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- VA/Girondins de Bordeaux
Tigana: «D’abord se sauver»
Cette saison, à la tête des Girondins, Jean Tigana aura pris cher. Très cher, même, à tous les niveaux. Avant de défier Valenciennes dans le Nord samedi (19h00), et à onze journées de la fin du championnat, le coach bordelais livre une analyse sans concession. Une «bonne expérience», selon lui.
Jean, après une surprenante déconvenue à domicile face à Monaco (0-1), croyez-vous vos joueurs capables de rebondir à Nungesser ?
Vous savez, nous, on est comme le temps : on a des différences de température très importantes ! Sauf que ce qu’il faut observer, c’est que Monaco n’a jamais tiré au but (sic)… Perdre un match comme ça, oui, c’est quand même assez surprenant. Ils ont eu trois corners et l’on perd un à zéro ! J’espère que l’on arrivera à concrétiser nos occasions à Valenciennes.
Pendant ce match, n’avez-vous pas été trop attentistes ?
Non : ils n’ont pas eu une occasion (sic) et on en a eu onze ! Après, c’est sûr que si j’avais eu quelqu’un de plus efficace devant, ce jour-là (à la place d’Anthony Modeste ?!!), on aurait gagné facilement et l’on ne serait pas posé la question.
Qu’en est-il de la recrue brésilienne, André ?
Ce n’était pas mal face à Monaco (entré à la 76e minute)… J’espère pouvoir compter sur lui. Cela dépendra un peu du déroulement du match à Valenciennes, sachant qu’il jouera en entier le match amical prévu face au Gabon (le 26 mars). Ensuite, je verrai si je lui ferai démarrer celui à Nancy.
Pourquoi son acclimatation est-elle si longue (seulement 68 minutes jouées) ?
Et pourquoi est-il arrivé (du Dynamo Kiev) avec cinq kilos en trop ? Il a fallu les lui faire perdre… Et il n’avait pas joué pendant cinq ou six mois, n’ayant disputé que cinq matches avant. Voilà pourquoi c’est long ! Mais c’est logique.
Est-ce un vrai renfort pour vous, ou pas ?
On verra à la fin, s’il nous fait gagner quelques points.
Actuellement, c’est donc en attaque que le bât blesse ?
On est dépendants de notre efficacité ; de nos milieux, de nos attaquants. Il faut savoir s’ils sont efficaces ou pas. Mais quand je dis ça, ce n’est pas uniquement marquer des buts, mais aussi dans la dernière passe ou dans les décalages.
Qu’attendez-vous de cette fin de saison ?
Depuis que je suis là (à Bordeaux, ndlr), il y a toujours eu un peu de hauts, et beaucoup de bas, alors c’est une période difficile qui dure… Parce qu’elle a commencé dès mon premier jour, avec quatre suspendus, deux blessés, et des joueurs qui voulaient partir, ou ne pas partir ! Ensuite, on a perdu Maazou et Saivet (prêté), avec Gouffran qui s’est blessé, et André arrivé pas prêt… Depuis que je suis aux Girondins, je n’ai pas passé quinze jours tranquilles ! Quand j’ai dit avant la trêve que j’étais fatigué et que j’avais besoin de vacances, ce n’était pas du cinéma. C’est la première fois, en dix-sept ans de carrière, que j’ai beaucoup de choses à gérer dans tous les sens et que je n’arrive pas à maîtriser.
Par conséquent, quel est votre objectif ?
Il faut d’abord se sauver, obtenir 42 points pour, et après faire le point avec tout le monde.
Vous regrettez cette situation ?
Non, car c’est une bonne expérience. Elle est assez difficile parce que je n’imaginais pas l’ampleur des choses, surtout à l’intérieur… Je subis, mais un jour, je ne sais pas quand, sachez que je serai bien ! (Rires)
Propos recueillis par Laurent Brun, à Bordeaux
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