisseur : l’appellation vainqueur sera « la Perle noire » . Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale ne tardant pas à faire des ravages, le Marocain choisit de rentrer se réfugier au pays.

Il faudra dès lors attendre 1945 pour que Helenio Herrera, en charge du Stade français, ne le rapatrie en métropole. En stage à Dar el-Beida, le club parisien, nouveau riche du sport hexagonal en D2 et désireux d’accéder à l’élite, décide en effet de faire de Ben Barek sa tête d’affiche, dans ce projet de grandeur. Des émoluments financiers difficilement refusables, pour celui qui est donc accueilli dans la capitale en grande pompe, à son arrivée à gare de Lyon. Jusqu’en 1948, il disputera 103 rencontres, pour 56 buts, et installera son talent. International français depuis 1938 (17 sélections) – le Maroc étant toujours un protectorat colonial -, il aura toujours refusé le rang de « citoyen français » en hommage à ses origines.

L’aventure en France se terminera finalement sur un transfert à l’Atlético (le Stade français ne pouvait plus payer les salaires de ses joueurs. Helenio Herrera partira également pour Valladolid, avant de retrouver son protégé chez les Colchoneros), où sa légende s’écrira définitivement. « Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le dieu » , Pelé.

Frédéric Meyrieu

#284 - Frédéric Meyrieu

Frédéric Meyrieu OM (1985-1987 puis 1988-1989), Le Havre (1987-1988), Bordeaux (1989-1990), Toulon (1990-1993), Lens (1993-1997), Metz (1997-2002)

Champion de France 1989 avec Marseille, où il réussit à gratter du temps de jeu malgré une grosse concurrence, Frédéric Meyrieu éclaire véritablement le championnat à partir de son aventure lensoise. Le milieu offensif choisit alors le Racing… en lisant France Football. « J’ai comparé les compos des deux équipes et je me voyais plus jouer à Lens » , racontait-il à Foot d’Avant. Un choix judicieux puisqu’il régale Roger Boli, se permet une saison 1995-1996 à sept buts et obtient le brassard. Avant l’apothéose à Metz, avec qui il touche le sacre du doigt en 1998. Ce sont encore ses coéquipiers de l’époque qui en parlent le mieux. Un « vrai numéro 10 à l’ancienne » pour Bruno Rodríguez. « Il suffisait de faire l’appel et (il te filait) des caviars à tire-larigot. C’était un joueur exceptionnel, il mettait la balle où il voulait. » Grégory Proment ne peut que valider : « À l’entraînement, j’avais Fred Meyrieu au marquage direct. Au début, je prenais un bouillon extraordinaire. En tant que jeune, on s’attend à le mettre en difficulté quand il fait contrôle, mais lui non, il fait tout en une touche. Et en plus, il joue à des endroits où t’as l’impression qu’il n’a pas vu, et en fait, il a vu. » Et il marquait, aussi. « Pour mon anniversaire, il y a quelqu’un qui m’a envoyé une compilation, nous expliquait-il l’an passé. Mon fils qui a 17 ans, il n’a pas trop regardé mes matchs, mais quand il me voit marquer des 25 mètres ou sur un lob, il me dit : « Ah ouais quand même ! » Je lui réponds : « Tu m’as pris pour qui ? Pour un Bee-Gees ? »   » Le Meyrieu d’entre nous.

Pawel Janas

#283 - Pawel Janas

Pawel Janas
Auxerre (1982-86)

Jules Bocandé, Vahid Halilhodžić, Krimau, Uwe Reinders, Safet Sušić, c’est peu dire que les joueurs étrangers de grand talent étaient nombreux dans le championnat de France 1985-1986. Pourtant, aucun de ces noms cités n’a été élu meilleur étranger de Division 1 cette année-là. Tout simplement car ce prix a été remis à Pawel Janas. Pourtant, l’AJ Auxerre de l’international polonais (53 sélections) a terminé à la 7e place du classement, loin derrière le champion de France du PSG. Sauf que Pawel Janas n’était pas n’importe quel joueur, c’était probablement l’un des meilleurs défenseurs des années 1980 à être passé par la Division 1. Toujours bien placé, rarement à la faute, Pawel était la véritable tour de contrôle qui a permis à l’AJA de monter sur le podium en 1982 pour la première fois de son histoire. De quoi expliquer pourquoi ceux qui ont participé au sondage de L’Yonne républicaine l’ont élu dans l’équipe type de l’histoire de l’AJA.

Enzo Scifo

#282 - Enzo Scifo

Enzo Scifo Girondins de Bordeaux (1988-1989), AJ Auxerre (1989-1991), AS Monaco (1993-1997)

Au cours d’une carrière professionnelle, peu de footballeurs ont été comparés à la légende brésilienne Pelé. Si Zico et Freddy Adu symbolisent probablement les deux extrêmes pour parler d’un bon ou d’un mauvais héritier, Vincenzo Scifo se situe dans la partie des successeurs flamboyants. Numéro 10 de la Belgique aux 84 sélections et 18 buts marqués, le petit Pelé du Tivoli a marqué au fer rouge toute une génération du Plat Pays, mais également le championnat de France, où le meneur de jeu débarque à Bordeaux en provenance de l’Inter. « C’était le titre du premier article que l’on m’avait consacré dans un journal local, évoquait l’intéressé dans nos colonnes en 2016. Tivoli, c’est le nom d’une ville italienne, mais surtout celui du stade de La Louvière. Être comparé à Pelé, c’était évidemment un honneur pour moi… C’est resté. » Fan inconditionnel de Michel Platini, Enzo Scifo se reconnaît également dans l’ascension sociale du Roi Michel dont les parents étaient également immigrés italiens.

Caution d’un football aussi esthétique que romantique, Enzo Scifo a écumé les pelouses de première division française pour totaliser 182 matchs et 52 buts. Mais Scifo, c’était avant tout un footballeur porté sur le fond plutôt que sur la forme. Le meilleur exemple, c’est Guy Roux, son entraîneur pendant deux ans à l’AJ Auxerre, qui l’évoque avec nostalgie pour Ouest France. « Scifo fait partie de ces joueurs pour lesquels j’aurais accepté de payer pour pouvoir l’entraîner, confie l’ancien coach de l’AJA, partant pour aider le footballeur à sortir de son bourbier bordelais à la suite d’un conflit avec le président Claude Bez, un placement dans l’équipe réserve et des négociations à mener en parallèle avec l’Inter, toujours propriétaire du joueur. On se retrouve au Hilton, à Paris. Les discussions ont duré douze heures. On a fini par trouver un accord. On l’a bien payé Enzo, hein. Bon, son transfert n’a pas coûté un franc, mais il avait le plus gros salaire de chez nous, égalé. » Désigné meilleur joueur étranger du championnat de France en 1991, Scifo touche le Graal hexagonal lors de son passage à l’AS Monaco avec un titre de champion de France en 1996-1997. Coéquipier de Scifo et élu meilleur joueur du championnat cette saison-là, Sonny Anderson n’aura pas peur de le dire dans un entretien croisé pour DHnet en 2014 : « Enzo, t’étais meilleur que moi ! » De quoi être salué comme un beau Diable.

Yves Chauveau

#281 - Yves Chauveau

Yves Chauveau Lyon (1966-1975 puis 1978-1982), Monaco (1975-1976 puis 1977-1978)

En 1966, après un prêt concluant à Grenoble, Yves Chauveau revient à Lyon pour y être la doublure de Michel Zewulko. Mais ce dernier est indisponible en début d’exercice, et le jeune portier en profite pour s’installer entre les bois rhodaniens. Il y restera pendant neuf saisons, puis y reviendra pour un mandat supplémentaire de quatre ans en fin de carrière. Le Bressan dispute au total 420 rencontres de D1 avec l’OL, ce qui en fait l’un des gardiens les plus emblématiques passés entre Rhône et Saône. En tant que dernier rempart des Gones, « Tonton » conquiert une Coupe de France (1967) et vit une belle épopée européenne l’année suivante, lors de laquelle il est même qualifié de « diable de White Hart Lane » par la presse anglaise à l’issue d’une prestation mémorable contre Tottenham. Entre ses deux aventures lyonnaises, ce gardien au style spectaculaire défend les couleurs de Monaco, avec qui il descend en D2 avant d’être titré dès son retour dans l’élite, en 1978. « J’ai appris sur le tas, raconte au Progrès celui qui se reconvertit ensuite dans les assurances. J’aurais aimé rester dans le foot, mais à l’époque, entraîneur des gardiens n’était pas un poste qui existait ! Je ne regrette rien, ou si, plutôt d’être arrivé dix ans trop tôt, quand je vois ce que gagnent certains joueurs très moyens. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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