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Sortie de piste pour Le Mans
Terrible perte pour l'image glamour de la Ligue 1 Orange. Le gominé Paulo Duarte est invité à faire ses valises et quitter Le Mans. Débarqué cet été, le technicien portugais n'a jamais réussi à engranger des victoires avec son 4-3-3. Les Sarthois sont actuellement 19e du championnat et doivent s'imposer ce samedi contre Valenciennes pour réduire l'écart de six points avec Saint-Étienne, premier non-relégable. Sous peine d'évoluer dans la MMArena en L2.
Ironie de l’Histoire, le Mans Union Club 72 a décidé de faire table rase du passé. Le MUC 72 deviendra à la fin de la saison 2009-2010 Le Mans FC. Un nouveau nom qui s’accompagne d’un écusson flambant neuf avec pour symbole un pur-sang. Et l’explication fournie par le club sur son site Internet vaut son pesant de cacahuètes : le cheval fait référence « aux enceintes romaines, donc à la Rome antique qui ramène à la notion d’arène et au nom du nouveau stade : MMArena » . Car c’est là le vrai merdier dans lequel le club sarthois s’est embourbé. En projet depuis de nombreuses années, la nouvelle enceinte du Mans sera livrée en septembre 2010. Le club du président Legarda n’a pas hésité à franchir le pas en matière de naming et les Mutuelles du Mans Assurances ont acheté le nom du stade pour dix ans, moyennant dix millions d’euros. Une première en France qui va certainement en appeler d’autres…
Mais, au regard des résultats sportifs, il y a plus de chances de voir des gladiateurs de Clermont ou de Dijon venir se battre dans l’arène mancelle plutôt que ceux de Bordeaux ou Lyon. Sur le circuit du Mans, le compteur reste bloqué à deux malheureuses victoires pour dix défaites. Le Mans réussit le tour de force de dépasser Grenoble dans la médiocrité en étant la pire équipe à l’extérieur, avec aucun point engrangé en déplacement. La réception de Valenciennes n’est pas l’idéal pour se relancer, les Nordistes étant tout simplement la meilleure attaque et la meilleure formation en voyage.
Des poteaux mais pas de pot
L’occasion pour le nouveau duo d’entraîneurs d’aller gratter quelques points. Arnaud Cormier et Laurent Peyrelade ont pris ce mercredi la place du séduisant Paulo Duarte. Le disciple de José Mourinho n’a jamais été en mesure d’imposer son style et de recruter les joueurs qu’il voulait. Un exemple : les départs de Mathieu Coutadeur à Monaco et de Gervinho à Lille fin août n’ont jamais été compensés au milieu de terrain et en attaque. Alors que tout le monde avait compris depuis des semaines que leur décollage était inéluctable… Mais le Special One de la L1 a également ses torts. La gestion du poste de gardien de but en est une belle preuve. Trois portiers ont pris place tour à tour dans les buts du MUC (Roche, Ovono, Makaridze) et les toiles d’araignées des lucarnes ont rarement eu le temps de se reconstituer. Les seules véritables satisfactions de la saison se situent sur les côtés de la défense avec les latéraux Ludovic Baal et surtout le jeune Sébastien Corchia, tout juste 19 ans et déjà suivi de près par Lyon ou la Juventus.
Duarte avait déjà menacé de partir début novembre : « L’important pour moi, c’est que Le Mans reste en L1. Que ce soit avec Duarte ou Schwarzenegger, c’est pareil » . Pas besoin d’aller emmerder le gouverneur de Californie, la solution de remplacement a été trouvée en interne avec Cormier-Peyrelade. La direction mancelle n’a pas accepté la décision de Duarte d’aller disputer la Coupe d’Afrique des Nations avec sa sélection du Burkina-Faso en janvier plutôt que de rester auprès d’un groupe meurtri par les défaites. On s’interrogera sur la pertinence de l’excuse quand on sait que Legarda and Co savaient depuis le début de l’aventure que Duarte ne manquerait aucune rencontre du Burkina…
A charge aux nouveaux techniciens de créer une vraie identité de jeu et de redonner confiance au secteur offensif, notamment aux fantomatiques Maïga ou Helstad. Et puis, souhaitons que la grinta accompagne enfin les sorties du Mans en championnat. Le match perdu 1-0 à domicile contre Auxerre (13ej) restera dans les annales : un penalty manqué, un csc et surtout quatre poteaux. Prenez ça les Verts de 1976 !
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