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Shanice, ça glisse !

Par Julien Duez, à Budapest
Shanice, ça glisse !

Avec ses deux passes décisives, Shanice van de Sanden a brillé lors de la finale remportée samedi par l'Olympique lyonnais face au FC Barcelone (4-1). Sous ses faux airs de Memphis au féminin, la Néerlandaise est la caution fashion d'une équipe au sein de laquelle elle incarne à merveille l'esprit collectif.

C’était la seule surprise du onze de départ annoncé par Reynald Pedros. Et encore, niveau surprise, on a déjà vu plus surprenant : face au FC Barcelone, c’est Shanice van de Sanden qui allait commencer sur l’aile droite, en lieu et place de Delphine Cascarino. Motif invoqué par le staff médical de l’Olympique lyonnais : l’internationale française ne se serait pas encore complètement remise de sa blessure subie lors de la demi-finale retour face à Chelsea. Au mieux, elle pourrait jouer trente minutes. Qu’à cela ne tienne, au coup d’envoi, les supporters ne sont pas inquiets en voyant la pile électrique néerlandaise débuter sur le terrain. Et pour cause : depuis son arrivée à Lyon la saison dernière, Shanice van de Sanden sait que les finales de Ligue des champions lui réussissent plutôt bien. Elle n’allait pas tarder à le prouver une nouvelle fois.

Miss passes dé’

On joue depuis à peine cinq minutes, et la lionne oranje adresse un service caviar à Dzsenifer Marozsan qui n’a plus qu’à tromper la portière barcelonaise à bout portant pour ouvrir la marque. Rebelote dix minutes plus tard, lorsque Van de Sanden offre à Ada Hegerberg le premier but de son triplé inscrit en tout juste un quart d’heure. Mais son compteur personnel s’arrête là pour les assists. Shanice ne parvient pas à reproduire l’époustouflante passe de trois réalisée lors de l’édition précédente face à Wolfsburg où, entrée comme supersub lors de la prolongation, elle avait provoqué l’étincelle nécessaire aux Fenottes pour rouler sur l’ogresse allemande (score final 4-1).

Pas de but non plus à mettre au compteur de la Néerlandaise cette fois-ci. Son occasion la plus franche a terminé dans les tribunes et lorsqu’elle saute pour tenter de rattraper un centre venu de la gauche, il lui manque un cheveu (décoloré) pour balancer un coup de casque décisif. La faute à un petit gabarit (1,68 mètre) qui ne lui a pourtant pas toujours fait défaut. Lors de la folle épopée des Pays-Bas à l’Euro 2017, c’est de la tête qu’elle offre la victoire aux Leeuwinnen dans leur match d’ouverture face à la Norvège. Une victoire remportée à Utrecht, sa ville natale, là où sa carrière a commencé et où un premier trophée est venu garnir son armoire : la coupe nationale. C’était en 2009 et depuis, le parcours de Shanice van de Sanden ressemble à un joli conte de fée.

Fashion, tout-droit et bulles de champagne

Avant de rejoindre Liverpool, c’est à Twente qu’elle se met particulièrement en avant en remportant deux BeNe Leagues, du nom du championnat transnational unissant la Belgique et les Pays-Bas, aujourd’hui disparu. Mais la révélation intervient en Angleterre où, en dépit de la concurrence de Manchester City, elle tape dans l’œil de Jean-Michel Aulas qui la fait signer dès l’année suivante. Auréolée du titre de championne d’Europe, Shanice van de Sanden débarque dans le Rhône avec un look qui dépote, en témoignent les dix minutes qu’elle passe à se maquiller avant chaque match. Impossible de ne pas la remarquer. Il faut dire que les joueuses qui évoluent avec du rouge à lèvres, du blush et du fard à paupières ne sont pas légion dans le football féminin moderne. « Shanice, c’est une ambianceuse. Dans le vestiaire, elle est toujours de bonne humeur et cela se ressent sur le terrain. Elle n’a pas la technique de Delphine Cascarino, on est plutôt sur le profil d’un tout-droit très rapide, mais elle compense par un vrai dévouement pour son équipe » , décrypte Willy Pasche, membre du groupe de supporters OL Ang’Elles, après la finale.

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Celebrate like a champion Congratulations, @ol! #UWCL

Une publication partagée par #UWCL (@uwcl) le 18 Mai 2019 à 3 :01 PDT

Loin de la rugosité de Wendie Renard ou de la gentillesse d’Amandine Henry, Shanice van de Sanden est en effet venue apporter au groupe lyonnais une touche de trash, un peu provoc’, mais sans jamais virer dans le borderline. Pour preuve, son discours d’après-match est parfaitement maîtrisé et correspond en tous points à celui d’un club de l’élite européenne, comme entend l’être l’Olympique lyonnais. « Comment je me sens ? Devinez ! » , s’amuse-t-elle en croquant dans sa médaille. « C’est incroyable d’avoir gagné contre le Barça, car c’est une équipe remplie de talents et qui est en pleine progression. C’est pour cela que je fais ce métier : pour gagner des titres encore et encore. Et je suis ravie d’avoir remporté une deuxième fois la Ligue des champions. Le niveau de la compétition devient de plus en plus élevée, car les clubs s’améliorent d’année en année » , analyse-t-elle, non sans s’autoriser quelques gorgées de champagne dans son gobelet rempli à ras bord.

Alors que certaines de ses coéquipières filent vers le bus qui attend pour les ramener à Lyon, Shanice van de Sanden prend le temps de répondre aux médias néerlandais et internationaux qui la sollicitent et joue le jeu de ressasser inlassablement les mêmes réponses aux habituelles questions que l’on entend en zone mixte. Avant de conclure : « Demain (ce dimanche, N.D.L.R.), on déjeunera ensemble une dernière fois avec le groupe et ensuite, il sera temps pour moi de repartir préparer le Mondial avec mon pays. Bien sûr que j’ai envie d’aller loin, mais je ne pense pas déjà à la finale. Il faut prendre les matchs les uns après les autres. » On connaît la chanson. Elle aussi. Et Shanice sait que le final four de cette Coupe du monde aura lieu dans son nouveau chez-elle : à Lyon. Ses compatriotes Lieke Martens et Stefanie van der Gragt, toutes deux coéquipières au Barça, espèrent aussi sûrement découvrir la capitale des Gaules avec autre chose qu’une nouvelle défaite.

Par Julien Duez, à Budapest

Propos recueillis par JD.
Photos : JD et Iconsport.

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