Top 10 : Sélectionneurs en Folie
«A tous ceux qui n'ont pas cru en nous, pardon pour les dames, mais qu'ils nous la sucent maintenant». Maradona était visiblement excité après la qualification de l'Argentine au Mondial. Pendant ce temps, Marcello Lippi conseillait, lui, aux supporters d'aller travailler plutôt que de siffler la Nazionale. Une revanche pour El Diez, un coup de sang pour l'Italien. Top 10 électrique des sélectionneurs qui ont un jour pété les plombs.
1) Luis Aragones
Un des plus beaux dérapages. 6 octobre 2004, Luis Aragones met en application ses cours de communication, devant caméra. Son élève du jour : José Antonio Reyes, en pleine bourre avec Arsenal mais qui éprouve quelques difficultés à prendre ses marques avec la Roja. Pas de souci, Aragones a la solution : trouver du réconfort auprès de son ami en club, Thierry Henry. « Dis-lui au noir : « Je suis meilleur que toi ! A ce noir de merde : je suis meilleur que toi » » . Tollé général, amende de… 3000 euros infligée au vieux sénile. Soit une journée de salaire pour lui.
2) Raymond Domenech
Raymond Domenech bien sûr. Mais que choisir entre la demande en mariage de Ray Ducul et la traque de la bête ? Soit le sélectionneur qui ne trouve rien de mieux que de déclarer après la correction reçue à l’Euro 2008 : « Je n’ai qu’un seul projet, c’est d’épouser Estelle » . Soit la pleureuse qui, en conf’ de presse avant France-Serbie en septembre 2008, fustige les journalistes en place : « L’odeur du sang vous intéresse. Je suis content d’une seule chose : les lois d’exception et la guillotine n’existent plus. Sinon, certains se feraient un malin plaisir de me mettre sur l’échafaud » . Rien ne va plus, faites vos jeux.
3) Daniel Passarella
Nommé sélectionneur de l’Argentine en 1994, Daniel Passarella exige que les joueurs de l’Albiceleste n’aient pas les cheveux longs sous peine de ne plus être convoqués. Son théorème : un joueur aux cheveux courts se les touche 6-8 fois par match, un Juan Pablo Sorin au moins une centaine, ce qui nuit à la concentration. Batistuta acceptera de se séparer de sa crinière blonde, Redondo non. Domenech a enfin une raison crédible de ne pas sélectionner Philippe Mexès…
4) Gérard Houllier
Zone de presse d’un Parc des Princes agonisant. Une heure plus tôt, la France a laissé échapper sa qualification pour la Coupe du Monde 1994. On connaît la chanson : but du Bulgare Kostadinov après une splendide cagade du blondissant David Ginola. Le pourtant policé Gérard Houllier va littéralement sortir de ses gonds : « David Ginola a commis un crime contre l’équipe » . L’actuel DTN frôle la crise cardiaque et qualifie le centre raté de l’attaquant d’Exocet » , missile tiré depuis les sous-marins. Pour l’anecdote, Houllier fera finalement son infarctus, mais en 2001, à Liverpool.
5) Rudi Völler
Un classement sans Teuton, ce n’est pas marrant. Heureusement Rudi Völler est là. A peine intronisé à la tête de l’Allemagne, l’ancien renard des surfaces marseillais ne goûte pas aux critiques des médias après le match nul contre l’Islande. « On parle d’une équipe au point bas, puis à un point encore plus bas. Je ne peux plus entendre cette merde. Je dois protéger la National-Mannschaft » . Il porte même un petit tacle à ses prédécesseurs : « Je ne me colle pas à ma chaise comme Berti Vogts ou Erich Ribbeck. Ce n’est pas bien de traîner tout le monde dans la boue » .
6) Marcello Lippi
On ne veut pas s’acharner sur ce cher Lippi mais le bonhomme n’en est pas à son coup d’essai. Le sélectionneur italien joue au macho de quartier : « Je crois que, parmi les joueurs, il n’y a pas d’homosexuel. En quarante ans de carrière, je n’en n’ai jamais rencontré et on ne m’en a jamais parlé » . Mais, attention, Marcello n’est pas homophobe : « Je n’exclurai jamais un gay de la Nazionale, mais je pense qu’il serait difficile qu’un joueur puisse vivre de façon naturelle son homosexualité » . Il ne serait pas récemment parti à Créteil faire un séminaire sur la tolérance ?
7) Ricardo Lavolpe
Il est rare que l’argument du complot judéo maçonnique pro-capitaliste soit avancé pour critiquer l’arbitre. Après la défaite du Mexique en demi-finale de la Coupe des Confédérations contre l’Argentine, Ricardo Lavolpe est furieux que Fabricio Coloccini n’ait pas reçu un rouge pour son agression sur Ramon Morales. Mais le sélectionneur tient son explication : « Le Brésil est déjà en finale. A ce niveau de compétition, au-delà du football? il y a l’économie et la finale doit se disputer entre certaines équipes. Les puissants ont toujours l’avantage dans ce genre de situation » . Un pote de Laguiller ?
8) Fatih Terim
Match retour des barrages qualificatifs pour le Mondial 2006 entre la Suisse et la Turquie. Sur le banc de touche, Fatih Terim devient possédé : en cravate, en sueur, le Turc se déchaîne et encourage ses joueurs à manger des petits Suisses. La bagarre générale qui suit la rencontre est mémorable. Faudrait d’ailleurs vérifier si Terim ne cache pas la couille que l’Auxerrois Grichting a perdu dans la bataille…
9) Paulo Duarte
En Afrique, la température peut monter d’un coup. Pour preuve le sélectionneur du Burkina-Faso, Paulo Duarte. Pourtant les Étalons venaient de battre la Guinée, validant leur ticket pour la CAN 2010. Outre le goût pour les costumes italiens, le coach du Mans a un autre point commun avec Mourinho : les phrases acerbes contre les médias. « J’exprime ma désolation totale à la presse burkinabaise. Je leur dis avec force : merde, merde ! Vous écrivez mal, vous n’êtes pas des journalistes… » .
10) Roger Lemerre
Une belle branlée, comme on les aime ! Juste après la décolonisation du Sénégal à la Coupe du Monde 2002, Roger Lemerre recadre ses joueurs. Bon, c’est vrai qu’on a parfois du mal à suivre la cohérence du discours… Mais le sélectionneur tricolore n’y va pas par quatre chemins. Notamment avec un succulent : « Touchez pas à un cheveu de votre pote ! » . Ça mérite une vidéo :
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